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EAN : 978B08P1YYJ9V
Albin Michel (06/01/2021)
3.47/5   18 notes
Résumé :
Philippe Clerc, septuagénaire niçois, se réveille auprès d'une jeune femme, dans un lit qui n'est pas le sien. La belle, trop belle pour être sa conquête, est morte. Clerc ne se souvient de rien. Emprisonné, il entend ce nom : Masséna, et comprend qu'il a été piégé. Massena... son vieux pote de l'université, son frère d'armes, devenu chef d'une des mafias locales, et six pieds sous terre depuis deux ans. Nous sommes à Nice à l'approche des élections. Mafieux et poli... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Pourquoi Philippe Clerc, septuagénaire niçois, est-il réveillé ce matin-là par la police qui le surprend au lit avec l'épouse d'un banquier suisse morte étranglée... Hébergé quelques temps en prison, l'intéressé aimerait trouver la réponse à cette question, mais il ne se souvient de rien...
Quelques semaines plus tard, des avocats tirent de leur chapeau un témoin et obtiennent sa libération conditionnelle. En échange, ils lui demandent de retrouver son vieil ami Masséna, une figure de la pègre niçoise assassinée deux ans plus tôt..

Le nom de Patrick Raynal ne m'était pas inconnu ; j'ai lu quelques uns de ses polars dans les années 80 et 90, sans en garder un grand souvenir... Nous avons eu l'occasion d'échanger quelques mots à Quais du Polar, début juillet, et je suis reparti avec L'âge de la guerre sous le bras... Je ne le regrette pas !
Il y a d'abord l'ambiance, où l'on retrouve le Nice des années Jacques Médecin, avec des frontières peu étanches entre politique, banditisme et police, mais aussi entre une ville de droite et des banlieues populaires communistes.
Il y a ensuite les personnages : le vieux flic en retraite ; le vieux sage, Philippe Clerc, pas encore revenu de tout mais pas loin ; les sbires de la pègre se mettant au service de conflits politiques derrière lesquels on n'a pas trop de mal à reconnaître les élus actuels qui s'opposent ; des femmes qui ne font pas que de la figuration. Un ensemble d'individus aux caractères bien trempés qui donnent du corps à l'action.
Il y a enfin l'intrigue, tordue à souhait, qui délivre des clés au fil de la lecture mais ne se dévoile que juste avant la fin. Une fin un peu étonnante, où c'est le désespoir qui l'emporte.
Ajoutons que c'est plutôt bien emballé dans une écriture alerte et truculente, qui semble chauffée au soleil du midi.
Un roman noir que l'on lit avec grand plaisir...
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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L'âge de la guerre
Patrick Raynal
Albin Michel

A cette période, la baie des anges est dans tous ses états avec le carnaval de Nice qui bat son plein et illumine les nuits azuréennes. Mais cette année, à 18h à Nice comme partout ailleurs en France les feux sont éteints même en période de carnaval. le coronavirus fait son oeuvre et même le shériff maire Christian Estrosi ne peut rien y faire. Chef-lieu des Alpes Maritimes, Nice ce n'est pas que des vieux à la recherche du soleil pour manger une bonne salade. C'est aussi une faune peu recommandable que connaît bien Patrick Raynal et qu'il décrit dans l'âge de la guerre, son dernier roman paru chez Albin Michel.

Philippe Clerc est un septuagénaire niçois, ancien assureur à la retraite sans histoire. Enfin ça c'était avant ce bon matin où il se réveille dans une chambre qu'il ne connaît pas, aux côtés d'une magnifique partenaire qu'il ne connaît pas non plus et qui de surcroît est sans vie, étranglée. Il ne manquerait plus que la flicaille débarque, ce qu'elle ne manque pas de faire dans la minute. Tout semble le condamner mais lui est persuadé de son innocence. Il n'en est pas moins et c'est au violon, par l'entremise d'un détenu qui lâche à Clerc un nom qui résonne chez lui : Masséna, son frère d'armes, mafieux local, mort depuis deux ans. Alors pourquoi y faire référence?

