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Citations sur Proses apatrides (16)

Regardant le chat du restaurant : merveilleuse élégance avec laquelle les animaux portent leur nudité.
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Nous vivons dans un monde ambigu, les mots ne veulent rien dire, les idées sont des chèques sans provision, les valeurs sont dépourvues de valeur, les personnes sont impénétrables, les faits un fatras de contradictions, la vérité une chimère et la réalité un phénomène si diffus qu’il est difficile de la distinguer du rêve, de la fantaisie ou de l’hallucination. Le doute, qui est la marque de l’intelligence, est également la tare la plus abominable de mon caractère. Il m’a fait voir et ne pas voir, agir et ne pas agir, a empêché en moi la formation de convictions durables, a tué jusqu’à la passion et m’a finalement donné du monde l’image d’un tourbillon où se noient les fantômes des jours, sans rien laisser d’autre que des bribes d’événements fous et des gesticulations sans cause ni finalité.
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Tombée du jour, la maison solitaire, je suis sorti dans le jardin. La treille exsangue sur la tonnelle. Les pousses grimpant le long du mur. Les dahlias bordant la pelouse. Les vieux cyprès, mal entretenus, inégaux, avec des toiles d'araignée entre les branches. Le magnolia solitaire. L'ombre des eucalyptus, dans leur feuillage chante une tourterelle. Une étoile, deux, dans le ciel encore clair. Les cloches du Parc, au loin. Sur le gazon, des traces jaunes laissées par d'anciennes allées et venues. Légère brise automnale. Paix, plénitude. Et toi qui n'es pas là, toi qui n'es plus là!
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Il y a des après-midi de printemps à Paris, comme celle d'aujourd'hui, ensoleillée, dorée, qui ne se vivent pas, mais s'ouvrent et se goûtent comme une mandarine. Et pour cela, il n'y a rien de mieux qu'une terrasse de café, une boisson revigorante, une vacance de l'attention laissant notre regard au repos recevoir et archiver les images du monde sans se soucier d'y trouver ordre, sens, ou priorité. N'être plus que la vitre à travers laquelle la vie nous pénètre, intacte.
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31 Il ne faut pas exiger d’une personne plus d’une qualité à la fois. Si nous lui en trouvons une, nous devons déjà en être reconnaissants et ne la juger qu’en fonction de cette qualité, non de celles qui lui font défaut. Il est vain d’exiger d’une personne qu’elle soit en même temps sympathique et généreuse, intelligente et joyeuse, cultivée et soignée, ou encore belle et loyale. Prenons d’elle ce qu’elle peut nous donner. Que cette qualité soit la voie privilégiée pour communiquer avec elle et nous enrichir.
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Connaître le corps d'une femme est une tâche aussi lente et aussi louable qu'apprendre une langue morte. Chaque nuit s'ajoute une nouvelle contrée à notre plaisir et un nouveau signe au vocabulaire déjà copieux qui est le nôtre. Mais il restera toujours des mystères à dévoiler. Le corps d'une femme, tout corps humain, est par définition infini.
(Chap 5)
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A l'approche de la quarantaine, on se rend compte qu'il vaut mieux vivre dans le commerce des femmes que dans celui des hommes. Elles sont loyales, attentionnées, elles s'émerveillent facilement, elles sont serviables, dévouées et fidèles. Elles ne rivalisent pas avec nous, du moins pas sur le terrain où les hommes rivalisent: la vanité et l'amour. Avec elles nous savons à quoi nous en tenir: soit elles sont avec nous, soit elles sont contre nous; jamais ces demi-teintes, cette jalousie, ces frictions courantes entre nous et nos pairs. De plus elles sont les seules à nous mettre en contact direct avec la vie, dans son sens le plus immédiat mais aussi le plus profond: la compagnie, la conjonction, le plaisir, la fécondation, la descendance.
(Chap 66)
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La seule manière de continuer à vivre est de maintenir tendue la corde de notre esprit, l'arc bandé, en visant le futur.
(Chap 200)
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Art du récit: sensibilité à percevoir les significations des choses. Si je dis: "L'homme du bar était un type chauve", je fais une observation puérile. Mais je peux dire aussi: "Toutes les calvities sont misérables, mais il y a des calvities qui inspirent une profonde pitié. Ce sont les calvities obtenues sans gloire, fruit de la routine et non du plaisir, comme celle de l'homme qui buvait hier une bière au Violon Gitan. En le regardant, je me disais: "Dans quel service administratif ce gars a-t-il bien pu perdre ses cheveux!" Cependant, c'est peut-être dans la première formule que réside l'art de raconter.
(Chap 83)
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Arrivés à un certain âge, variable selon les gens, mais qui se situe aux alentours de la quarantaine, la vie commence à nous sembler fade, lente, stérile, sans attrait, répétitive, comme si chaque jour n'était que la pâle copie du précédent. Quelque chose en nous s'est éteint: enthousiasme, énergie, capacité à nous projeter, esprit d'aventure ou simplement soif de jouissance, d'invention ou de risque. C'est le moment de faire une halte, de reconsidérer notre vie sous toutes les coutures et de tenter de tirer parti de ses faiblesses. Le moment d'un choix suprême, car il s'agit en réalité de choisir entre la sagesse et la bêtise.
(Chap 80)
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