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Critique de gruz


Le baiser de l'ogre n'est pas un énième roman policier. Il est tellement plus que ça…

Depuis son premier roman noir, Ce qui se dit la nuit, Elsa Roch imprime sa patte, avec une belle écriture noire emprunte de poésie où les émotions sont exacerbées. Mais avec ce troisième roman, je l'ai sentie passer un nouveau cap.

Cette histoire marque surtout par ses personnages : Amaury Marsac, chef de groupe à la Criminelle, et son équipe, dont certains sont directement impliqués dans l'affaire. Troisième rencontre avec lui, et on le retrouve sur le fil, au point qu'il se permet de grandes largesses par rapport aux procédures officielles.

Et il y a surtout Liv, petite fille autiste de trois ans. Un personnage que vous ne pourrez pas oublier. Un petit ange qui traverse ces pages.

L'enquête existe, mais dès les premières lignes on en connaît les conséquences. C'est donc bien l'aspect humain qui est au coeur du livre.

Tous les protagonistes sont d'ailleurs dessinés avec soin, on sent que l'auteure tient à ce qu'ils aient tous leur vraie place.

Elsa Roch a une manière bien à elle de mener ses histoires. Une façon de faire un peu décalée, où la langue est soignée et où les émotions comptent davantage que l'action.

Il y a un sentiment qui émerge de cette lecture, d'un genre qu'on ne ressent que peu dans les romans noirs : la tendresse. Elle est présente tout du long, malgré la noirceur du thème. le récit en devient bouleversant d'humanité par moment, souvent en lien avec cette étonnante petite fille qui pourtant ne dit pas un mot.

D'ailleurs, cette Liv mérite qu'on s'y attarde, et d'expliquer qu'elle n'est pas qu'un être de papier. Dans sa jeunesse, Elsa Roch a été la baby-sitter d'une enfant semblable. Cette fillette l'a marquée à tel point que cette rencontre a décidé de sa carrière professionnelle de psy.

Elle est maintenant le poumon de ce roman, même si elle reste un personnage secondaire, ou plutôt « à part ». En tout cas, elle est touchante au possible. Pas étonnant que les passages la décrivant sonnent si vrai.

Le roman est une (ou plusieurs) histoire(s) de rencontres. Pour les personnages qui vont réagir totalement différemment après avoir été mis en présence. Pour le lecteur aussi qui risque fort de se dire que décidément, on n'éprouve pas si souvent une palette d'émotions aussi vaste dans un roman.

Le baiser de l'ogre prouve que le pouvoir du polar et du roman noir est infini quand il est tourné vers les autres. Elsa Roch a donné clairement beaucoup d'elle-même dans cette histoire et dans ces personnages. Ça rend le roman d'autant plus vrai, d'autant plus touchant, d'autant plus prenant.

Lecteurs insensibles s'abstenir. C'est noir, mais c'est profondément beau.
Lien : https://gruznamur.com/2019/1..
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