Après ça [l'agression à 15 ans], la peur s'est installée dans mon regard. Je suis devenu une cible toute trouvée pour les lascars de mon quartier, un moyen idéal d'apaiser leurs frustrations quotidiennes.
Transports en commun, ruelles sombres ou à la sortie du lycée. J'y avais droit à chaque fois...
J'ai dû bosser dur pour éviter les embrouilles. Pour avoir cet air ambivalent, cette expression qui dit : « Je te respecte, mais il faut pas me faire chier ! »
Tout est dans l'attitude. Ne pas fuir les gens du regard mais ne pas les défier non plus. Montrer qu'on n'a pas peur... Pas facile quand on est terrifié.
Avec l'arrive de [ma fille] Maëlle dans notre vie, je suis passé à autre chose. J'étais envahi par une confiance nouvelle. Je possédais enfin une certitude, celle d'être bon à quelque chose.
(p. 29)
Nos grands-pères, ils se sont rebellés contre le dernier couvre-feu et la France leur a fait payer très cher. Nos pères, eux ils ont connu les premières émeutes, les Minguettes et tout ça alors ils se sont motivés, ils se sont organisés. Ils ont voulu croire à la politique mais nous aujourd'hui on ne croit plus en rien. On est des oufs, on s'en bat les couilles de tout ! Notre génération franchement c'est une génération gâchée.
La femme que je connaissais s'est peu à peu dissoute dans son rôle de mère. (p.62)
Je redécouvre la paranoïa et son goût amer dans ma bouche. Ça me prend aux tripes, me ronge de l'intérieur. Chaque personne que je croise est un ennemi potentiel, le soldat d'un escadron qui me combattra jusqu'à son dernier souffle. Les gens me bousculent, me heurtent, me piétinent. Dans chaque couloir, chaque escalier, à chaque tournant, je m'attends au pire. En vigilance permanente, je me sens impitoyablement traqué. La peur me liquéfie. J'essaie à tout prix de devenir invisible. Et je me hais pour ça...
"Si c'est vraiment la guerre, ça fait bien longtemps qu'elle a commencé"
"Tout est dans l'attitude. Ne pas fuir les gens du regard mais ne pas les défier non plus !"
Tout le monde semble porter un masque pour ne rien laisser transparaitre. Comme si la moindre faille pouvait être exploitée par un ennemi imaginaire.
Le forfait illimité, c'est l'illusion de l'immortalité à bon compte ...
J'incarne à moi tout seul la classe moyenne soumise. Je suis un bouffon, coincé à vie en bas de la chaîne alimentaire. (p.37)
Pas étonnant que certains pètent les plombs. Enfermés entre quatre tours, ils se débattent chaque jour avec le rêve qui leur est imposé: consommer. (p.14)
Cette bande-dessinée raconte l'histoire de Laurent, un jeune homme de banlieue parisienne qui subit tous les jours ou presque l'harcèlement, cependant il se laisse faire ; jusqu'au jour où il se rase les cheveux. Depuis se jour, se n'était plus le même, il n'était plus lui, il était devenu dangereux. Il décide de se venger, il devient même un tueur. J'ai apprécié cet album car il se lit facilement et aussi car il est réaliste, en effet dans la vie actuelle beaucoup de personnes sont victimes d'agressions.