Je sens grandir ma peur

À quoi bon renoncer à un quotidien qu’on maîtrise ? Aux occasions de nouer des relations multiples et diverses, au profit d’une seule ? La vie de couple présente de nombreux avantages, certes, mais est-ce un mieux ? Célibataire, j’ai tendance à me focaliser sur tout ce qu’un compagnon pourrait m’apporter, et à croire que mon bonheur en serait augmenté.

Quel que soit l’algorithme que tu crées, les critères par lesquels tu définis l’intelligence, quelqu’un satisfait forcément aux dits critères mieux que tous les autres. Il y a forcément un individu qui est l’être le plus intelligent de la terre. Et quel fardeau ça doit être, entre parenthèses…

Quand on va voir un film, on sait que ce n’est pas la réalité. On sait que ce sont des acteurs qui jouent, qui récitent un texte. N’empêche que ça nous affecte.

“Le sens de mon existence est que la vie me pose une question. Ou inversement, je suis moi-même une question posée au monde et je dois fournir ma réponse, sinon j’en suis réduit à la réponse que me donnera le monde.”

Dans l’espace, tout a une position relative. L’espace est une entité, oui, mais illimitée. Plus on avance, moins c’est dense, mais on peut toujours avancer. Il n’y a pas de frontière entre le début et la fin. On ne le comprendra jamais totalement. C’est impossible.

Jusqu’à présent, mes relations étaient comme une brique de lait périmé : à partir de telle date, le lait ne tourne pas au point de nous rendre malades, mais assez pour qu’on note le changement de saveur. Peut-être qu’au lieu de m’interroger sur Jake, je devrais m’interroger sur mon aptitude à connaître la passion. C’est peut-être moi, la fautive.

Nous sommes tellement différents. Moi, je préfère me réserver un moment pour la lecture, afin de pouvoir me laisser captiver par l’histoire. Je serais incapable de lire en mangeant.
Mais c’est lire pour lire que je trouve horripilant. Jake se satisferait de n’importe quoi – journal, magazine, mode d’emploi, prospectus, n’importe quoi.

Rien ne vaut une bonne rigolade pour s’arracher au sommeil, du moment qu’elle est sincère. C’est mieux que la caféine.

Il n’y a qu’une seule question qui importe. J’ai peur. Je me sens un peu fou. Je ne suis pas lucide. Les hypothèses sont justes. Je sens grandir ma peur. Le temps de la réponse est venu. Une seule question. Une seule question en attente d’une réponse.
Et ensuite…
Et maintenant je vais te dire quelque chose qui va te contrarier : je te connais. Je sais à quoi ressemblent tes pieds, tes mains, ta peau. À quoi ressemblent ta tête, tes cheveux et ton cœur. Il ne faut pas te ronger les ongles.

Certaines relations sont physiques, seulement physiques. C’est une jouissance physique et rien de plus. On peut être inséparables, mais ça ne dure pas.