Un fan m'a dit un jour
tu ne chantes pas juste
Tu ne chantes pas faux
Tu chantes vrai
C'était un p'tit endroit pépère
Tout près du métro St Mandé
Qui vendait des produits casher
Pour les habitants du quartier
Un individu cagoulé
Suintant la haine de tous les pores
Armé comme un fourgon blindé
Et venu pour semer la mort
Soudain au magasin casher
Ce fut l'enfer, ce fut l'enfer
Il a tiré à tour de bras
Avec de la haine plein les yeux
Sur tout ce qui portait kipa
Sur les enfants, sur les p'tits vieux
Certains pleuraient les bras en l'air
D'autres se cachaient où ils pouvaient
Le sang glacé c'était la guerre
Près du métro St Mandé
Et dans le magasin casher
C'était l'enfer, c'était l'enfer
Mais quelle est cette époque immonde ?
Nous avons perdu l'essentiel
Avec de la peur plein le monde
Avec de la haine dans le ciel
Qu'ils reposent à Jérusalem
Sur la terre de leurs pères
Au soleil d’Israël
Je veux leur dédier ce poème
Leur dire qu'ils nous sont chers
Qu'on n'oubliera jamais
Leur dire qu'ils nous sont chers
Qu'on n'oubliera jamais
La vie est moche et c'est trop court
A peine le temps d'être malheureux
Tu pleures plus souvent qu'à ton tour
Tu te retournes et puis t'es vieux
Tu vis ton enfance trop vite
Quelquefois douce, quelquefois terne
Bientôt la société t'invite à intégrer une caserne
Tu pleures ton paradis perdu
L'enfance à jamais envolée
Que tu ne vivras jamais plus
Tu vois chaque jour s’éloigner
Petite chanson désabusée
Un peu triste pardonnez moi
Tu ne sais pas toujours pourquoi
Le désespoir tombe sur toi
A vingt ans tu cherches l'amour
Si tu le trouves tant mieux pour toi
Tu voudrais qu'il dure toujours
Mais un jour ou l'autre il s'en va
Alors tu te retrouves seul
Et tu te détruis quelquefois
Tu ne penses plus qu'à ta gueule
Qui devient vite gueule de bois
Alors tu te laisses sombrer
Dans les abîmes anisés
Tu vois tes amis s'en aller
Et plus souvent bien avant l'heure
La vie est moche et c'est trop court
A peine le temps d'être malheureux
Tu pleures plus souvent qu'à ton tour
Tu te retournes et puis t'es vieux
Tu te dis je porte la poisse
A ceux que j'admirais le plus
La vie est vraiment dégueulasse
Tchao Desproges,Brassens, Coluche
Tu te lèves à pas d'heure cassé
Et tu as mal ici et là
Dans ton miroir tu vois gravés
Sur ton visage les dégâts
Que la vie cruelle et sauvage
Et les jours, les années passées
Ont infligé à ton image
Que tu ne peux plus regarder
Les poèmes d’un Léautaud, ceux d’un Brassens d’un Nougaro
La plume d’un Victor Hugo éclairent ma vie comme un flambeau
Alors gloire à ces héros, qui par la magie d’un stylo
Et parce qu’ils font vivre les mots, emmènent mon esprit vers le haut,
Emmènent mon esprit vers le haut.
Écrire et faire vivre les mots, sur la feuille et son blanc manteau
Ça vous rend libre comme l’oiseau, ça vous libère de tout les mots,
Ça vous libère de tout les maux
Nous étions des millions
Entre République et Nation
Protestants et catholiques
Musulmans, juifs et laïcs
Sous le regard bienveillant
De quelques milliers de flics
Solidaires avec ceux de Charlie
Et puis j’ai vu défiler
Quelques bandits notoires
Présidents, sous ministres
Et petits rois sans gloire
Et j’ai vu, et j’ai vu
Le long du trottoir un flic
Qui avait l’air sympathique
Alors je l’ai approché
Et j’ai embrassé un flic
J’ai embrassé un flic
Entre Nation et République
J’ai embrassé un flic
Ça change des coups de triques
J’aurai pas cru y’a trente ans
Qu’au lieu de leur balancer
Des pavés à tour de bras
J’en serrerais un contre moi
Car je me suis approché
Oui je me suis approché
Et j’ai embrassé un flic
Nous marchions vers la nation
Fraternels et pacifiques
Sous le regard bienveillant
De quelques milliers de flics
Et les snipers sur les toits
Nous faisaient avec leur bras
De grands signes d’amitiés
Et de solidarité
Alors pour les remercier
Et pour la première fois
De ma vie d’anarchiste
J’suis allé embrassé un flic
Oui je me suis approché
Et j’ai embrassé un flic
Oui je me suis approché
Et j’ai embrassé un flic