Citations sur La petite menteuse (158)
-La vérité? Quelle vérité? Oui, elle ferait mieux de se taire ! Parce que les femmes osent enfin prendre la parole partout dans le monde pour dénoncer les comportements des hommes, Parce qu'elles n'ont plus peur. Et tant pis si ça ne plait pas à tout le monde. Tant pis pour ceux qui en ont profité si longtemps. Cest elles qu'il fut soutenir…
Encore aujourd'hui, elle souffrait du petit air navré avec lequel sa mère lui disait: «Fais attention à ton allure, ma fille, tu te négliges. Tu n'es pas assez féminine. Tu devrais porter plus souvent des robes. Et des talons hauts. Tu sais, ça cambre et allonge les jambes, Les tiennes ont toujours éeé un peu trop courtes sous le genou. »
Qui aime ses années collège ?... Ce lieu d’humiliation et de ricanements quand la tête apprend mal ou que le corps est trop gros, ou trop maigre, ou trop petit. Ce cimetière d’espoirs pour les parents et ce lieu de déboires pour leurs enfants. Même pour les bons élèves, c’est un temps que l’on préfèrerait oublier.
(pages 197-198)
L’homme que j’ai l’honneur de défendre a passé mille cent quatre-vingt-quinze jours derrière les barreaux. Mille cent quatre-vingt-quinze jours pour rien. Je vous sais gré d’une seule chose. Vous avez accepté que cette audience se déroule publiquement. Il eût été dommage en effet qu’une affaire aussi exemplaire de naufrage judiciaire fût jugée à huis clos. Ah ! Bien sûr, cela ne plaît pas à tout le monde, ici. La justice a horreur qu’on mette son nez dans ses sales petites affaires ! N’est-ce pas, Monsieur l’avocat général ?
(page 171)
Pourquoi devrait-on douter davantage d’une jeune fille qui se rétracte que d’une jeune fille qui accuse, Monsieur l’avocat général ?
(page 170)
Alice guettait toujours avec gourmandise cet instant où un nouveau témoin apparaissait. Quelques secondes à peine, qui devaient l’éternité à celui qui approchait de la barre, dans ce silence d’attente et de curiosité mêlées. Le parquet qui craquait sous leurs pieds, la lumière vive de la salle d’audience qui les cueillait au sortir de la pièce aveugle dans laquelle ils avaient patienté, parfois pendant des heures. À leur façon de marcher, de regarder autour d’eux, de déposer leur manteau ou leur sac, à l’intonation de leur voix, ils en disaient déjà beaucoup.
(pages 150-151)
… ça ne valait rien aux yeux d’une Adèle qui n’avait que le mot « sororité » à la bouche mais osait traiter de conne une fille plus jeune qu’elle au prétexte qu’elle allait nuire à la parole des femmes ! C’était ça, être féministe, aujourd’hui ? Mais qu’est-ce qu’il en pensait, Romain ? Est-ce qu’il se blottissait, penaud et coupable, dans un coin du lit, quand Adèle avait ses règles, en essayant d’avoir aussi mal au ventre qu’elle ?
(pages 125-126)
Je vais défendre la petite Salope. Elle pourrait commencer sa plaidoirie comme ça. Elle se voyait déjà debout, face à la cour, plantant ses yeux dans ceux des jurés. Elle irait les chercher un par un pour les ramener vers elle.
(page 114)
C’était dur pour elle (la mère de Lisa) mais je crois qu’elle a compris. Elle est surtout inquiète pour tout ce qui va se passer après le procès. Je l’ai rassurée, je lui ai dit que vous étiez super forte. En partant, elle a dit un truc qui m’a vraiment touchée. Qu’à mon âge, c’était plus facile de se relever d’un mensonge que d’un viol.
(pages 110-111)
Alice était accablée par ce qu’elle venait d’entendre. Si cette fille disait vrai, un homme était en prison depuis plus de trois ans à cause d’elle. Ce n’était pas possible.
(page 87)