D'une île à l'autre

Patrick Renou a découvert l'existence de Milena Leneth par hasard alors qu'il feuilletait un livre ancien sur les paquebots chez un bouquiniste des quais. Cette jeune Letonne enceinte embarquait clandestinement des décennies plus tôt, un jour de novembre 1946, à bord de l'Ile-de-France. Ce paquebot reliait alors Cherbourg à New-York et l'auteur se posa alors plusieurs questions : que fuyait-elle en embarquant clandestinement à bord de ce bateau ? Qu'attendait-elle à son arrivée à New-York ? Comment a-t-elle mis au monde son enfant et comment s'est déroulé son voyage ? Il a décidé de réinventer sa traversée transatlantique de sept jours dans cet ouvrage et nous la raconte.



Je ne vais pas m'attarder sur les points positifs car il y en a trop peu excepté la beauté de la description de l'automne à Cherbourg en début de roman ...



Ce roman a été une déception tout du long. Je m'attendais à revivre le passé de Milena et les épreuves qu'elle a vécu tout au long de sa vie mais ce n'était pas le cas. Ces détails sont rares et noyés dans des centaines de pages de descriptions de personnes, d'objets ou d'événements qui ne sont pas forcément liés. Milena voit un cordage sur le bateau ? On part dans une description à rallonge du cordage qui va dévier sur la description du noeud, de l'homme qui l'a fait, de son passé, de ses parents et ainsi de suite. Je me suis perdue dans ces descriptions qui à mon sens n'apportaient pas grand chose au récit et les événements survenus durant la guerre qui auraient mérité beaucoup plus d'explications étaient expédiés à la vitesse de la lumière si bien que ce n'est pas un bateau que j'avais l'impression de prendre mais un TGV ... Je n'ai pas compris la moitié de ce qui est arrivé à Milena, y compris cette fin sortie de nulle part et je ressors déçue de ma lecture. Je salue le travail de recherches pour lui rendre hommage car on comprend que cette une femme avec un courage immense mais je n'ai pas accroché au style d'écriture très (trop) poétique et métaphoré pour moi et les dialogues très rares. Je vous invite malgré tout à vous faire votre propre opinion dessus comme toujours.

🧐 Ce roman fait partie de la sélection de mon club de lecture sur le thème de l'île ! Et bien je me suis sentie comme Robinson lorsqu'il est arrivé sur la sienne: SEULE.

🌷Je trouve l'idée de départ très intéressante puisque l'auteur est parti d'une histoire vraie qu'il a voulu romancer pour que cela tienne lieu de devoir de mémoire et qu'on ne puisse pas oublier les anonymes de la guerre 39-45 et particulièrement ces femmes juives de l'Europe de l'Est, survivantes des camps de concentration.

💮 J'aime beaucoup ce genre de roman en principe mais là ça a été un véritable parcours du combattant pour moi de le lire. Sans doute n'ai je pas le nez assez fin pour apprécier la qualité d'écriture de l'auteur qui se veut assez poétique. Mais un roman de 300 pages dans lequel toutes les tournures de phrases sont poétiques c'est assez lourd (en tout cas pour ma part).

🌺 Je l'ai trouvé d'une lenteur sans commune mesure ! Il ne s'y passe pas grand chose (à part quand Milena raconte son enfer durant la guerre), le reste est très plat et contemplatif. Une impression de liste de course parfois, comme si l'auteur voulait remplir les pages.

🌸Je suis passée complètement à côté

C'est avec beaucoup de retard que je prends mon clavier pour rédiger cette critique...Le retard est dû en partie à la difficulté de faire cette critique. Je m'explique: la trame fait suite à un fait divers, une passagère clandestine embarquée à bord d'un paquebot en 1946, qui quitte la France (port de Cherbourg) pour les Etats Unis d'Amérique. Cette femme est enceinte, peu de temps avant le terme. Elle devait retrouver son compagnon à bord de L'Ile de France, nom du paquebot, mais voilà, de celui-ci nulle trace sur le bateau de luxe. Cette passagère accouche très vite après le départ d'une petite fille et la clandestinité est éventée. le récit de la vie de cette femme qui fuit l'Europe d'après-guerre est alors raconté, par l'intermédiaire d'un marin traducteur. Un formidable élan de solidarité se met en place pour soutenir cette femme, et, fait étonnant, un combat de boxe est organisé dont les bénéfices lui reviendront; ici, Marcel Cerdan montre sa générosité par exemple.
Vous pouvez constater que j'ai aimé ce fait divers, oui mais voilà, si j'ai aimé ce fil narrateur, reposant sur de réelles archives, je n'ai pas aimé le style, le cumul de détails qui veulent me prouver que l'auteur étoffe aussi par des recherches sur la société, les personnalités qui veulent rendre crédibles l'histoire mais qui en réalité la gribouillent. Et comme j'ai horreur d'écrire une mauvaise critique sur un livre offert (merci Pocket et Babelio), je me suis laissée tirer les oreilles et rappeler à l'ordre alors qu'un livre de 300 p ne me pose en général aucun souci.....
Mes excuses donc à Babelio, et même à Patrick Renou; je regrette de ne pas avoir embarqué pour de bon sur ce paquebot!