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Arlette Farge (Autre)
EAN : 9782258195462
320 pages
Presses de la Cité (19/08/2021)
3.17/5   40 notes
Résumé :
Feuilletant un livre ancien sur les paquebots, devant la boîte verte d’un bouquiniste des quais, Patrick Renou découvre qu’une passagère clandestine, embarquée sur l’Ile-de-France en novembre 1946, donna naissance à sa fille au large des côtes françaises. Profondément ému, il fait alors des recherches, se plonge dans les archives de Cherbourg, de New York, comprend l’histoire extraordinaire de Milena et décide de réinventer ces sept jours de la traversée, où s’est n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que L Histoire néglige le romancier peut s'en saisir, revisiter un destin, styliser une vie pour la rendre plus vibrante, plus émouvante. C'est le choix de Patrick Renou dans D'une île à l'autre à propos d'une jeune femme montée clandestinement à bord d'un paquebot transatlantique pour rejoindre New York et laisser derrière elle les fantômes de la guerre.
Délaissant l'enquête journalistique qui nécessite un phrasé mesuré pour fouiller dans les brumes, l'auteur a imaginé une folle aventure tissant des liens entre des personnalités de l'après-guerre et son héroïne, lui permettant de croire en son rêve avec une profonde humanité.

Ça se lit sans déplaisir, sans grande passion non plus. Il y a un côté pâtissier chez l'auteur, il accumule des couches de mélo et de bons sentiments. On avance dans cette histoire dans un premier temps en lecteur attendri, témoin de la folle obstination de Milena à s'inventer une destinée durant cette traversée qui est d'abord un voyage vers le coeur blessé de sa mémoire. Mais la lecture progressant, entre des dialogues convenus et des personnages qui manquent de relief, ça frôle la mièvrerie.
L'écriture ne manque de style, elle vous éclabousse avec des images saturées des horreurs de la guerre et de la Shoah. Mais elle ne parvient pas à tirer les fils narratifs, à nourrir la bête romanesque là où le texte invite à plus de profondeur ou à une plus grande force de l'imaginaire.
Si l'histoire est attachante, le roman l'est moins.
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Ce qui m'a d'abord marquée dans ce roman de Patrick Renou, c'est l'écriture.
Elégance, poésie, métaphores, vocabulaire extrêmement riche, érudition aussi, pour nous raconter une histoire bouleversante.

En novembre 1946, Milena se trouve sur les quais de Cherbourg à la recherche de Boyan avec qui elle doit embarquer sur un paquebot direction New-York.

Mais dans la cohue précédant le départ, ils ne se retrouvent pas, Mina monte seule à bord où elle met son bébé au monde le 1er soir de la traversée.

Fort heureusement, des personnes bienveillantes prennent soin d'elle et de son bébé, personnes conscientes qu'elle devront les déclarer comme clandestines avec tout ce que cela implique.

Mais pour le moment, nous suivons, les pensées de Milena. Tout ce qu'elle vit, ce qu'elle voit la ramène à son passé ainsi qu'à son amour inconditionnel pour Boyan.

Avec beaucoup de talent, l'auteur passe de l'instant présent aux souvenirs de Mina, souvent sans transition et dans le même paragraphe, mais sans nous perdre. Patrick Renou retranscrit très bien ce que vit Mina et ce vers quoi son esprit la ramène sans cesse. de nombreuses descriptions jalonnent ce roman pour en faire un témoignage fort et poétique.

Il ne se passe pas grand-chose et il n'y a pas beaucoup d'action mais ce livre nous emporte.

Sur ce paquebot de luxe, nous côtoyons le président de la république d'Espagne (en exil à ce moment là), des ambassadeurs, Marcel Cerdan, Charlie Parker et son saxo... des passagers riches et bienveillants qui vont soutenir la jeune femme.

Milena, courageuse et déterminée, veut faire connaître son histoire qui explique qu'il n'est pas question pour elle de rebrousser chemin. Nous apprenons donc d'où elle vient, ce que sa famille et elle ont vécu pendant les affreuses années de guerre, sa rencontre avec Boyan, leur exil en France et la décision de départ pour les Etats-Unis. Cette partie du récit est très émouvante.

Encore une fois, l'écriture de ce roman est extrêmement riche, elle m'a enchantée pendant de nombreuses pages mais m'a un peu impatientée quand il me tardait de connaître le dénouement. Ceci est un petit bémol très personnel car on ne peut pas reprocher à l'auteur une si belle prose.

