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Critique de Sachka


Seigneur Jésus, toi l'Agneau de Dieu qui enlève nos péchés, je viens en esprit, au pied de ta Croix pour implorer ton pardon. Par le présent billet je m'absous et en écrivant ces lignes j'expie tous mes péchés.
J'ai péché mon père, j'ai lu ce roman... Oui mon père, je me suis nourrie de l'histoire et de ses personnages. Pardonnez-moi mon père, je suis sotte et corrompue, je suis condamnée comme les anges que Dieu a envoyés en enfer ! Je ne suis qu'une pauvre lectrice !
Ainsi soit-il. Amen.

Créature maléfique qui hante nos nuits, avide de sang, le nôtre, tiraillée par la faim vorace et insatiable que seul "tuer" peut assouvir, le vampire est un des personnages les plus représentatifs de la littérature fanstastique, il a su évoluer au fil du temps, des époques et des lieux. Pour certains il est terrifiant, repoussant, pour Anne Rice il est fascinant, charismatique, il ne craint ni l'ail, ni les pieux et si peu la lumière (foutaises) à l'image de Brad Pitt (on se calme mesdames) et Tom Cruise qui ont respectivement incarné Louis de Pointe du Lac et Lestat de Lioncourt (mais c'est quoi ces noms à coucher dehors ?) à l'écran il y a 25 ans dans le film tiré de ce roman éponyme qui lui a paru en 1976.

Le vampire, mythe ou réalité ? À chacun sa théorie sur le sujet, personnellement je me plait à croire qu'il serait né en Roumanie et qu'il rôderait toujours dans la Citadelle de Poenari sous les traits de Vlad l'empaleur mais ce dont je suis sûre c'est que j'ai apprécié la lecture de ce roman même si je suis plutôt une adepte de versions plus anciennes comme la version muette en noir et blanc de 1922 adaptée du roman de Bram Stoker : "Nosferatu le vampire". C'est pourquoi aujourd'hui je m'en vais vous conter la bien étrange histoire de Louis de Pointe du Lac.

Courant des années 90 à San Francisco : Louis de Pointe du Lac livre ses confessions à un journaliste médusé. Louis est né pour la deuxième fois en 1791 en Louisiane, à l'âge de 25 ans, après avoir croisé le chemin de Lestat de Lioncourt vampire de son état, il a définitivement abandonné la vie humaine pour une vie de spectre, devenant alors une créature de la nuit à la vie éternelle. Mais l'éternité a un prix, encore faut-il pouvoir supporter la damnation et être capable de se détacher des tourments de sa vie passée. Durant près d'un siècle Louis va donc partager la vie de Lestat à la Nouvelle-Orléans, une vie faite de faste et de luxure, régie par les chasses à l'homme nocturnes. Mais Louis exècre, rejette Lestat autant qu'il est fasciné par ce dernier, qui pour ne pas le perdre lui fait un bien étrange présent : il lui offre une enfant de 5 ans, Claudia... Claudia, exquise petite poupée sanguinaire qui ne grandira plus jamais et pour laquelle Louis voue un attachement des plus ambigus, une relation à l'image père-fille mais aussi amant-amante. "Taciturne et magnifique elle jouait à la poupée, taciturne et magnifique elle tuait." La petite poupée est choyée, dorlotée, initiée à l'art, à la littérature, aux bonnes manières de la haute-société, elle grandit, du moins par l'esprit, dans ce corps de petite fille si gracieux et paradoxalement si monstrueux. Et les années passant elle se mue en une femme-enfant, prédatrice de sang-froid qui ne connaît pas le remord à l'inverse de Louis, pauvre Louis...

Anne Rice a su apporter une dimension poétique et charnelle à l'ensemble de son récit dont le rapport au corps est très prégnant notamment durant les scènes de chasses et d'attaques que l'ont peut aisément comparer à la pulsion qui précède l'acte sexuel. La caractérisation psychologique des personnages principaux comme secondaires n'est pas en reste puisque l'ensemble du roman repose entièrement sur ce point et plus précisément sur le personnage de Louis, écartelé entre sa condition d'homme (qu'il était) et de vampire (qu'il est désormais).

Un roman de vampires mais pas que... Au travers de personnages d'une grande dualité et en totale opposition (le bien, le mal) et en se servant de l'image de la créature mythologique, Anne Rice nous montre le reflet et les affres de l'âme humaine, la fascination, la perversion, l'emprise, la repentance mais aussi la quête des origines : Qui suis-je ? D'où viens-je ? Où vais-je ? Et finalement dans ce récit le personnage le plus complexe n'est pas forcément celui que l'on voudrait bien nous faire croire.

Je remercie Onee-Chan qui a suggéré cette lecture, qui est à l'opposé de mes lectures habituelles, pour Halloween. J'ai une pensée pour elle car mon intuition me dit qu'elle est, en ce moment même, en proie à de terribles souffrances et se débat avec des forces maléfiques. Onee, je n'ai qu'une chose à te dire : "Écoute ma voix, écoute ma prière. Écoute mon coeur qui bat, laisse toi faire." Hein ? Qu'est-ce que tu dis ? C'est pas la bonne prière ? M**** je me suis trompée, j'ai confondu avec la chanson de Gainsbourg de mon précédent billet. Bon ben désolée Onee, je n'ai que ça sous la main, tu vas devoir te débrouiller, tu peux toujours essayer de chanter Gainsbourg pour faire fuir les vampires ;-)
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