Il est difficile de décrire l'expérience qu'est la lecture des oeuvres majeures de Rimbaud.
Ses
Poésies, mélange de naïveté, de bravade adolescente et de grâce, semblent le bilan de toute la tradition lyrique, à la fois magnifiques exemples de celle-ci et destruction de tous les vieux clichés. On a l'impression, en les lisant, que c'est un point de rupture : on ne peut plus ensuite écrire comme avant.
Justement, qu'écrire ensuite ? C'est la question que semblent poser les oeuvres ultérieures de Rimbaud. Les Vers nouveaux m'ont bien moins plu, trop hermétiques à mon goût. J'ai l'impression d'être en face d'un langage nouveau qui se cherche, mais, à mon avis, sans vraiment réussir. Les recueils en prose,
Une Saison en enfer et les
Illuminations, sont au contraire des réussites absolues. Non qu'ils soient beaucoup plus clairs, mais la « prose de diamant » de Rimbaud (la formule est de
Verlaine) crée des images extraordinaires.
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