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Critique de mesrives


Pampelune, capitale de la Navarre, début des années 2010, Amaïa Sanchez, inspectrice nommée depuis peu à la section des Homicides est réveillée au petit matin pour se rendre sur une scène de crime à Elizondo, un village de la vallée de la Baztan dont elle est originaire. Pour l'aider, deux coéquipiers l'Inspecteur Fabio Montes et le stagiaire Jonan Extaide, sous inspecteur.

La victime, une jeune fille de treize ans, Aïnhoa Elizasu, gît nue les vêtements arrachés, bras allongés et mains tournées vers le ciel, étranglée par une cordelette, la toison pubienne rasée sur laquelle a été déposée un txatxingorri un gateau traditionnnel de cette région du pays basque.
Très vite, le parallèle est fait avec le mode opératoire d'un autre meurtre perpétré un mois auparavant. La brigade régionale de Pampelune est sur le pied de guerre, le point de vue et l'aide de la garde civile d'Elizondo pourraient être déterminants. Les supputations vont bon train, les crimes seraient-ils l'oeuvre d'un berger, d'un célibataire de la montagne, d'un chasseur, d'un voyou, d'un pédophile ou d'un psychopathe bien caché. Ici, à Elizondo les familles se côtoient depuis des générations mais certains secrets demeurent bien gardés.

En quelques lignes Dolores Redondo installe le cadre de cette affaire, une région rurale et montagneuse où aujourd'hui encore les croyances et superstitions cohabitent avec les réalités de terrain. Histoire, géographie, météo, folklore mythologique participent à l'installation d'une atmosphère surnaturelle. Dans un hiver qui se meurt et attend le printemps, les hêtraies basques sont des écrins idéaux et naturels pour être le réceptacle d'histoires extraordinaires et, le basajaun, le gardien invisible, le garant de l'équilibre des lieux, personnage mythologique bienveillant, est mis à rude épreuve ainsi que les nerfs de l'inspectrice. Peut-être que Mari, autre figure de croyances populaires intercédera pour apporter la lumière sur cette affaire ! En effet avec ce retour aux sources, l'inspectrice, fille du pays, replonge dans un passé tumultueux et réveille des blessures enfuies, mettant à mal son esprit cartésien.

L'immersion dans cette petite communauté, l'intrusion dans l'intimité des personnages, héroïne comme personnages secondaires, grâce à des profils psychologiques travaillés, la familiarisation rapide et progressive avec les proches de l'inspectrice ressemblent à celles ressenties et partagées à la lecture de la série de Camilla Läckberg mettant en scène Erica Falck et son compagnon Patrick Hedström. Il est possible de la rapprocher de sa compatriote Fred Vargas de part la facette historique mais pour moi la ressemblance s'arrête là et cette comparaison notée sur la quatrième de couverture semble plutôt être un argument vendeur.

Ce polar, le Gardien invisible, premier volet de la trilogie du Baztan de l'auteure basque espagnole, Dolores redondo, a été une évasion, l'occasion de renouer avec le genre.
Une parenthèse agréable qui invite le lecteur à découvrir cette région.

A lire sur un tapis de mousse à l'ombre d'une hêtraie avec un fidèle compagnon à ses côtés pour les les lectrices à l'imagination débridée…

PS : Je n'ai pas encore goûté de txatxingorri mais j'envisage de grignoter dès que je peu un sandwich aux calamars accompagné d'une bière, un remontant contre les coups de mou vanté par l'héroïne de Dolores Redondo !

Une lecture détente.
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