Chapitre 10
Finalement Charles avait raison : tuer quelqu’un, c'est simple.
Qu'allait-on faire maintenant? Continuer à nous éliminer les uns les autres ? S'allier ...ou bien ...
Non, à partir du moment où on avait été capable d'en tuer un, pour les survivants ça serait encore plus facile. Maintenant c'était chacun pour soi et dieu pour tous.
Il fallait que j'aie un plan.
Je plongeai soudainement dans un profond sommeil. Je me rappelle confusément d’une sensation dure et froide sur mon visage, comme si je gisais sur le sol. Pourtant, j’étais conscient d’être assis sur une chaise, retenu par les poignets.
Et c’est là qu’il y a eu la première décharge ; la première d’une longue série.
Bonjour à tous, articula la voix lentement, presque poussivement. Ceci est un message préenregistré. Je ne pourrai donc répondre à aucune de vos questions ; cependant, je vous conseille d'écouter attentivement mes indications.
Nous sommes huit personnes enfermées dans cette pièce. Vous n'aurez ici aucun repère : ni fenêtres, ni montres, aucun réseau... La seule issue est la porte principale. Et parmi nous, seulement une personne possède le code pour l'ouvrir : moi
Je suis le loup. Dans le bestiaire des comportements humains, je suis incontestablement le loup. Pas un mâle alpha non ; mais je ne peux survivre sans meute, sans entourage. Je me fonds dans la masse en quelque sorte. De temps à autre, je tente un coup d’éclat pour monter en hiérarchie et gagner en autorité, mais je ne suis pas un leader. Je ne suis qu’un individu, un autre pion. On peut me percevoir comme froid, rusé et solitaire, mais dans le fond je ne fais que partir à la chasse pour nourrir un groupe structuré et organisé.
On n’oublie jamais véritablement ceux qu’on a aimés.
Il n’y a pas de détecteur pour nos “cœurs artificiels” à l’intérieur des chambres et pas de poignées aux portes, fit remarquer Jenna. C’est accès libre la journée, et cellule fermée la nuit. Le seul problème, c’est que peut-être que le maître est quelqu’un d’extérieur qui passerait par la neuvième porte. Là, on n’est pas sûrs qu’il n’y ait pas de détecteur à l’intérieur de la salle secrète.
Le seul moyen de ne pas perdre, c’est encore de ne pas jouer.
Chacun de vous possède ce que j’appellerais un pouvoir, un avantage comparé aux autres : vous le gérerez comme vous voudrez et n’êtes en aucun cas obligés de le révéler au groupe. D’autre part, chacun a une… particularité, quelque chose qui fait qu’il aurait pu orchestrer tout ça ; faisant de chacun de nous un suspect de premier choix.
On ne se réveille pas attaché et les yeux bandés au hasard. Ce n’était juste pas possible. Pas pour quelqu’un comme moi avec une vie tout ce qui a de plus normale ! À des accros du poker qui squattent des bars crasseux de sous-sols remplis de chinois borgnes peut-être, mais pas à moi !
« Sans le savoir, j’avais vendu mon âme à un détraqué. »