Quelquefois imitateur et même plagiaire de Raphaël, Simon de Châlons produit en général des œuvres qui ont une grande ressemblance avec les tableaux des Flamands, ses contemporains. C’est un italo-flamand, d’où la mésestisme qui l’atteint et qui n’ira certainement pas en décroissant, si les tendances justement en honneur de nos jours augmentent encore. Il fut de son temps, et son temps l’entraînait malgré lui vers cette Renaissance qui fut — on commence à le reconnaître aujourd’hui — la mort du génie et de l’art français.
Dans toute la région avignonnaise, je ne connais que les peintures de la tour Ferrande, de Pernes, qui soient antérieures au séjour des papes à Avignon et qui méritent une description spéciale, d’autant mieux qu’elles n’ont jamais été étudiées, ni même signalées au grand public. Elles décorent le troisième étage d’une de ces anciennes tours seigneuriales, qui servaient, dans le Midi, d’habitation et de défense aux grandes familles du pays, dans l’intérieur même des villes et des villages.
Au sommet de l’escalier qui donne accès à la pièce décorée, on voit une Vierge tenant l’Enfant-Jésus accompagnée de deux saints. L’appartement est peint du haut en bas, sans trop de symétrie, et l’artiste y a représenté, en général, des scènes de tournois et de batailles; l’ensemble est presque effacé par le temps, la plupart des inscriptions qui auraient aidé à déchiffrer les sujets sont en partie illisibles.