Cette histoire romancée par l'auteur lui a été inspirée par un fait réel.
C'est en feuilletant un livre sur les paquebots, par hasard, chez un bouquiniste, que Patrick Renou découvre la présence de cette passagère clandestine. Il fait de nombreuses recherches dans les archives de Cherbourg et de New-York. A partir des faits retranscrits, l'auteur ému par cette destinée, imagine la vie de Milena et en fait un superbe roman.

"Par son style à la fois tendre et persuasif, il donne vie à ce qu'on n'aurait jamais su sans lui. Il n'y a jamais de hasard : l'auteur a su crever l'épaisseur de l'oubli avec ses mots, et c'est là encore son mérite. C'est de là aussi que vient la beauté de ce roman" Arlette Farge, historienne, directrice de recherche au CNRS-HEESS.

Je remercie chaleureusement Babelio et les Edtions Pocket ainsi que l'auteur pour ce magnifique témoignage reçu lors d'une Masse critique privilégiée !
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"Les mots ne s'oublient pas, une vie sans pensée, sans mémoire, ne vaut pas la peine d'être vécue. La vie passe mais les mots luttent dans l'invisible, ils ne se décapitent pas sur le billot du temps."

Ces quelques phrases extraites :D'une île à l'autre " nous démontrent tout le talent de l'écriture de Patrick Renou qui touche l'essence de l'humain. Pouvoir parler, trouver les mots, dire l'indicible, l'horreur et la joie d'une vie.

Nous sommes en 1946, quelques mois à peine après la fin de la seconde guerre mondiale, qui a décimé l'Europe, anéantit et rasé des dizaines de villes, exterminé des millions de vies humaines.
Oui, mais la vie reprend toujours ses droits manifestement.
Des gens très fortunés, passagers première classe du Transatlantique : L'île de France , pour qui les flonflons, le champagne coule à flots. L'océan est une fête et les plaisirs dominent aux accents de jazz de Charlie Parker.
Quand soudain, tout bascule, une femme montée clandestinement à bord, accouche le soir même d'une petite Sarah va raconter son histoire.
À elle seule, elle devient la voix de l'humanité qu'on a étranglée, défigurée. Milena est une juive lettone qui a connu l'horreur des camps d'extermination et qui en réchappe in extremist soignée par un médecin militaire ruse/lettone qui va devenir le père de son enfant. Tous les siens sont morts, seule cette jeune femme a survécu.
Patrick Renou nous conte de manière très romancée la vie de Milena pendant cette traversée jusqu'à son arrivée à New York.
Je dois dire que le luxe, la musique et tous les flonflons ont disparu pour moi devant la tragédie de l'histoire de cette femme.
Dans la postface du livre, Arlette Farge, historienne de son état trouve les mots exacts qu'il faut pour parler de Patrick Renou.

" Par son style à la fois tendre et persuasif, il donne vie à ce qu'on n'aurait jamais su sans lui.
Il n'y a jamais de hasard : l'auteur a su crever l'épaisseur de l'oubli avec ses mots.."

Merci à la masse critique de janvier de m'avoir permis de découvrir ce roman.



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Le paquebot « Ile de France » quitte le port de Cherbourg un jour de novembre 1946. Mina, enceinte, est montée clandestinement à bord. Elle va accoucher de sa fille au milieu de l'océan tout en rêvant à une vie meilleure et libre dans ce nouveau monde dont elle espère tant.
« Elle avait l'océan, le nouveau monde dans les yeux. Depuis Cherbourg, elle voyait le port de New-York, remontait déjà l'Hudson, se réchauffait sous le soleil américain. »
Mais pourra-t-elle seulement réaliser ses rêves et voir son mari les rejoindre alors que le commandant Declermont lui annonce qu'il devra la remettre aux autorités portuaires et que, sans passeport, elle sera renvoyée illico en France. Quel sera le destin de la jeune Lettonne, qui ne veut pas que sa fille connaisse comme elle les atrocités de la guerre, c'est ce que nous raconte ce roman qui s'inspire d'un fait réel.
Minutieusement documenté, le roman de Patrick Renou fait revivre un destin romanesque et la vie mondaine sur un transatlantique. On y croise même Marcel Cerdan qui va disputer à New York un combat contre Georgie Abrams. le combat de boxe qui se déroule sur le transatlantique entre Marcel Cerdan et un officier a vraiment eu lieu et on a l'impression d'y assister.
Les descriptions de l'océan, du mauvais temps et des manoeuvres du paquebot sont racontées avec force détails qui rendent vivant le récit.
Une lecture agréable pour laquelle je remercie les éditions Pocket et Babelio.
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D'une île à l'autre, c'est l'histoire d'une traversée…

