Un océan est une sorte de lac aussi grand qu’un pays. Au lieu des terres, il y a de l’eau, et cette eau est aussi profonde que les montagnes sont hautes. Elle est pleine de poissons, certains énormes, aussi gros que cet immeuble.
Pour tenir son journal intime en toute sécurité, le meilleur moyen était d'imaginer Staline en train d'en lire chaque mot.
Une femme n'était pas censée prier au sein d'une assemblée de fidèles ; elle devait privilégier le recueillement solitaire . Bien qu'aucune raison théologique n'interdise à Nara de prier à la mosquée , les conditions à remplir étaient si strictes qu'elles rendaient éprouvantes toute nouvelle tentative . Lors de sa dernière visite , accusée de porter du parfum , elle avait dû concéder s'être lavé les mains avec une savonnette sans doute responsable de cette odeur . Après l'humiliation d'avoir été reniflée par un tribunal d'hommes , elle priait désormais chez elle .
Comme le disait J. Edgar Hoover : « Le but du contre-espionnage est de réprimer, et peu importe qu’il existe ou non des pièces à conviction. »
— Parfois on peut tomber malade parce qu’on a baissé les bras. Ça n’est pas comme si on avait attrapé un virus. On a seulement plus envie de rien ; on est malade de désespoir.
(Pocket, p.455)
Les idées sont plus dangereuses que les fusils. On ne laisserait pas de fusils à l’ennemi ; pourquoi le laisserait-on défendre ses idées?
(Pocket, p.311)
Aux yeux de la police secrète, le simple fait de dissimuler son journal intime, quel qu'en soit le contenu, représentait un délit, une tentative du citoyen pour séparer sa vie publique de sa vie privée, alors qu'elles étaient indissociables. Aucune pensée, aucune expérience ne devait échapper à l'autorité du Parti. Si bien que la découverte d'un journal intime soigneusement dissimulé constituait la meilleure pièce à conviction dont pouvait rêver un agent de la police secrète. Ce journal n'étant pas destiné à être lu, son auteur écrivait en toute liberté, sans méfiance, et se livrait à cœur ouvert. Du fait de cette sincérité, ce genre de document permettait de juger non seulement son auteur, mais aussi les amis de celui-ci et sa famille. Un journal pouvait aussi donner une quinzaine de suspects supplémentaires, de nouvelles pistes, souvent bien plus qu'un interrogatoire serré.
“Tout, en Union soviétique, est jugé d’un point de vue non pas moral, mais politique.”
« Aux yeux de la police secrète, le simple fait de dissimuler son journal intime, quel qu’en soit le contenu, représentait un délit, une tentative du citoyen pur séparer sa vie publique de sa vie privée, alors qu’elles étaient indissociables. Aucune pensée, aucune expérience ne devait échapper à l’autorité du Parti ».
"A la jeune fille russe qui, quelques heures plus tôt, voulait savoir pourquoi il avait sacrifié tant de chose pour le communisme ; aux inconnus, aux amis ou aux proches qui lui avaient demandé pourquoi il ne profitait pas de son argent sans se mêler de politique, jamais il n’avait dit la vérité. La raison qui avait fait de lui un communiste n’était ni la haine à laquelle sa famille s’était retrouvée en butte à son arrivée à New York, ni les insultes qu’on avait pu lui jeter au visage, ni la pauvreté, ni tous les efforts de ses parents pour réussir à joindre les deux bouts. Le soir de son premier grand concert, dans une salle bondée, en voyant applaudir tous les Blancs aisés qui le regarder chanter et danser, il avait compris : ils l’aimaient tant que ses jambes respectaient le rythme, tant que ses lèvres chantaient au lieu de prononcer des discours. Sitôt le spectacle terminé, dès que ses jambes ne dansaient plus, ils ne voulaient plus rien avoir à faire avec lui.
Etre aimé sur scène ne lui suffisait pas. Chanter ne lui suffisait pas."