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Critique de Analire


l y a deux mois seulement, j'ai lu L'amour et les forêts, l'un des romans les plus connus d'Éric Reinhardt, détenteur de nombreux prix littéraires. J'avais été passablement déçue de ma lecture, dont la thématique était intéressante, mais l'écriture un peu poussive. Malheureusement, mon sentiment général reste inchangé face à Comédies françaises, le dernier livre de l'auteur.

Dimitri est un jeune reporter de l'AFP, qui se passionne pour un sujet complexe : la naissance des télécommunications en France. Son enquête va d'abord le pousser vers Louis Pouzin, un ingénieur informaticien français, qui fût l'un des premiers à imaginer l'idée d'Internet dans le sens moderne que nous lui connaissons bien. Il va également plonger dans la vie d'Ambroise Roux, un riche industriel français, grand lobbyiste, qui a pris une place conséquente dans l'attribution d'Internet aux Américains. C'est précisément cette scandaleuse affaire que Dimitri souhaite rendre accessible aux citoyen : l'abandon de l'évolution informatique en France qui a permis aux Américains d'acquérir le monopole de ce marché planétaire.

C'est très enrichissant de découvrir la naissance d'Internet et les obstacles mis en place par les pouvoirs publics pour empêcher cette révolution numérique. Néanmoins, pour des lecteurs non initiés, il est parfois compliqué de bien suivre l'évolution historique, en grande partie à cause des termes spécifiques employés. À plusieurs reprises, lasse de ce verbiage sur l'histoire numérique française qui me donnait des maux de tête et une terrible envie de dormir, j'ai continué ma lecture en diagonale. Car oui, bien que ces longues incartades techniques apportent un éclaircissement intéressant sur la thématique cible, elles sont proposées à la lecture sous forme de catalogue, type Wikipédia, aucunement ludique, ni attrayant ou romanesque.

De plus, la construction globale du récit a de quoi être déconcertante. L'auteure enchaîne, sans transitions, des moments de pure fiction et des tergiversations sur l'art, les télécommunications, la politique française ou d'autres sujets plus stimulants. Ainsi, on peut croiser Dimitri, sa lubricité, ses vulgaires envies sexuelles et sentimentales, ses rencontres imprévues, enrichissantes, souvent étonnantes et dans le chapitre suivante, sans aucune forme d'attention particulière, les longs monologues, assez ennuyants, dont j'ai parlé plus haut. C'est désarçonnant.

Néanmoins, tout comme dans ma chronique sur L'amour et les forêts, je tiens à souligner la richesse littéraire d'Éric Reinhardt, la prouesse narrative dont il fait preuve, en alignant avec justesse des mots bien pesés, finement travaillés. Il rend un très bel hommage à la langue française !

Un roman riche, complexe, bien documenté sur la naissance d'Internet en France et ses obstacles politiques, mais qui s'étire en longueurs et en tergiversations. Je suis déçue de cette lecture, que j'ai finie à grandes peines.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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