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Pourquoi Philippe Clerc, septuagénaire niçois, est-il réveillé ce matin-là par la police qui le surprend au lit avec l'épouse d'un banquier suisse morte étranglée... Hébergé quelques temps en prison, l'intéressé aimerait trouver la réponse à cette question, mais il ne se souvient de rien...
Quelques semaines plus tard, des avocats tirent de leur chapeau un témoin et obtiennent sa libération conditionnelle. En échange, ils lui demandent de retrouver son vieil ami Masséna, une figure de la pègre niçoise assassinée deux ans plus tôt..

Le nom de Patrick Raynal ne m'était pas inconnu ; j'ai lu quelques uns de ses polars dans les années 80 et 90, sans en garder un grand souvenir... Nous avons eu l'occasion d'échanger quelques mots à Quais du Polar, début juillet, et je suis reparti avec L'âge de la guerre sous le bras... Je ne le regrette pas !
Il y a d'abord l'ambiance, où l'on retrouve le Nice des années Jacques Médecin, avec des frontières peu étanches entre politique, banditisme et police, mais aussi entre une ville de droite et des banlieues populaires communistes.
Il y a ensuite les personnages : le vieux flic en retraite ; le vieux sage, Philippe Clerc, pas encore revenu de tout mais pas loin ; les sbires de la pègre se mettant au service de conflits politiques derrière lesquels on n'a pas trop de mal à reconnaître les élus actuels qui s'opposent ; des femmes qui ne font pas que de la figuration. Un ensemble d'individus aux caractères bien trempés qui donnent du corps à l'action.
Il y a enfin l'intrigue, tordue à souhait, qui délivre des clés au fil de la lecture mais ne se dévoile que juste avant la fin. Une fin un peu étonnante, où c'est le désespoir qui l'emporte.
Ajoutons que c'est plutôt bien emballé dans une écriture alerte et truculente, qui semble chauffée au soleil du midi.
Un roman noir que l'on lit avec grand plaisir...
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Les avis ont l'air contrastés, mais moi il m'a bien plu ce polar. C'est bien écrit, avec un réel sens de la formule, et l'ambiance est poisseuse à souhait. On est à mi-chemin du polar américain et du polar français. D'ailleurs très français tout de même en ce qu'il est très marqué politiquement (à gauche) ce qui n'échappera pas au lecteur.
Nous sommes à Nice, un homme se réveille nu à côté d'une femme morte qu'il ne connait pas et est envoyé en prison. le but de se livre sera de suivre l'enquête, et celle-ci nous conduira dans le passé gauchiste du personnage principal.
Situé à Nice, le livre est truffé de références locales, on pourrait même, j'imagine, suivre pas à pas l'enquête livre en main ! Il y a tout un deuxième degré avec les noms utilisés dans le livre me suis-je laissé entendre. Enfin si vous êtes fans de Ciotti ou d'Estrosi, passez sans regret votre chemin... ils sont l'un et l'autre sous des noms d'emprunt des personnages du livre. Et l'auteur ne semble pas les apprécier outre mesure !
Bref un polar urbain, très politique, très local peut-être un peu trop second degré parfois, mais dont on suit l'enquête avec plaisir !
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Philippe Clerc, un ancien activiste de 75 ans, se réveille nu à côté d'une superbe jeune femme dans le même appareil, mais si morte que les coups de sonnette de la police ne la réveilleront pas…
L'homme a été piégé, et rattrapé par des magouilles et des luttes de pouvoir entre politique et mafia.
Mais le papy n'est pas encore dénué d'énergie, son cerveau marche encore, et il va faire face avec les armes de son âge, qui surprendront plus d'un gamin biberonné de certitudes mal faites.
On retrouve bien le style inimitable de Patrick Raynal, qui emprunte à tous les registres de la langue, qu'il maîtrise avec maestria, du subjonctif raffiné à l'argot, mêlant la saveur des mots comme un chef de cuisine. Sous couvert de roman noir, cette histoire de septuagénaire costaud mais fatigué nous parle en effet de guerre, mais surtout de l'âge, qui lessive le coeur et ravive les amours. Jusqu'à la fin, particulièrement surprenante. du grand Raynal.
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j'ai bien aimé croiser la route de Philippe Clerc, que j'ai connu assureur dans "fenêtres sur femmes"; il a vieilli, mais il n'a pas changé, le bougre !
Un roman dans la grande lignée des romans noirs, avec de la castagne, des coups de feu, et des coups tordus... et tout ça se passe dans la belle ville de Nice, où, apparemment, il n'y a pas que des retraités !

A découvrir.
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L'âge de la guerre
Patrick Raynal
Albin Michel

A cette période, la baie des anges est dans tous ses états avec le carnaval de Nice qui bat son plein et illumine les nuits azuréennes. Mais cette année, à 18h à Nice comme partout ailleurs en France les feux sont éteints même en période de carnaval. le coronavirus fait son oeuvre et même le shériff maire Christian Estrosi ne peut rien y faire. Chef-lieu des Alpes Maritimes, Nice ce n'est pas que des vieux à la recherche du soleil pour manger une bonne salade. C'est aussi une faune peu recommandable que connaît bien Patrick Raynal et qu'il décrit dans l'âge de la guerre, son dernier roman paru chez Albin Michel.