Cherbourg, se réveillant sous une pluie glacée d'automne, ses docks grouillant de vie dans une effervescence annonciatrice du départ, ses anonymes aux mille visages, riches, pauvres, jeunes ou vieux, son cortège de malles et de victuailles que l'on se presse de monter à bord des navires aux turbines déjà bien chauffées, prêts à quitter le quai de France au son des étourdissantes sirènes et sous le regard de ceux qui resteront à terre. New-York se reflète déjà dans les eaux froides du port, dans les regards mouillés se chargeant d'embrun aux cris des aurevoirs, dans les esprits enjoués qui, déjà, ont entamé le voyage…

D'une île à l'autre, c'est l'histoire d'un paquebot…

L'Île-de-France, l'Île pour ceux qui ont fini par s'y attacher à force d'y vivre et de l'entendre murmurer ses souvenirs… Un paquebot qui aura servi sa patrie durant la guerre, transporteur de troupes ou navire-hôpital à l'autre bout du globe, dans les mers du Pacifique. Un paquebot-cité, géant des mers remis à flots pour y vendre le rêve américain à ses passagers éphémères. Pour les plus nantis d'entre eux, champagne et caviar devant les pas chassés aériens et les crochets dévastateurs de Marcel Cerdan ou les notes rythmées et syncopées de Charlie ‘Bird' Parker. Pour les troisièmes classes, l'assurance d'accéder au plus grandiose des cinémas, les yeux rivés sur l'horizon, où soleil et étoiles alternent leurs rondes sans fin, et l'espoir d'une nouvelle vie qui se profilera bientôt au-delà d'Ellis Island…

D'une île à l'autre, c'est l'histoire d'une clandestine…

Avant de pouvoir embarquer sur l'Île et découvrir l'Amérique, Milena aura fuit Riga, connu les atrocités des camps de déportation, échappé aux Einsatzgruppen, fêté la libération sur les ponts de Paris… du Paris balte à la Ville Lumière, que de chemins parcourus en compagnie de Boyan, leur amour scellé grandissant au creux de son ventre… Boyan, Boyan, où es-tu ? Au milieu de l'océan, sur l'Île qui emmène seule Milena vers la ville qui ne dort jamais, naîtra Sarah de leur union…

Deux clandestines… et un océan d'espoir devant elles…

***

Avec D'une île à l'autre et ce ponton de couverture voguant d'un rouge vin à un vieux rose, en passant par un rouge corail, Patrick Renou nous embarque dans une ambiance d'après-guerre, quittant les cendres encore chaudes d'une Europe meurtrie, pour un voyage en mers inconnues pour nombre de ces anonymes de l'histoire qui chercheront à gagner New-York… Manhattan, Central Park, Broadway puis l'Amérique toute entière. de ses clandestins chercheurs d'espoir, il fait de Milena et Sarah leurs porte-parole. le style de Patrick Renou est élégant, métaphorique, précis et détaillé et on se plait à voguer sur le pont en compagnie des hôtes de l'Île, dans cette ambiance des grandes traversées que l'auteur parvient à dépeindre avec justesse, nous entrainant dans un presque film… Malgré la qualité certaine de la plume et les nombreux faits réels qui ont donné corps à ce roman, j'aurais apprécié trouver un peu plus de profondeur et d'émotion dans l'histoire de Milena… J'ai toutefois accosté à New-York avec des envies de croisières et les notes langoureuses de Autumn in New York en résonnance plein la tête.

