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Critique de Cronos


Dans les premières pages, la référence à Lolita de Nabokov et le lien qu'en fait le protagoniste avec sa propre fuite, une adolescente cachée sous une couverture, m'a tout de suite refroidi.
Pascal, professeur de 57 ans et Margaux 17 ans tout juste bachelière, un gîte en pleine campagne, si un mal de dos ne m'avait pas contraint de rester au lit je serais passé à côté d'un bon livre. En continuant, je vous spoil un peu, le roman ne tourne pas autour de la relation entre eux.

L'un des premiers chapitres est le journal intime de Margaux, elle me paraît naïve, sans être idiote non plus, mais surtout ne manque d'amour car elle n'y mentionne aucun ami et son père semble distant avec elle. Je crains pour la suite. Florin, une autre personne âgée, sans rapport avec les deux autres, intervient rapidement dans l'histoire. Je n'ai pas accroché non plus, du moins au début car j'avais toujours en tête Lolita et il faut dire que sa première intervention ne lui rend pas hommage, des pages entières à parler de pipes et finir avec Pascal bourrées en train de pisser sur des vers luisants. On m'avait recommandé ce roman il y a quelques années pour sa profondeur et sa philosophie.

L'ennui ayant du bon, je continue. Bonne décision car enfin j'accroche avec ce petit vieux et ses cailloux, dans le chapitre dans lequel il raconte son adolescence et son manque de sentiments à la suite d'un accident m'a touché. Je le voyais comme un vieux pervers jusqu'à cette phrase « Là, dans cette bibliothèque, il apprit donc le monde des adultes. A la manière des livres. » Enfin ce passage fût un matelas émotionnel inversé pour moi, car à la page suivante je désenchante en lisant « Il découvrit avec elle le processus de reproduction sexuée et ses variantes récréatives ». Elle est la bibliothécaire plus âgée que lui à une semaine du bac. Ce n'est pas l'acte en soi qui me pose un problème mais plutôt la relation entre une personne d'autorité et ayant plus de maturité jouant avec l'innocence d'autrui. Mes craintes ressurgissent.

Je vous passe le détail du chapitre par chapitre, ce que je viens d'écrire représente un peu moins du premier tier, je n'aime pas gâcher les intrigues, et pour faire court ce sont vraiment les seuls passages qui m'ont dérangé mais je tenais à écrire mon ressenti sur le coup. Je ne suis resté indifférent devant aucunes des histoires du roman, et mes craintes du début se sont changées en peur d'une fin tragique après la lecture du Colonel et de l'érudit.

En touchant ses cailloux, Florin raconte plusieurs destins, tous mêlés au sien, les chapitres courts et finissent souvent par un léger suspens, mais quand même suffisamment pour me donner envie de continuer et me retrouver avec les yeux rouges le lendemain et le coeur plein d'émotions. La dynamique est bonne entre les ces récits, le retour au la narration de Pascal et les quelques bouts du petit carnet de Margaux, tout évolue à un bon rythme.

Le roman comporte un grand nombre de références littéraire, sans en devenir un étalage inutile, elles sont bien amenées et donne un point de réflexion intéressantes si vous les avez mais ne sont pas frustrantes si ce n'est pas le cas. Je relirais probablement ce livre dans quelques années, après avoir comblé quelques lacunes en classique. Au pire, je pourrais accusez Pierre Raufast si ma Pile à Lire dépasse le sommet des Alpes.

Les dernières lignes lues, j'en garde un bon souvenir, l'exercice de style de l'auteur a plus que comblé mes attentes, j'en ai même oublié les réticences que j'avais dans les premières pages, maintenant je n'ai qu'une envie, le partager.
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