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Critique de Bookycooky


Yves Ravey, champion de la pratique littérature minimaliste, aborde dans le Drap un sujet intime, la mort de son père. À ce titre, ce roman dépourvu de tout effet dramatique constitue une exception à l'intérieur de la production littéraire de l'auteur, bien que la mort sous une forme ou sous une autre soit la thématique centrale de ses livres. Car la mort ici en question est celle de son propre père, la seule qui importe en définitive pour lui , sujet autrement grave, qu'il semble vouloir désacraliser le traitant avec une grande légèreté.
Un ouvrage bref, qui à part le récit de la maladie , de l'agonie puis de la disparition d'un homme qui bravait la mort préférant en ignorer les symptômes, revient sur des souvenirs familiales anciennes, sur quelques rares confidences de la mère, des petits plaisirs du père, la pêche, le PMU, ses promenades avec sa 203…., et alors qu'il détendait un diplôme d'ingénieur, sur sa carrière professionnelle contestée d'ouvrier dans l'imprimerie dont il succombera aux gazes toxiques.

En faites tel père tel fils, Ravey aussi brave ce sujet personnel grave , avec la même désinvolture que le père bravant la mort. Il alterne d'un style aéré avec de très courts chapitres, les sketchs d'une vie au passé et celle au présent, et soudain quand arrive la mort, étrangement il est en train de peindre des volets métalliques…. Juste le temps de prendre une pause il continue pour terminer la quatrième persienne. Mais cette désinvolture cache en faite une douleur profonde qu'il exprime superbement à travers celle de sa mère dans un court chapitre «  Ma mère est morte en même temps que lui…elle a traversé la vie comme s'il était encore là. »

Dans ce livre autobiographique qu'il intitule Roman par pudeur , Ravey d'un récit tout simple, à travers des petits détails va à l'essentiel . Un romancier qui me parle beaucoup.
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