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Critique de Kickou


Le saviez-vous ? le dernier duel livré en Angleterre, le fut entre deux français en octobre 1852. Duel au pistolet, jusqu'à ce que mort s'ensuive, entre Emmanuel Barthélemy (Ouvrier-mécanicien, blanquiste) et Frédéric Cournet (ex-officier de Marine, partisan de Ledru-Rollin).
Olivier Rolin, lisant les Misérables de Victor Hugo, se souvient d'un passage où le grand écrivain évoque ces deux personnages, deux personnages romanesques, mais qui ont pourtant réellement vécus. En effet ils étaient tous deux meneurs sur les barricades de l'insurrection parisienne de juin 1848. C'est là, certainement, que Victor Hugo les croisa, dans le tumulte de ces journées révolutionnaires, dont il fut l'un des protagonistes.
L'auteur, mène une enquête sérieuse ; il consulte les archives, il relit Hugo et Dickens (il les relie aussi ! 😉), il se rend sur les lieux des évènements … Certes il ne fait pas un roman, mais c'est tout comme. Son récit nous plonge dans la première partie du 19e siècle, dans ce Paris pré-haussmannien où les insurrections populaires se multiplient. Bien sûr on pourra réviser un peu l'Histoire de cette période, car parmi les différents partis « socialisants », on ne sait plus qui sont les modérés et qui sont les plus « enragés ». On assiste à des procès, à des séjours au bagne, à une évasion. On visite le Paris d'alors, Londres aussi. Assiste-t-on à un assassinat ou à un meurtre (l'un ou l'autre c'est une question de justice). Et puis on saura tout des règles d'un duel, en bonne et due forme et jusqu'à ce que mort s'ensuive. Bref c'est l'Histoire de cette époque à travers le destin de ces deux hommes, c'est deux aventuriers engagés.
Comme à son habitude Olivier Rolin digresse, et il l'assume, c'est son style qui veux ça. Un style vif, direct, fluide.
La dernière phrase de ce récit est une citation d'Hugo, qui dit, mais beaucoup mieux, que Barthélemy était un anarchiste qui s'ignorait. Alors je note ici l'avant-dernière phrase d'O. Rolin : « Les livres servent à en susciter d'autres, et si inférieure et chétive soit leur descendance, peu importe : le mouvement de l'imagination, de l'écriture, de la lecture, se poursuit, qui est la vie même, la vrai vie, a dit un autre »*. C'est beau, non ?
Allez, salut.
P.S. : * pour étaler un peu ma petite culture, je pense que Fernando Pessoa a écrit quelque chose comme ça, mais peut-être (sans doute), d'autres l'ont dit aussi …
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