Philippe Clerc est un septuagénaire niçois, ancien assureur à la retraite sans histoire. Enfin ça c'était avant ce bon matin où il se réveille dans une chambre qu'il ne connaît pas, aux côtés d'une magnifique partenaire qu'il ne connaît pas non plus et qui de surcroît est sans vie, étranglée. Il ne manquerait plus que la flicaille débarque, ce qu'elle ne manque pas de faire dans la minute. Tout semble le condamner mais lui est persuadé de son innocence. Il n'en est pas moins et c'est au violon, par l'entremise d'un détenu qui lâche à Clerc un nom qui résonne chez lui : Masséna, son frère d'armes, mafieux local, mort depuis deux ans. Alors pourquoi y faire référence?

Quel plaisir de retrouver Patrick Raynal seul aux commandes de ce polar niçois rondement mené , avec une plume drôle, caustique même, bourré de références polardeuses comme locales. le lecteur fidèle retrouve le personnage de Philippe Clerc ainsi que Nice, sa ville de coeur qu'il aime dépeindre et critiquer. Ici, c'est le petit monde politique local qui est rhabillé pour l'hiver avec ses magouilles, ses manoeuvres pré électorales et ses associations sans honte avec la pègre locale. Patrick Raynal livre aussi une critique à demi mot de la tendance à "enterrer" les seniors, à les rendre capable de penser et d'agir. Au pied du mur, Philippe Clerc va démontrer que l'âge n'a pas atténué sa verve, sa gnac pour résoudre une affaire a priori quand elle conditionne sa liberté. Bref, une copie bien sympathique que livre l'ex patron de la série noire et de Fayard noir qui montre qu'il est loin d'avoir atteint l'âge des pépères.
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Patrick Raynal, c'est un type qui pèse son poids dans le milieu de la littérature noire, le genre qu'il vaut mieux ne pas se mettre à dos si on espère percer un jour dans le domaine. J'aimerais donc beaucoup en dire plein de mal pour montrer quel rebelle iconoclaste sans volonté de publier je suis, mais malheureusement j'adore Raynal. Lire un roman de Raynal, c'est pour moi une espèce de plaisir régressif, un équivalent du pot de crème glacée ou du verre de cognac qui même si je ne saurais absolument pas expliquer pourquoi réussit le tour de force de réconforter tout en mettant du vague à l'âme. Et comme beaucoup des lectures que j'aime (dont la poésie), après avoir refermé les romans de Raynal il m'en reste le plus souvent des souvenirs vagues, plus de sensations que d'informations réelles et transmissibles (et peut-être bien en fait que l'impossibilité de partager ce plaisir voué à rester solitaire fait justement partie intégrante de ce plaisir).

Oui, j'ai bien aimé. Non Raynal n'est pas rouillé bien qu'il a l'âge de ses artères. Ce bouquin un rien autobiographique (avec son personnage principal niçois d'adoption, amoureux de sa ville, où il fut animateur de la Gauche prolétarienne, qui sent bien qu'il n'est plus de première jeunesse mais reste vif et retors…) multiplie les hommages aux fondamentaux du hard boiled, usant et abusant tant des codes du genre que c'en est une façon de les briser. Surtout, il est bien ficelé, drôle, caustique, un brin nostalgique… Tout ce que j'aime. Puisque je parle de nostalgie, celle-ci est renforcée par le fait que l'auteur y reprenne ses personnages de Fenêtre sur femmes, publié il y a plus de trente ans2. Et attendez, tant que j'y pense, à défaut de décrire ce que j'ai appelé l'effet Raynal par pure fainéantise intellectuelle, je peux juste vous dire que ça a quelque chose du spleen baudelairien… Tout en n'ayant évidemment rien à voir. Vous voilà bien avancé, mais une expérience ça se vit, ça ne se raconte pas.

Extrait d'une chronique plus longue publiée sur le blog R2N2.
Lien : https://romancerougenouvelle..
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Où l'on retrouve Philippe Clerc, l'assureur niçois peu recommandable de Fenêtre sur femmes (Albin Michel, 1988 – Prix Mystère de la Critique) aujourd'hui à la retraite. Notre alerte septuagénaire se réveille dans le lit d'une jeune et belle inconnue, mais morte, alors que la police frappe à la porte avec insistance. Même si la situation ressemble à un thème d'atelier d'écriture, la réalité est plus brutale et Philippe est emprisonné quelques semaines pour meurtre avant d'être libéré grâce à un faux témoignage. Notre retraité a vite compris que cette mise en scène était liée à son passé de militant gauchiste et qu'on attend beaucoup de lui. Reste à savoir qui et pourquoi…
Avec Patrick Raynal, on est en terrain connu. Au-delà de l'intrigue noire classique, quel plaisir de retrouver l'assureur dans sa bonne ville de Nice, affirmer ses convictions intactes de vieil anar dont la colère permanente vise aussi bien le Riquet à la houppe américain que le caniche des banquiers.
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Plus de 30 ans après la parution de Fenêtre sur femmes, Patrick Raynal fait le choix surprenant de remettre en selle Philippe Clerc, qui se présente comme un petit assureur niçois aigri et misanthrope. A 75 ans, il se réveille dans le même lit que l'épouse d'un banquier suisse, morte et bien morte, et comme 3 décennies plus tôt, il est un suspect idéal.


