AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de florigny


On ne peut pas dire que la situation géopolitique de l'Irak post-Saddam soit un sujet facile et attirant pour un lecteur lambda soucieux de s'offrir un bon moment de détente avec un polar. Pourtant Michaël Robotham réussit le tour de force de capter l'attention dès les premières pages de cette intrigue ambitieuse, d'une exceptionnelle qualité, aux foisonnants rebondissements et tentaculaires ramifications.


Les histoires de deux hommes ne se connaissant pas et aux trajectoires bien différentes sont racontées en parallèle et en alternance avant que, grâce au talent de l'auteur, elles finissent par se télescoper. A ma droite : A Bagdad, Luca Terracini. Né d'une mère irakienne, ce journaliste américain free-lance réalise un reportage sur une série d'attaques sanglantes de banques, dans ce pays martyr où les dollars coulent à flots, généreusement offerts par les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne par exemple, pour prétendument aider à sa reconstruction. A ma gauche : A Londres, Vincent Ruiz, ex-flic retraité, sur le point de marier Claire, sa fille, quelques jours plus tard.


Rien en apparence ne relie ces deux hommes, vivant chacun à des années-lumière de l'autre. Mais Michaël Robotham n'oublie pas que la geopolitique est internationale, que les guerres et conflits enrichissent, que l'odeur de l'argent attire les aventuriers, détourneurs de fonds, magouilleurs de tous poils, mercenaires vénaux prêts à vendre père et mère pour se sucrer sur la détresse d'une population sacrifiée sur l'autel de la finance et du capitalisme.


Le plus extraordinaire dans ce roman, c'est la simplicité adamique avec laquelle Michaël Robotham restitue la situation irakienne, explique les tours de passe-passe de banques-machines à laver l'argent sale. Tout ce qui paraît obscur et complexe lors de reportages télévisés ou d'articles de presse est transcrit limpidement sous sa plume. A ce titre, on pourrait parler d'un roman pédagogique - qui a dû nécessiter des recherches phénoménales de la part de l'auteur -. Nous partageons, à Bagdad, la vie quotidienne  De Luca dont l'objectif de chaque nouvelle journée est de rester en vie. le moindre transfert, déplacement doit être organisé d'une manière militaire, en compagnie de gardes du corps armés jusqu'aux dents, le moindre itinéraire étudié avec minutie. La pénurie de produits alimentaires, d'essence, de biens de consommation courante entraîne le marché noir. le moindre service peut être négocié en dollars, à condition d'en posséder. Michaël Robotham nous permet d'appréhender toute la tragédie d'un pays. Mais que vient faire Vincent Ruiz dans ce nauséabond cloaque ?
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}