Merci à Babelio et Les Presses de la Cité pour l'envoi de ce livre.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Elle soupira. Le temps fait mine de bouder, comme disait mon père. Elle avait l'océan, le ciel dans les yeux, et dans ce chaos d'ombres et de lumière le paquebot s'enfonçait. Elle sentait monter ce soleil obscur, l'espoir. Sur le pont comme au ciel. L'océan est un prodige.
A travers les nuages épais, le soleil se tenait sur ses gardes, caché, redoublait de prudence, pas même un rayon venu de son malheureux disque jaune. Milena écoutait le boucan sourd des vagues qui venaient se briser avec leurs coups de cognées contre les tôles d'acier. Une à une, comme la cloche du tocsin. Des vagues qui ressemblaient à des assaillants pareils à des échelles humaines qui s'abattaient contre la coque. Des vagues d'encre qui retournaient de l'aigue-marine à l'émeraude dans les profondeurs, d'autres qui renaissaient contre la coque dans la blancheur de l'écume.
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Avec un trou à la place du corps, un corps sans douleur, fait de transparence, elle rejoignait son homme, le souffle court, inaudible voix des revenants, sa dernière phrase restée à jamais hors d’atteinte dans la bâtisse des rêves et des nuits en prose. Sous le hangar, le vent tournait à cause de la pluie qui rôdait, son père ravaudait le trémail. Rien ne semblait pouvoir le distraire. Tout en suivant des yeux chacun de ses gestes, Milena debout, jambes serrées, bien droite avec ses huit ans, lançait des balles contre le mur de la remise, Am, Stram, Gram. Le meilleur de son enfance débutait le jeudi par un jonglage à trois balles. Puis elle courait, traçait un dessin à la craie devant les marches, démarrait à la case Terre en équilibre sur une jambe, sautait... un, deux, trois, à cloche-pied, sept, huit, à pieds joints dans la respiration du ciel. Dans un bleu marelle où la terre avait des couleurs qui fondaient dans la grande étuve de l’amour. Dans son sommeil, elle murmura : « Vous tenir dans mes bras. » Sa mère ramassait les œufs qu’elle déposait dans un panier, son éternelle machorka aux lèvres, avec la fumée qui lui piquait les yeux. Une muraille d’eau vint se jeter contre les hublots, les vagues torturaient ses rêves. Elle sursauta en ouvrant les yeux, le visage comme sorti d’un naufrage, comme poussée sur une chaloupe. Elle se retourna brusquement. Hosanna in excelsis, in excelsis ! Le berceau d’osier se détachait dans la nuit, pareil à la colombe de Noé au milieu du déluge. Sarah était déjà son soleil, sa planète, sa terre et son île. La seule promesse dans le froid de sa solitude.
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Il y a des femmes devant lesquelles tu redeviendras toujours un enfant... Simplement avec celle-là ce n'était pas un fiasco, mais un coup de revolver. Avant de s'évanouir dans l'indifférence, la beauté aux cheveux noirs usa la lumière clinquante du bar, le fusilla du regard en quittant sa chaise et disparut à l'autre bout du salon Honfleur. Brummel regardait déjà une ombre, ne respirait plus, arrêtait l'hémorragie, fatiguait pour reprendre sa respiration. La vie, quoi.
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Elle n'arrivait plus à dire un mot dans la double parenté de la mémoire et du silence. On dit que le silence est une force.. Elle savait bien que le pouvoir des mots allait sommer les fantômes de se réveiller... Le temps était venu de les trouver ces mots, d'en cisailler l'acier sur la meule noire des vagues. Les mots ont vu. Les mots veillent. Les mots insistent. Les mots exhument . Les mots observent. Les mots creusent des souterrains.
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Il n'y 'a plus de wagons sur le quai, de fours crématoires, mais les fantômes de mes parents. Je les vois chaque jour, leurs cendres partir avec le vent, vers l' est, après la Sola, par-dessus la colline de bouleaux. La nuit, les étoiles brillaient dans le ciel. Parfois c'est comme si..
Y a-t-il des mots pour dire toutes les choses ? "
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« Un roman vraiment merveilleux, sur une his­toire merveilleusement vraie. » André Comte-Sponville
Feuilletant un livre ancien sur les paquebots, devant la boîte verte d'un bouquiniste des quais, Patrick Renou découvre qu'une passagère clandestine, embarquée sur l'Ile-de-France en novembre 1946, donna naissance à sa fille au large des côtes françaises. Profondément ému, il fait alors des recherches, se plonge dans les archives de Cherbourg, de New York, comprend l'histoire extraordinaire de Milena et décide de réinventer ces sept jours de la traversée, où s'est noué le destin de la jeune femme. On entend le saxo de Charlie Parker le soir, on voit Marcel Cerdan sur le ring, les buffets sont dressés jour après jour. On vit ce temps si particulier des traversées transatlantiques qu'épouse à la perfection le rythme de l'écriture du romancier.
« Patrick Renou s'est emparé de cette aventure, encore brûlante des terreurs de la guerre et des poursuites infâmes contre les Juifs. Par son style à la fois tendre et persuasif, il donne vie à ce qu'on n'aurait jamais su sans lui. Il n'y a jamais de hasard : l'auteur a su crever l'épaisseur de l'oubli avec ses mots, et c'est là encore son mérite. C'est de là aussi que vient la beauté de ce roman. » Arlette Farge
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