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Critique de Henri-l-oiseleur


Cet ouvrage d'histoire romaine pourrait se lire comme un roman policier. L'auteur, Stéphane Ratti, spécialiste de l'Antiquité latine tardive, commence par dépeindre l'atmosphère de suspicion, voire d'inquisition, pesant sur les élites romaines restées païennes sous le règne de l'empereur Théodose. Pour cela, il lit de près les textes de l'époque pour en relever les allusions, les non-dits, les sous-entendus, et les fait apparaître comme des écrits rédigés dans une dictature idéologique soupçonneuse. Ensuite, par le même procédé d'enquête minutieuse, il s'attache à montrer, textes à l'appui, qu'il y eut vraiment une sourde guerre littéraire et religieuse entre païens et maîtres chrétiens. La figure centrale de cette lutte fut Nicomaque Flavien, en qui Stéphane Ratti voit l'auteur du roman historique "L'Histoire Auguste". Cette polémique entre païens et chrétiens conduisit à une révolte militaire du parti païen contre l'empereur Théodose, qui la réprima en 394. C'était la dernière chance historique de mettre fin à l'emprise chrétienne sur le pouvoir.

Je n'ai pas un niveau d'érudition suffisant pour évaluer les thèses de l'auteur, qui s'oppose à l'école anglo-saxonne, dominée par Peter Brown. Selon cette école de pensée, il n'y eut pas au IV°s de réelle opposition aux progrès du christianisme dans les élites occidentales. Mais même un lecteur un peu profane peut prendre plaisir à la passion de l'auteur pour son sujet et à l'enquête quasi policière, je le redis, qui anime son ouvrage.
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