Quel plaisir de retrouver Patrick Raynal seul aux commandes de ce polar niçois rondement mené , avec une plume drôle, caustique même, bourré de références polardeuses comme locales. le lecteur fidèle retrouve le personnage de Philippe Clerc ainsi que Nice, sa ville de coeur qu'il aime dépeindre et critiquer. Ici, c'est le petit monde politique local qui est rhabillé pour l'hiver avec ses magouilles, ses manoeuvres pré électorales et ses associations sans honte avec la pègre locale. Patrick Raynal livre aussi une critique à demi mot de la tendance à "enterrer" les seniors, à les rendre capable de penser et d'agir. Au pied du mur, Philippe Clerc va démontrer que l'âge n'a pas atténué sa verve, sa gnac pour résoudre une affaire a priori quand elle conditionne sa liberté. Bref, une copie bien sympathique que livre l'ex patron de la série noire et de Fayard noir qui montre qu'il est loin d'avoir atteint l'âge des pépères.
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Plus de 30 ans après la parution de Fenêtre sur femmes, Patrick Raynal fait le choix surprenant de remettre en selle Philippe Clerc, qui se présente comme un petit assureur niçois aigri et misanthrope. A 75 ans, il se réveille dans le même lit que l'épouse d'un banquier suisse, morte et bien morte, et comme 3 décennies plus tôt, il est un suspect idéal.


