AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Carré des Allemands (14)

Je vis désormais en reclus. Dans ce qui me sert de chambre, la plupart du temps. J’ai installé mon lit et ma bibliothèque dans la cuisine-cave. C’est une spécialité architecturale d’ici dans laquelle je me retrouve très bien. Ni cuisine, ni cave, elle est à l’image de cette ville, de ce petit pays ni chaud ni froid, ni bon ni mauvais, en tout cas pas plus que les autres. Vivre sous ses nuages est mon héritage maternel. Pays paisible, pays pour rire, disent ceux d’ailleurs, mais c’est sans doute qu’ils sont jaloux. Pays où la bien-pensance fait d’une certaine qualité de silence, d’un certain genre de mutisme, un devoir. Pays où les peintres font les ombres avec du brun et du noir tant qu’ils n’ont pas vu la Méditerranée. Neutre, oui. Qu’importe ici ou là, nous sommes « enfermés sur la terre » quel que soit le pays. Pas tout à fait vrai, pas tout à fait souterrain, mon sous-sol est à son image. (p. 85)
Commenter  J’apprécie          40
Toute ma vie est passée. Et elle était entre les parenthèses de ça. Derrière la vitre de ça. De ces récits inavouables. De cette histoire irracontable, même par moi qui n'y étais pas. L'histoire d'un de ces paumés, revenus étrangers, cabossés comme tous les autres, comme ce chat, c'est l'histoire tout court. Peut-être pas tout à fait vraie, mais pas fausse non plus. C'est tuer des gens. Broyer des vies. Le crime était collectif, mais chacun l'a commis seul. Chacun s'est retrouvé seul avant, pendant, après. Tout seul avec ce qui s'est passé, tout seul devant l'horreur. On est aussi seul quand on la commet que quand on la subit.
Histoire d'un criminel de guerre.
Commenter  J’apprécie          40
Couvrez-moi des regrets de ceux qui n'ont rien fait. Recouvrez-moi de noir. Redonnez-moi la nuit. Il n'y a pas de soleil pour les gens comme moi. Que personne ne me sache ni ne voie qui je suis.
Commenter  J’apprécie          30
Nous sommes dans un jeu de miroirs, de fragments où personne ne se voit tout entier. Mais à tenir les autres à distance, c’est moi-même que j’enferme. Les autres sont mes barreaux. P 15
Commenter  J’apprécie          20
Et s’il revenait, il faudrait qu’il m’embrasse, me serre dans ses bras. Ou alors qu’il m’achève.
Commenter  J’apprécie          20
Il est tout seul. Je suis tout seul. Je suis le genre humain traînant au milieu de rien. Il faudrait dire « il » mais lui, c’est aussi moi. C’est moi autant que je suis « il ». Sujet de quoi ? Je suis le genre humain traînant parmi la neige, traînant parmi les fleurs des poèmes anciens et leurs couleurs, encore, sont celles de l’aurore. Je suis et fils et père. (p. 82)
Commenter  J’apprécie          10
La faute du père, tu sais, tu sais, ça écrase le fils. Le fils reprend la faute et la fuite du père. C’est un fardeau commun, pas tout à fait secret, un fardeau de famille. Un fardeau comme un autre. Tu devais te cacher, nous devons nous cacher. Personne ne doit te voir. Personne ne nous verra. Nous voir, c’est voir la faute. Un père est quelquefois un Cain sans Abel. (p. 63)
Commenter  J’apprécie          10
Le crime était collectif mais chacun l'a commis seul.
Commenter  J’apprécie          10
Attendre c'est se souvenir du futur.
Commenter  J’apprécie          10
La faute du père, tu sais, ça écrase le fils. Le fils reprend la faute et la fuite du père. C'est un fardeau commun, pas tout à fait secret, un fardeau de famille.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (45) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3206 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}