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Citations sur Le péril bleu (15)

Tiburce, citant un de ses auteurs. — « Dans la vie réelle il y a de ces effets si singulièrement étranges, de ces circonstances si extraordinaires, qu’ils dépassent tout ce que l’imagination la plus fantastique et la plus audacieuse pourrait inventer. — Règle générale : plus une chose est bizarre, moins elle est mystérieuse. » — Méfiez-vous des rêveries, madame. Une légende…
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Et Tiburce :

— « Écoutez-moi quelques instants. Si vous manquez de foi, c’est que vous ne comprenez pas. Laissez que je m’explique.

» Voyez-vous, monsieur, ma vocation s’est décidée à l’époque où je faisais ma philosophie, — non pas un jour que je piochais quelqu'un de ces scolastiques dont je devais tant chérir les œuvres, — mais un soir que je lisais le conte de Voltaire appelé Zadig ou la Destinée. On y trouve, monsieur, certain morceau qui est comme le prototype de toutes les intrigues policières, où Zadig, quoique n’ayant jamais vu la chienne de la reine, n’en fait pas moins la description frappante au Premier Eunuque, grâce aux vestiges qu’elle a laissés de son passage dans un petit bois.

» Cette lecture m’ouvrit les yeux, et je résolus de cultiver en moi les dispositions à la perspicacité, que je sentais impérieuses et riches, — soit dit sans fausse modestie.

» À quelque temps de là, les contes d’Edgar Poe me tombèrent sous la main ; je fus émerveillé par l’esprit sagace du policier Dupin. Enfin, ces dernières années, toute une littérature s’est mise à fleurir à la suite du Crime de la rue Morgue, de la Lettre volée, du Mystère de Marie Roger, et ma vocation se dessina de plus en plus. À vrai dire, Sherlock Holmes domine cette production comme Napoléon domine l’histoire de son temps ; mais chacun de ces ouvrages a pourtant son importance, et forme un bréviaire du chasseur d’inconnu. Leur ensemble, renforcé de plusieurs traités de logique, compose la bibliothèque du détective amateur ; — et cette bibliothèque, monsieur, ne me quitte pas. »
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L’humanité, ne possédant sur l’univers qu’un petit nombre de lucarnes qui sont nos sens, n’aperçoit de lui qu’un recoin dérisoire. Elle doit toujours s’attendre à des surprises issues de tout cet inconnu qu’elle ne peut contempler, sorties de l’incommensurable secteur d’immensité qui lui est encore défendu. Qu’elle se cuirasse donc d’abnégation et qu’elle s’arme de science pour supporter les chocs et lutter contre l’avenir. Mais sans trêve – ô sensible, ô nerveuse et vaillante Humanité ! – qu’un sourire fleurisse à ta bouche innombrable, à mesure que s’enrichit l’arsenal prestigieux devant qui l’inconnu recule chaque jour !
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— « Enfin, monsieur l’inspecteur, » insistait le pauvre homme, « il s’agit bien d’un enlèvement ?… Oui ?… Non ?… Dites ? je vous en prie. Qui est-ce qui a enlevé ces personnes ? »

Alors l’interrogé se mit à vociférer :

— « Ce sont des diables, monsieur. Je les ai vus. Ils ont des ailes de chauve-souris, des oreilles de bouc et une queue en fer de lance. Entièrement velus, ils jettent du feu par la gueule ; et ils ont, à la place du derrière, la tête d’un journaliste qui vous ressemble comme un frère ! Là ! Êtes-vous satisfait ? »
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L’humanité, ne possédant sur l’univers qu’un petit nombre de lucarnes qui sont nos sens, n’aperçoit de lui qu’un recoin dérisoire. Elle doit toujours s’attendre à des surprises issues de tout cet inconnu qu’elle ne peut contempler, sorties de l’incommensurable secteur d’immensité qui lui est encore défendu.
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On eût dit que les nerfs de tous les humains communiquaient entre eux, à la ressemblance des Invisibles. L’abattement s’étendait sur la famille d’Eve en proie à cette peur injustifiée de l’extermination. Elle admettait que les temps fussent venus. Chacun se disait que c’était là le triste aboutissement de tant d’efforts et de victoires. Et l’on connut à nouveau l’incessante détresse qui tenaillait le cœur de nos ancêtres, quand l’homme n’était qu’un mammifère débile, exposé toujours aux agressions monumentales des mastodontes qu’il redoutait sans trêve et dont l’obsession ne le quittait jamais. Or, cette terreur soudain réveillée d’un sommeil vingt fois millénaire, il fallait qu’aux heures préhistoriques elle eût été suprême à l’égal de l’amour ; car l’éprouver, c’était la reconnaître. Plus nombreux qu’en temps d’éclipse ou de comète, les regards se fixaient sur le vide apparent où la déchéance de l’homme s’inscrivait en caractères invisibles. Mais l’homme tenancier de la Terre n’était pas même détrôné : jamais il n’avait régné ! Il s’était cru le maître, alors qu’un autre, industrieux, génial et saugrenu, lui restait supérieur, au point de le pêcher !
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On sait que l’homme en troupeau est une étrange bête, lunatique, moutonnière et panurgéenne. La réaction s’opéra dans l’allégresse. Une confiance exagérée supplanta l’excessive démoralisation. Les basiliques se vidèrent au profit des théâtres ; les magasins de nouveautés reconnurent l’afflux des acheteuses, et les aiguilles renfilées coururent à qui mieux mieux dans les pongés, les chantoungs et les peaux-de-soie. Tout repartit. A l’exemple d’un premier syndicat pour la défense du territoire, d’autres se constituèrent. On placarda affiche sur affiche. Les réunions publiques s’ajoutaient aux conférences. Et les capitales manquèrent illuminer lorsqu’on apprit qu’en France le Conseil des ministres allait se réunir pour délibérer avec l’Académie des sciences – mesure éminemment salutaire que tous les Etats du globe se proposaient d’imiter.
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À quelle date faut il placer la première manifestation du Péril bleu ? C'est un problème qui n'a jamais été bien résolu, mais dont il importe de dire quelques mots. Faisons d'abord justice d'une croyance singulièrement tenace dans le peuple et que on est en droit d'appeler la légende de l'Auvergnate...
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L'humanité, ne possédant sur l'univers qu'un petit nombre de lucarnes qui sont nos sens, n'aperçoit de lui qu'un recoin dérisoire.
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C’est en effet une chose assez monstrueuse, logiquement parlant, que les poètes et les philosophes qui ont imaginé des êtres intelligents hors de l’humanité, en aient toujours fait des créatures sanguinaires et méchantes. Pour affecter le lecteur avec certitude et forger des civilisés qui fussent loin de l’homme autant qu’il est possible, ces utopistes ont refusé à leurs individus chimériques les vertus qui passent pour nous être propres. Ils ont cru, par cet expédient, faire montre d’indépendance à l’égard de l’anthropomorphisme, et ils lui ont sacrifié servilement, à leur insu, en privant leurs nations supposées de mérites et de qualités dont l’homme, en foule, est pareillement dépourvu.
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