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Critique de michaelfenris


Jean Ray/ John Flanders a, de son vivant, été un des auteurs fantastiques les plus prolifiques et à mon avis un des plus géniaux. À l'instar d'un William Hodgson ou d'un Lovecraft, il a véritablement donné ses lettres de noblesse au genre, un fantastique tout en atmosphère, en échos, en cris et chuchotement et ombres diverses. Son oeuvre est tellement dense qu'il semble parfois impossible d'en faire le tour. Les éditions Alma sous l'égide d'Arnaud Huftier a republié une série de classiques du maître. Ici, c'est à Terre de Brume que nous devons cette « malédiction des vieilles demeures et autres histoires inédites » dans la collection « les inédits de Jean Ray/ John Flanders ». Rien que la couverture est une invitation à se risquer dans les pages de ce recueil.
Le livre comporte quatre histoires. La plus longue, un court roman qui donne son titre à l'ouvrage, met en scène le jeune Hilduard Syppens, un peu maladroit, subissant plutôt que participant à l'histoire, passionné des romans policiers d'Emile Gaboriau et de son détective Lecoq. Il sera presque malgré lui même à une histoire bien complexe de maison abandonnée, de famille maudite, et d'une sorte de démon aux yeux foudroyants appelé Butsebo. Un habile mélange entre le policier et le fantastique, comme savait si bien le faire Ray/Flanders, à l'instar de son célèbre Harry Dickson. Ici par contre, Syppens est plutôt l'antithèse du détective brillant, et c'est bien plutôt son ami coiffeur Pattetje, qui mène l'enquête. Comme souvent chez Jean Ray, le foisonnement d'idées et cette impression de devoir toujours écrire dans l'urgence donne un résultat parfois fouillis, où le lecteur se perd volontiers. C'est bien le cas de cette malédiction… où les incessants rebondissements et la multiplication des personnages et de leurs pseudonymes sont de nature à donner mal au crâne. Mais comme d'habitude, c'est sans compter sur le génie de l'auteur pour nous mener là où il le souhaite. Entre deux pages où flotte toujours cet « indicible » si cher à l'auteur flamand, la malédiction montre une nouvelle fois le talent que possédait l'auteur pour conter une histoire. Les trois petites nouvelles qui suivent, brèves mais tout aussi plaisante, sont également de petites enquêtes policières amusantes plutôt qu'effrayantes, j'avoue avoir particulièrement aimé la conclusion très retorse des Sept petits singes, et le côté amusant du premier et dernier amour de mademoiselle Adèle.
Un recueil qui se doit nécessairement de figurer dans n'importe quelle bibliothèque de passionné du Gantois.
Dernier petit conseil en guise d'avertissement : ne lisez surtout pas la préface avant d'avoir lu le livre ! même si celle-ci est de qualité, son auteur, sans doute emporté par sa passion pour John Flanders, a malheureusement cru bon de dévoiler une bonne partie de l'intrigue du roman, en retirant du coup une bonne partie du sel…
je remercie particulièrement les éditions Terre de Brume pour leur confiance.
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