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Critique de carolitne


C'est une fille sans histoire.
Sans passé.
Mère inconnue. Père disparu.
Histoire inconnue.
Sans présent.
Invisible. Transparente.
Qui vit seule, recluse.
Par procuration.
Qui observe ses voisins, leur invente une histoire.
Son histoire, ce sont les histoires des autres.

C'est une fille à histoires.
Les histoires de son père.
Pour lui donner un rôle. Une existence.
Les histoires comme refuge.
Aux moqueries, aux sarcasmes.
Les histoires des autres.
Pour combler le vide. Faire taire le silence.
Les histoires qui la nourrissent. La font grandir.
Les histoires qu'elle invente
Les histoires qu'elle s'invente.

C'est l'histoire d'une fille.
Qui le soir du 13 novembre 2015 subit l'intrusion de l'Histoire dans sa vie.
Sirènes, tirs, cris. Des attentats frappent Paris.
Le Bataclan, à deux pas de chez elle.
C'est l'histoire d'une fille.
Qui va d'introduire dans L Histoire.
Qui va s'inventer une histoire avec Matteo.
Porté disparu.
Jusqu'à s'en convaincre.

C'est la fille d'une histoire.
Une histoire qui brisera le fil entre rêve et réalité.
L'histoire d'une douleur inventée pour soulager une douleur réelle.
Pour rendre visible les blessures invisibles.
Pour exister. Trouver une raison d'être.

L'histoire d'une victime.
Une histoire qui fera des victimes.

Constance Rivière signe un roman très fort à l'écriture puissante et fluide. Sans parti pris, ni jugement. Un roman qui interpelle.
Sa construction réussie nous permet d'accompagner Adèle dans sa quête de reconnaissance, en partageant sa souffrance et son besoin d'exister.
Mais l'auteur donne également voix aux victimes d'Adèle, celles prises au piège de son histoire. Celles qui se voient dépossédées de leur droit, de leur statut, de leur histoire.

Un grand merci aux Editions Stock et à Version Femina pour cette belle découverte dans le cadre du coup de coeur des lectrices
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