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Critique de Malaura


Ginette et Véronique ont quitté le confort bourgeois de la capitale pour vivre leur amour dans une maison isolée au fond des bois.
Mais Ginette, atteinte d'une maladie dégénérative ne peut plus marcher et peu à peu les deux femmes, en proie à la solitude, cèdent à la panique.
Pour pallier à leur sentiment d'insécurité, elles font l'acquisition d'un chien, un Rottweiller.
Arnulfe, le maître chien du village voisin, aidera à son dressage.
Mais cet homme rustre, à l'assurance mâle, sans aucune moralité, est bien décidé à dresser avant tout les deux femmes…
Assisté par sa compagne Angine, aussi dénuée de scrupules que son « homme », il les réduit bientôt à un état de totale servilité.
Enchaînées, rabaissées, humiliées, le cou ceint d'un collier de chien, Ginette et Véronique voient se transformer leur maison du bonheur en théâtre de l'horreur.

Délaissant le genre autobiographique et poétique « L'éclipse », « Les années Lula », très littéraire « L'énigme », ou philosophico-fantastique « le magicien », le touche-à-tout Serge Rezvani s'attelle, avec « le dresseur », au genre « noir », nous donnant à lire une oeuvre dure, intransigeante et sinistre sur les relations dominants-dominés.
Si l'écriture y est beaucoup moins travaillée que de coutume (et c'est bien dommage), le romancier réussit néanmoins à nous enchaîner à ce texte sombre et cruel qui nous entraîne loin dans les rapports de soumission et de domination entre les êtres.
Fouillant dans les abîmes les plus opaques de la conscience, il appréhende assez justement comment la peur, la honte, l'humiliation et les penchants déviants peuvent annihiler toute volonté et conduire à un état de totale servitude.
La fin est un peu expéditive mais cette critique au vitriol de notre société évite l'écueil de la vulgarité et se lit avec un plaisir coupable mêlé d'effroi...

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