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Critique de Zebra


Édité en 2006 en Livre de Poche, « Close To Home » (bizarrement traduit en français par « L'été qui ne s'achève jamais », contresens surprenant sur le titre de la chanson « The Summer That Never Was » de Neil Byrd) est un livre assez dense (536 pages) de Peter Robinson, livre appartenant à la série des enquêtes de l'inspecteur Banks. L'auteur, canadien mais d'origine anglaise est né en 1950 et enseigne l'art de l'écriture de romans policiers. Un professeur, spécialiste en romans policiers, une enquête : il n'en fallait pas plus pour que je m'attende à une pépite. Et bien c'est raté !

Oh, il n'y a pas que des mauvaises choses dans cet ouvrage. L'auteur nous dépeint l'organisation de la police, les liens entre les policiers et leur hiérarchie, l'utilisation des calepins de police, les rivalités entre secteurs, le traitement réservé aux jeunes diplômés, la valse des affectations, les comportements à adopter quand on souhaite une promotion, la proximité savamment entretenue entre les policiers en civil (venant des couches criminelles de la population) et le milieu, mais tout ça n'a toutefois rien de très original ou de très nouveau. On passe de chapitre en chapitre en sautant d'un protagoniste à l'autre, comme dans un film, ce qui maintient le lecteur éveillé …
Mais les faiblesses ne manquent pas. Tout d'abord, des maladresses et des fautes de traduction (traduction manifestement faite à l'aide d'un outil gratuit et en ligne) : épingles de nourrice (page 133) ; le kidnappeur pouvait avoir de tout autres raisons (page 189) ; elle prenait ses repas à la sauvette (page 231) ; elle voulait nous prévenir pour ne pas qu'on s'inquiète (page 392) ; Martin est bourrelé de remords (page 472) ; il devait se contenter d'espérer que le temps avait enterré ses secrets (page 531). Ensuite, beaucoup de digressions sur la jeunesse d'Alan Banks et de son père, la mode, la vie à la maison, la consommation de cannabis, la pornographie, les adolescents, les disques et les musiciens : si vous n'êtes pas un fan de la musique des sixties, vous serez rapidement saoulés par tous ces noms d'artistes et de morceaux plus ou moins célèbres ! Et puis le ton politique de l'auteur est résolument « à gauche, toute » : les patrons sont lamentables, les salaires aussi, les classes possédantes exploitent la classe ouvrière qui -par tradition- craint et méprise la police, Maggie (Thatcher) a brisé la puissance des syndicats et mis les travailleurs à genoux, etc.

Bon, et à part ça ? Alan Banks (inspecteur, mariage raté, début d'idylle boiteuse) est en vacances en Grèce. Un médecin légiste examine les ossements d'un adolescent exhumé en Angleterre sur un chantier. L'ado se prénommait Graham : il avait entre 12 et 15 ans au moment du décès, il était guitariste amateur. La mort remonte en été, c'était un dimanche, il y a 25 ans. Graham distribuait des journaux à une dizaine de kilomètres de son domicile. L'enquête n'avait pas aboutie. A cette époque, Alan Banks, alors adolescent, avait été attaqué par un « marginal », probablement homosexuel et alcoolique. Alan est prévenu, il se rend sur le chantier. Parallèlement, Annie Cabot, inspectrice de police, est mise à contribution sur une disparition d'adolescent, un certain Luke. de fil en aiguille, le lecteur tombe dans une double histoire de kidnapping d'adolescents guitaristes, kidnapping ayant eu lieu à 25 ans d'intervalle, une histoire aux croisements et ressemblances multiples, avec trafic de magazines porno et individus ayant manifestement une double vie (sexe, violence et drogue), le tout sous protection de policiers mafieux et/ou pédérastes. La loi ne serait donc pas la même pour tous et l'habit ne ferait pas le moine. Pas très original tout ça ...

Mon analyse ? Si vous êtes un inconditionnel de Peter Robinson et excité à l'idée de lire une énième aventure de l'inspecteur Alan Banks, ou si vous êtes un fan de la musique et des musiciens des sixties, ou si vous prenez du plaisir à relever les maladresses en matière de traduction, alors n'hésitez pas, ce livre est fait pour vous. Pour ma part, je mets trois étoiles à cet ouvrage et conseille aux autres lecteurs de se rabattre sur un thriller plus intéressant !
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