- Qu'est-ce que vous avez aujourd'hui , mon garçon ? Je ne vous ai jamais connu si agressif.
- Je suis las, général. Trop de batailles. Trop de shakos dans les fossés, trop de talpacks sur les eaux des marais, trop de casques dans les champs, trop de bonnets ensanglantés, et des toques et des casquettes et des képis et des chevaux morts et des équipages ruinés. La guerre est triste.
- La guerre est belle.
- La guerre est triste.
- Silence, mon garçon ! Je suis un petit bonhomme graisseux et probablement assez dégoûtant. Je suis habillé comme un paltoquet et vous qui avez l'élégance d'un épouvantail, n'en manquez certes pas à mes côtés, mais je connais la beauté des bataillons en marche, la grandeur d'un escadron qui charge, l'incomparable, le vertigineux décor de la guerre.
- Je connais aussi les quatre armées qu'elle laisse sur ses champs de bataille, une armée de morts, une armée de pleureuses, une armée de bandits et une armée de pauvres.