Une fois l'effet de surprise dissipé, j'ai retrouvé Patrick Raynal avec beaucoup de plaisir. Ses thématiques sont toujours présentes, son amour indéfectible pour sa ville, la dénonciation de liens douteux entre mafieux et politiciens qui nagent dans les eaux troubles des mêmes marigots de la baie des anges corrompue. Certes, comme il le dit lui-même, ses articulations hurlent désormais de douleur et à chaque mouvement lui revient, lancinante, l'éternelle question du corps qui vieillit si vite alors que l'esprit musarde encore dans sa jeunesse. Certes, comme il le dit encore lui-même et mieux que personne : « A vrai dire, ça ressemble tellement à un vieux Série noire que je me demande si je n'ai pas déjà lu ça sous la plume de John D. MacDonald, immortel créateur du détective Travis McGee et chantre d'une Floride aussi déjantée que noire ». Certes, mais en anticipant avec humour les reproches qui pourraient lui être faits et grâce à sa culture polardeuse encyclopédique, celui qui reste le grand patron-rénovateur ayant sorti la Série noire de sa léthargie, fait la démonstration éblouissante qu'en plus de trente ans, rien n'a vraiment changé, les magouilles-blues politocards sont toujours à l'oeuvre et fort heureusement des hommes comme Patrick Raynal restent fidèles à leurs convictions !
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Philippe Clerc, un ancien activiste de 75 ans, se réveille nu à côté d'une superbe jeune femme dans le même appareil, mais si morte que les coups de sonnette de la police ne la réveilleront pas…
L'homme a été piégé, et rattrapé par des magouilles et des luttes de pouvoir entre politique et mafia.
Mais le papy n'est pas encore dénué d'énergie, son cerveau marche encore, et il va faire face avec les armes de son âge, qui surprendront plus d'un gamin biberonné de certitudes mal faites.
On retrouve bien le style inimitable de Patrick Raynal, qui emprunte à tous les registres de la langue, qu'il maîtrise avec maestria, du subjonctif raffiné à l'argot, mêlant la saveur des mots comme un chef de cuisine. Sous couvert de roman noir, cette histoire de septuagénaire costaud mais fatigué nous parle en effet de guerre, mais surtout de l'âge, qui lessive le coeur et ravive les amours. Jusqu'à la fin, particulièrement surprenante. du grand Raynal.
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La guerre est celle d'élections municipales dans un Nice chauffé à blanc. Candidats locaux s'opposent dans une lutte sans merci. Dans ce contexte particulier, Philippe Clerc, fringant septuagénaire, se réveille auprès d'une jeune femme, dans une chambre qui n'est pas la sienne. La fille, trop belle, ne respire plus. Naturellement, il est désigné comme coupable et n'a d'alternative que celle de clamer son innocence. Sans alibi, il peine également à se souvenir de la veille. Un énorme trou noir oblitère son cerveau. Pourtant, il sait qu'il n'aurait jamais été capable de tuer cette fille ou une autre. Une explication s'impose à lui : quelqu'un cherche à l'entraîner dans une histoire dont il ignore tout ! Dénouer les fils de la nuit reviendrait sans doute à le disculper, mais personne ne veut écouter son raisonnement. Pour sauver sa peau, il importe d'investiguer et de trouver les véritables coupables. Il convient également de saisir le mobile de cette fâcheuse affaire. Patrick Raynal signe un polar social au rythme serré, truffé de cynisme et qui décortique avec brio le Midi de la France, avec ses quartiers chics et ses affairistes véreux. Un voyage en enfer qui poudroie sous le soleil éclatant et qui met en lumière une société sans scrupules. le style caracole, avec une acuité qui évite les effets cartes postales. Une manière de découvrir Nice différemment, loin des balises touristiques et du ronron de sa baie, tout en s'offrant une lecture qui adopte les codes du thriller.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
... j'essaie de reprendre ma lecture : un exemplaire du Don paisible de Mikhail Cholokhov que j'ai dans ma bibliothèque, mais dont je n'avais pas encore osé attaquer les mille quatre cents pages écrites serré et sans le moindre interligne. Des bouquins comme ça, j'en ai toute une étagère, des monstres intimidants qui vous contemplent du haut de leur reconnaissance universelle comme s'ils vous mettaient au défi de justifier le statut - décerné par Télérama en fonction de votre consommation annuelle - de grand lecteur.
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L’avantage d’avoir passé sa vie dans la même ville, c’est qu’on y connaît tout le monde. J’ai même un ami dans la police, une légume en plus, mais il a mon âge et il a pris sa retraite pour consacrer tout son temps à lire des polars américains, à goûter les scotches les plus élaborés et à essayer de reproduire les riffs de Keith Richards sur sa vieille Fender Stratocaster, une gratte hors de prix qu’il s’était payée il y a au moins quarante ans avec son premier salaire de flic.
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Tirer un coup à mon âge, c’est bien, mais l’oublier tout de suite après, c’est franchement lamentable.
On m’enferme immédiatement dans une cage où je mijote pendant trois bonnes heures, ce qui me laisse enfin le temps de réfléchir. Bizarrement, plus j’y pense et moins je suis inquiet. C’est comme si un type, sachant que nous avons les mêmes lectures, m’avait piégé dans une toile d’araignée ressemblant à un atelier d’écriture sur le polar : un type se réveille dans un lit inconnu, découvre une femme nue à côté de lui, se rend compte qu’elle est morte et entend la police frapper à la porte. À vous de trouver la suite… À vrai dire, ça ressemble tellement à un vieux Série Noire que je me demande si je n’ai pas déjà lu ça sous la plume de John D. MacDonald, immortel créateur du détective Travis McGee et chantre d’une Floride aussi déjantée que noire.
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C’est le genre de situation qu’on trouve d’habitude dans les pulps américains et le héros, une dizaine de pages et quelques horions plus tard, découvre qu’il s’est fait piéger, généralement par son goût immodéré pour les femmes des autres et les alcools forts. Ce n’est pas mon cas, ou plutôt, ça ne l’est plus. Je viens de fêter mes soixante-quinze ans, et ma libido et moi avons déjà entamé de sérieux pourparlers de cessez-le-feu. Autrement dit, non seulement je ne me souviens absolument pas de ce que je fais dans ce lit, mais j’ai de sérieux doutes sur ce que j’aurais pu y faire. Ce qui est sûr, c’est qu’elle est morte. Je tire les draps pour la découvrir entièrement et c’est une vraie découverte : ni sang, ni traces de violence, mais la certitude qu’on n’oublie pas ce genre de femme, surtout quand on est arrivé à la coucher nue dans un lit.
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La baisse subite de ma libido m’empêchait de bander, mais pas de penser. En gros, moins je me servais de ma queue et plus je jouissais de ma cervelle. C’était chouette. Un peu mortifère, mais parfait pour qui la mort n’est jamais qu’une aspiration définitive au calme.
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