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Critique de Le_Comptoir_de_l_Ecureuil


Moi, Peter Pan ! Où la poésie se colore de nostalgie

Une couverture presque monochrome induirait un monde monochrome ? Que nenni !
Moi, Peter Pan est un mélange des douces couleurs de la nostalgie, des couleurs folles de l'espoir et du futur, de celles en demi-teintes des questions et des regrets... Bref, Moi, Peter Pan est un véritable tableau aux mille et une nuances de la vie.

Michael Roch utilise les mots tel un peintre ses couleurs, ajoutant une touche de jaune par là, tandis qu'un bleu outremer s'entremêle à un vert profond. C'est ainsi que je ressens Moi, Peter Pan, un roman onirique tissé de poésie. Un roman qui, lorsqu'on le referme, nous oblige à fermer les yeux, à rêver et... A nous souvenir. Pas de quelque chose en particulier ! Non. Mais de sentiments, de sensations. Souvent des moments heureux, mais qu'on le regarde maintenant avec tendresse et une pointe de tristesse.

On est bien loin du Peter Pan de James Matthew Barrie ou de la version de Disney. Ici, tout est plus nuancé. Au Pays Imaginaire, les gamins aux têtes pleines de poux et aux ventres gargouillant de bestioles qui grattouillent, vivent sous la houlette de Peter Pan, qui lui même a bien changé depuis le départ de Wendy. le temps est passé, inéxorable.
L'auteur aborde des thèmes qui touche tout un chacun, évoquant nos peurs profondes : l'abandon, la solitude, l'oubli, la peur de la vie, la peur de ce qu'elle nous réserve et bien sûr, celle de mourrir. Michael Roch a rendu Peter Pan plus mâture, plus abîmé, mais aussi plus conscient du monde et du temps, le rendant ainsi beaucoup plus proche des "dangers" contre lesquels il a toujours lutté.
On se retrouve à avoir envie de le protéger, de lui dire que tout va bien et surtout de le serrer fort contre soi pour le rassurer. La cocabane n'étant qu'un rempart bien mince pour s'abriter. Pourtant, il y a toujours de la magie au Pays Imaginaire !

"A peine tirés de leur sommeil, les garnements de misère me présentent leurs coiffes, papillons éphémères qui ne dureront pas plus d'une journée. Je contrôle la présence de poux, j'étudie la forme de leurs rêves, je tâte la texture de leurs souhaits. Je demande poliment d'abord, puis je rajuste la barbe à papa qui leur sert de cheveux en détachant avec délicatesse le surplus filandreux qui leur servira de petit déjeuner.
Une fois coiffés et repus par leurs propres idées, je les envoie inventer leurs jeux ailleurs, partout et tout autour, car, au Pays Imaginaire, on a toujours le temps de créer quelque chose de neuf, ou de beau, et de croire en la magie des commencements. Surtout le matin." Moi, Peter Pan

Une magie intrinsèque, une magie qui fait rêver et qui construit des lendemain teintés de joie, d'espoir et d'idées folles !

Vous l'aurez compris, Moi, Peter Pan est un roman plein de rêves et de poésie. (Où un rêve plein de roman ?)
C'est beau et poignant. Ça scintille comme le soleil jouant à travers des gouttes d'eau, un sentiment triste et heureux à la fois. Moi, Peter Pan, c'est tout ça !

Ce superbe récit est proposé dans le très joli écrin de son illustration par Fanny Liabeuf. Noir et lègèrement brillant tel un galet que les vagues de la Baie des Sirènes se feraient un plaisir de lécher de leurs remous.
Lien : http://lecomptoirdelecureuil..
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