Cependant, je connaissais pas mal de personnes qui détestaient les Allemands et méprisaient les Juifs, jusqu’à leur reprocher d’être responsables de l’occupation nazie. Une logique qui m’échappait
- Tu devrais écouter Papa, faire profil bas, travailler dur en espérant t’en tirer au mieux. Arrête tes bêtises ! Tu es trop intelligent pour ça.
Difficile de ne pas s'endurcir en affrontant l'inhumain, à moins d'être surhumain.
Quand on a croisé le regard de son frère mort, on n’est plus une enfant ! Quand on a vu son père innocent mourir sous les yeux de tout le village, on n’est plus une enfant !
Parfois, j'ai l'impression que ce n'est qu'un long cauchemar. C'est fou, non ? Après ces années, c'est devenu une forme de normalité, sauf que rien n'est normal. Le matin, à mon réveil, il m'arrive d'oublier pendant quelques secondes. J'oublie tout ce que j'ai perdu. J'oublie qu'il ne nous reste guère d'espoir. Je me contente d'exister. J'aime ces instants de répit. En revanche, un jour comme aujourd'hui, je me demande si nous retrouverons jamais le bonheur de l'insouciance. Quand on a vu ces horreurs, peut-on reprendre une vie normale ? Même si la guerre s'arrêtait demain, je serais brisée pour le reste de mes jours, sans pouvoir me l'expliquer et encore moins le comprendre.
Nous n’étions pas les seuls habitants du ghetto à avoir épuisé nos ressources, loin de là. Les gens crevaient de faim et le moindre reste de nourriture était précieux, même s’il provenait d’une poubelle.
Ces semaines d'affrontements confirmèrent que l'art n'est pas toujours destiné au spectateur. Un acte de création pouvait aussi sauver l'artiste.
JRoman : J'ai juré de me battre jusqu'à la mort pour libérer la Pologne, et je tiendrai parole.
Piotr : À quoi sert-il que de brillants jeunes gens tels que toi se sacrifient pour une bataille perdue d'avance ?
Roman : Je veux croire que cela fait sens. Sinon, j'aurai perdu presque tous ceux qui m'étaient chers pour rien.
Il existe de nombreuses façons de lutter, mais la quête de la justice vaut toujours la peine de se battre.
Être chez soi n'est pas une question d'immeuble, Emilia. Ton foyer n'a jamais été un immeuble ou même une ville. Ton foyer, c'est ta famille.