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Citations sur Où vont les hirondelles en hiver (9)

Tout l'appartement communautaire était d'accord, même si, immédiatement après mon annonce, la prudence a été la plus forte. Chacun, en silence, a préféré rentrer en lui-même. C'était un réflexe typiquement soviétique, à cette époque. Devant l'incroyable, on préférait garder ses réflexions pour soi. Et quand je dis pour soi, j'entends pour soi seul. Même entre maris et femmes, ou même parents d'une même famille, on s'abstenait de tout commentaire. Tout juste, des époux mariés depuis plus de trente ans, avant la Révolution donc, ont dû en parler ce soir-là en chuchotant, après que leurs enfants se furent endormis.
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Pendant tout le temps que j'ai passé en Allemagne, juste après la guerre, c'est cette soumission des Allemands à leur sort qui m'a le plus frappée. Comme s'ils s'avouaient vaincus une bonne fois pour toutes et témoignaient, par leur servilité même, de leur volonté de ne plus jamais exister comme peuple, de renoncer à toute velléité d'indépendance.
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On dira tout ce qu on voudra,mais pour apprendre un idiome ,la vraie motivation n est pas de s imbiber de la culture, de lire les classiques dans le texte ou de communiquer, comme on dit maintenant, à les autochtones. Non,la raison majeure qu on a de parler dans le dialecte du pays où l on a émigré,c'est de pouvoir leur balancer dans la gueule tout ce qu on a sur la patate, aux nationaux, ce gros ressentiment qu on ne finit pas de remacher quand on est étranger.
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L'effort de guerre, c'était ça aussi : faire le ménage, nettoyer le champ de bataille et laisser derrière nous cette armée d'hommes nus.
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Tous ces jours, de la fin novembre à la mi-décembre, furent pareils à une interminable agonie. Pour seul horizon, nous avions les affres du froid et de la faim.
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Comme si, en cet été 1945, nous n'étions pas tous logés à la même enseigne, Français comme Russes, Polonais comme Allemands. Il suffisait pourtant de regarder par la fenêtre. À l'infini, on n'apercevait que des tas de cailloux. Les mêmes à Smolensk, à Minsk et en Allemagne. Les mêmes aussi à Caen, au Havre ou à Boulogne-Billancourt. Rien ne ressemble plus à des décombres que d'autres décombres. Une fois détruite, une maison n'a plus de nationalité. Les gens qui couchent dehors n'ont qu'une seule patrie, celle des personnes déplacées. Communistes ou pas, des réfugiés, l'Europe en était pleine. Alors, les apitoiements sur le sort des pays prétendument totalitaires, les démocraties pouvaient se les garder. Mais non, les Occidentaux, c'était plus fort qu'eux. Il faut qu'ils vous fassent la leçon : liberté, égalité, fraternité. Ces femmes qui affectaient de me plaindre, je sentais chez elles plus que du snobisme. Un complexe de supériorité profondément ancré.
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Les canons tonnaient. La nourriture manquait. Notre sort dépendait de ces hommes vêtus de blanc dont on ne savait s'ils nous entraînaient dans une magnifique hécatombe ou s'ils allaient nous sauver, galvanisés par la parole d'un Staline qui s'était enfin résolu à tenir le langage de la vérité.
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Pour faire ma place à Paris quand je suis arrivée, j’ai dû en avaler des couleuvres ! Alors, c’est vrai, j’en ai gardé une rancune. Une sorte de haine, même. Mais ce ne sont pas les Français en tant que tel que je haïssais. Pris un à un, je n’ai rien contre eux. C’était ma situation d’étrangère qui me mettait hors de moi. La sensation de n’être jamais à ma place, de ne jamais répondre de la bonne manière. La haine de soi…
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Sauf que, plus le temps filait, moins je voyais comment j'allais m'en tirer. Parce que, deux ans à passer entre les balles, ce n'était plus de la chance. C'était carrément de l'insolence. Et je sentais bien que j'allais la rencontrer tôt ou tard, cette épine de mort qui avait déjà sifflé plus d'une fois à mes oreilles.
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