J'aime les gens qui se battent, même contre l'évidence. (p.123)
-Le bonheur, c'est ce moment où l'on regarde intensément l'être aimé et où, on le pressent, chaque geste qui va être ébauché, chaque parole prononcée va susciter l'adhésion reconnaissante de l'autre, le soulagement et l'émerveillement de s'emboîter exactement à quelqu'un. (p.57)
Je ne vais pas me renier au moment où je vais mourir. Je suis tout ce que je possède. (p.11)
....Personne n'a besoin de moi. La plupart des gens, lorqu'ils de réveillent, savent que deux, trois, dix personnes les attendent, même pour de piètres raisons. Moi, quand j'ouvre les yeux le matin, personne ne m'attend. C'est simple de partir quand on n'a rien à quitter, aisé de fuir quand aucune maille ne vous retient. (p.59)
Je ne suis pas un héros. Mon libre arbitre, dont je me gargarise depuis que j'ai pris la décision de ma vie-je veux parler de celle de ma mort- repose sur une facilité absolue que d'autres considéreraient comme une faille: personne n'a besoin de moi. La plupart des gens, lorsqu'ils se réveillent, savent que deux, trois, dix personnes les attendent, même pour de piètres raisons. Moi, quand j'ouvre les yeux le matin, personne ne m'attend. C'est simple de partir quand on n'a rien à quitter, aisé de fuir quand aucune maille ne vous retient. (p. 59)
J'étais ratatiné, à peu près aussi oppressé que si l'on m'avait demandé de passer dans le chas d'une aiguille. J'étais persuadé que je ne survivrais pas indemne à cette épreuve. Finalement, tu as percé le silence:
- Je voulais voir la tête du spermatozoïde.
C'était de bonne guerre. D'accord je n'avais laissé plus de souvenirs en toi qu'un spermatozoïde. Mais ta mère t'a-t-elle raconté dans quelles circonstances je suis parti ?
Je m'en vais pour éviter de peser, dans une société qui ne s'est pas préparée à jouer le nouvel équilibre des générations: moins d'enfants, davantage de vieux. C'est ma façon à moi d'être jeuniste. Plus altruiste qu'un lifting, non?
Ce terrorisme du jeunisme est vulgaire. On livre un culte aux jeunes parce qu'on les suppose efficaces. Je ne supporte plus ce cynisme social, cette volonté de puissance collective qui ressemble à un désespoir sec. (p.54)
Pourquoi respections nous hier la sagesse des anciens et raillons-nous aujourd'hui leur inutilité ? Comment gérer collectivement l'allongement du temps de la vie ? (p.62)
Tous les vieux ne sont pas pauvres, gentils, ou abandonnés par les leurs. J'en connais des larmoyants qui restent assis sur leur tas d'or en souhaitant la fin la plus sophistiquée à tous ceux qu'ils voient passer derrière leurs persiennes.(p.84)