AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de olivierverstraeteRCV99FM


L'âge de la guerre
Patrick Raynal
Albin Michel

A cette période, la baie des anges est dans tous ses états avec le carnaval de Nice qui bat son plein et illumine les nuits azuréennes. Mais cette année, à 18h à Nice comme partout ailleurs en France les feux sont éteints même en période de carnaval. le coronavirus fait son oeuvre et même le shériff maire Christian Estrosi ne peut rien y faire. Chef-lieu des Alpes Maritimes, Nice ce n'est pas que des vieux à la recherche du soleil pour manger une bonne salade. C'est aussi une faune peu recommandable que connaît bien Patrick Raynal et qu'il décrit dans l'âge de la guerre, son dernier roman paru chez Albin Michel.

Philippe Clerc est un septuagénaire niçois, ancien assureur à la retraite sans histoire. Enfin ça c'était avant ce bon matin où il se réveille dans une chambre qu'il ne connaît pas, aux côtés d'une magnifique partenaire qu'il ne connaît pas non plus et qui de surcroît est sans vie, étranglée. Il ne manquerait plus que la flicaille débarque, ce qu'elle ne manque pas de faire dans la minute. Tout semble le condamner mais lui est persuadé de son innocence. Il n'en est pas moins et c'est au violon, par l'entremise d'un détenu qui lâche à Clerc un nom qui résonne chez lui : Masséna, son frère d'armes, mafieux local, mort depuis deux ans. Alors pourquoi y faire référence?

Quel plaisir de retrouver Patrick Raynal seul aux commandes de ce polar niçois rondement mené , avec une plume drôle, caustique même, bourré de références polardeuses comme locales. le lecteur fidèle retrouve le personnage de Philippe Clerc ainsi que Nice, sa ville de coeur qu'il aime dépeindre et critiquer. Ici, c'est le petit monde politique local qui est rhabillé pour l'hiver avec ses magouilles, ses manoeuvres pré électorales et ses associations sans honte avec la pègre locale. Patrick Raynal livre aussi une critique à demi mot de la tendance à "enterrer" les seniors, à les rendre capable de penser et d'agir. Au pied du mur, Philippe Clerc va démontrer que l'âge n'a pas atténué sa verve, sa gnac pour résoudre une affaire a priori quand elle conditionne sa liberté. Bref, une copie bien sympathique que livre l'ex patron de la série noire et de Fayard noir qui montre qu'il est loin d'avoir atteint l'âge des pépères.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}