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Critique de PrettyYoungCat


Lorsque, avec notre regard d'aujourd'hui, nous considérons ce petit homme disgracieux avec sa moustache ridicule tempêter et vociférer, on s'étonne encore de voir ces foules galvanisées l'acclamer comme un dieu sur terre. Bien sûr notre regard est teinté de ce que l'Histoire nous a appris. Qui (parmi les gens sensés) pourrait aujourd'hui trouver un attrait séduisant en Hitler et en ses discours ?

C'est de ce sujet que traite précisément le livre de Laurence Rees, Adolf Hitler – la séduction du diable : le charisme d'un homme qui a ensorcelé les foules.

Avant toute chose, il importe de resituer le contexte. Hitler est un paumé, un raté, qui trouve un sens à sa vie à l'occasion de la première guerre mondiale. le peuple Allemand, suite au Traité de Versailles, se sent humilié et doit survivre dans la plus grande pauvreté, exacerbée à la suite du Krach boursier de 1929. Hitler, être insipide et froid dans les contacts individuels, se révèle un tribun de génie et énonce précisément les souhaits et désirs les plus profonds de ce peuple déchu. Retrouver la grandeur de l'Allemagne, relever l'économie, s'étendre pour prospérer… La haine des juifs n'est pas si tôt mise au premier plan. D'abord convaincre que grâce à ce Hitler messie, sauveur de l'Allemagne, le peuple retrouvera prospérité et prestige. Hitler hypnotise les foules avec une sorte de génie instinctif pour la psychologie des masses. le parti nazi devient une sorte de religion. Une religion basée sur la grandeur de la race, celle du peuple germanique : « le nazisme était (…) une combinaison de pseudo-religion et de science pseudo-darwinienne ». La propagande est efficace, le peuple adhère dans une sorte d'hystérie collective. Sieg heil !

Pour ceux qui n'adhéraient pas, « Hitler approuvait le principe d'écraser toute opposition par la violence » et dès 1933, le premier camp de concentration « officiel » ouvrît à Dachau.

La haine du communisme, du bolchévisme, reliés au juif coupable également de capitalisme, bref de tous les maux de l'Allemagne (la fameuse conspiration juive à un niveau international) comme un virus malfaisant à éradiquer devint progressivement un leitmotiv dans les discours d'Hitler à qui on ne peut reprocher d'avoir annoncé la couleur… Et pourtant combien ne l'ont-ils pas trouvé insignifiant sinon inoffensif ?

Quant aux dignitaires nazis et à l'élite SS, Hitler représentait pour eux ce que j'interprète comme une sorte de gourou à l'aura charismatique, se sentant privilégiés d'être aux plus proches côtés de ce chef quasi déifié comme une secte pourrait lessiver les cerveaux et anéantir le libre arbitre. Pire, leur faisant prêter fait et cause pour l'idéologie malfaisante au point que tout devait être entrepris pour la servir. Je ne déresponsabilise personne en énonçant ceci, hormis peut-être ces enfants issus des Jeunesses Hitlérienne qui ont subi un véritable endoctrinement.

Tous ces éléments sont intéressants pour tenter d'expliquer comment on en est arrivé au pire. Mais partiellement seulement. Car oui, malgré tout je ne parviens pas à « comprendre » comment toutes ces atrocités ont été commises. Comme si aucune explication rationnelle (multifactorielle s'entend) ne pouvait satisfaire mes interrogations, mon hébétude indignée devant tant de barbarie. Et cela dit, heureusement non ?

De cet auteur, j'avais lu également Auschwitz les nazis et la solution finale que j'avais dévoré.
En ce qui concerne Adolf Hitler la séduction du diable, j'ai été intéressée mais un peu moins captivée car j'aurais aimé y trouver moins de stratégies militaires et davantage d'analyse sur la psychologie d'Hitler.
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