Une fois l'effet de surprise dissipé, j'ai retrouvé Patrick Raynal avec beaucoup de plaisir. Ses thématiques sont toujours présentes, son amour indéfectible pour sa ville, la dénonciation de liens douteux entre mafieux et politiciens qui nagent dans les eaux troubles des mêmes marigots de la baie des anges corrompue. Certes, comme il le dit lui-même, ses articulations hurlent désormais de douleur et à chaque mouvement lui revient, lancinante, l'éternelle question du corps qui vieillit si vite alors que l'esprit musarde encore dans sa jeunesse. Certes, comme il le dit encore lui-même et mieux que personne : « A vrai dire, ça ressemble tellement à un vieux Série noire que je me demande si je n'ai pas déjà lu ça sous la plume de John D. MacDonald, immortel créateur du détective Travis McGee et chantre d'une Floride aussi déjantée que noire ». Certes, mais en anticipant avec humour les reproches qui pourraient lui être faits et grâce à sa culture polardeuse encyclopédique, celui qui reste le grand patron-rénovateur ayant sorti la Série noire de sa léthargie, fait la démonstration éblouissante qu'en plus de trente ans, rien n'a vraiment changé, les magouilles-blues politocards sont toujours à l'oeuvre et fort heureusement des hommes comme Patrick Raynal restent fidèles à leurs convictions !
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Il faut toujours suivre les conseils d'une auteure, surtout lorsqu'il s'agit de Michèle Pedinielli qui sans doute impatiente de nous parler de l'enquête corse de Diou Boccanera, avait seulement évoqué l'implication de sa détective privée dans l'affaire Philippe Clerc. L'auteure avait conseillé de voir avec Patrick Raynal, ce que je me suis empressé de faire. Avec « L'âge de la guerre » j'ai découvert un roman niçois pur jus, comme Philippe Clerc, sympathique septuagénaire que le lecteur découvre en fâcheuse posture lorsqu'il se réveille dans le lit d'une femme nue aussi belle que morte étranglée.

Dès les premières pages, j'ai eu envie de rire devant une cavalcade de bons mots, de répliques humoristiques et les réflexions pince-sans-rire de Philippe Clerc ; c'est le narrateur et il a bien besoin de dédramatiser tellement il est dans de beaux draps, ceux de l'épouse d'un banquier suisse, sans aucun souvenir de ce qui s'est passé. Conséquence directe : case prison où il va avoir le temps de se présenter au lecteur. Son passé est fait d'une savoureuse nostalgie d'anar teintée d'idées trotskos et maos puis Clerc est devenu assureur, vendant des contrats et la manière d'en tirer un max de profit. Il avait deux amis, Alain Bandry est devenu flic ( « une légume en plus » ) et l'autre, Masséna a été truand avant de mourir flingué en pleine rue.

Philippe Clerc est la victime d'une sombre machination. Il ne va pas trainer en prison, les avocats douteux se pressent pour le faire libérer, en échange d'un boulot tordu où se mêlent un guet-apens contre des flics de la BAC, les politiques qui se disputent le marigot niçois, une loge maçonnique qui recrute dans le Milieu et son vieux pote Masséna possiblement revenu d'entre les morts. Comment va-t-il faire pour piéger tout ce beau monde ? C'est alors qu'entre en scène LA détective privée niçoise : Ghjulia « Diou » Boccanera ! Clerc a besoin de repères, de savoir qui est qui dans le cloaque qui l'entoure.

Le regard de Philippe Clerc sur Diou, le premier face-à-face, tout se passe dans un coin mythique du vieux Nice. C'est … chapitre 19. Sa mission, fouiller, pour identifier le proprio d'une voiture et pour reconstituer un arbre généalogique. Rien ne résiste à Diou qui n'hésite pas à se rendre en Calabre pour aider son client. Pas étonnant que ces deux héros s'entendent bien, ils ont un peu la même culture, cinématographique et littéraire, le même sens de l'humour, le même regard sur Nice.

La guerre ? C'est à la fin lorsque Clerc passe à l'action.

Patrick RAYNALL'âge de la guerre. Parution en janvier 2021, Éditions Albin Michel. ISBN 9782226457691.
Lien : http://romans-policiers-des-..
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Le décor est planté dès le début du livre :un homme se reveille auprès d'une jeune femme morte à Nice.Il ne se souvient de rien .Emprisonné,il cherche à savoir qui l'a piégé.Avocats ,hommes politiques, voyous,forment la trame de cette histoire .Le passé trouble,les magouilles électorales,un homme prétendument disparu, gravitent autour du héros déterminé à tout pour se venger et prouver son innocence
Polar politique et social agréable à lire
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