AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de fanfanouche24


J'ai retrouvé avec bonheur un « sacré Bonhomme »… un artiste aux mille talents et aux mille vies !

Tsigane, poète-dompteur-musicien…appartenant à la célébrissime famille Bouglione… il quittera le giron familial, fera durant des années ,des spectacles de rue entre tours d'« équilibriste » et virtuosité musicale, comme joueur de luth baroque ! Sans oublier ultérieurement l'écriture de poèmes et la publication de ses recueils dans la vénérable collection Blanche de chez Gallimard !

J'ai emprunté à ma médiathèque ce volume de souvenirs…où Alexandre Romanès revient sur ses rencontres, des souvenirs d'enfance, les proverbes de sa grand-mère, de son père ; tous ces proverbes tsiganes ; véritable mine de sagesse et de bon sens, de philosophie ! :

« Une parole intelligente et douce
Peut ouvrir une lourde porte de fer »…

Il rencontrera très jeune , Lydie Dattas, poétesse, qui lui apprendra à lire, lui ouvrira les portes de « la Culture « classique ! - Une magnifique histoire d'Amour et de complicité hors du commun, ...entre ces deux-là !

Il reviendra au Cirque, en fondant avec sa dernière épouse, Délia, leur propre cirque : le Cirque tsigane Romanès, actuellement installé dans le 16e parisien !
« Délia:
"quand je me suis mariée avec Alexandre, je croyais épouser le plus terribles des Romanès"
Délia déçue:
"J'ai épousé un poète"----[« Un peuple de promeneurs » d'Alexandre Romanès, Gallimard ]

Une suite de courtes histoires, souvenirs, anecdotes qui fustigent la bêtise, les préjugés racistes dont ceux , tenaces, envers les tsiganes et les gens du voyage, les évolutions du monde du cirque, sa passion pour la musique baroque et le luth, de beaux portraits de ses amis, Jean Genet, Christian Bobin [qui le fera publier… ],un hommage appuyé et la compréhension tardive de son père , son travail de dompteur de fauves, appris par ce père "taiseux", l'amour pour sa femme, Delia, pour ses enfants [dont cinq filles ], les traditions et usages tsiganes…etc.

Quelquefois, j'ai entendu mon père dire : "Il faudra me mettre un révolver sur la tempe pour me faire marcher droit." Jean Genet m'avait dit quelque chose qui peut paraître insignifiant et qui pourtant ne l'est pas : " je me suis toujours arrangé pour qu'il y ait du désordre en moi. "

J'ai souvent pensé que Jean se serait bien entendu avec mon père qui disait : " de l'ordre, il en faut, mais quand il y en a beaucoup, il n'y a plus de vie et ça crée du désordre" (p. 169)

J'ai lu ce livre cette nuit d'une traite, comme on écouterait un Ami se raconter, se confier sur sa vie et ce qui en paraît essentiel : un récit vif , rempli de combats et de chagrins, mais aussi de joies, d'émerveillements, de rencontres, d'histoires inattendues. Ressortent de ces lignes, un amour immense de la Vie, de la Poésie, de la Beauté sous toutes ces formes que l'on transmet chacun à sa manière et à son modeste niveau…au quotidien .

Une lecture hors modes… qui fait du bien au moral… Tout est POSSIBLE, avec de la bienveillance, une ouverture d'esprit, la curiosité des autres et l'Amour du Beau et des mots… ! Un vaste programme enchanteur
Ce récit autobiographique m'aura offert un dernier cadeau : la découverte d'un ami et poète tsigane d'Alexandre Romanès : Jean-Marie Kerwiche…
Commenter  J’apprécie          335



Ont apprécié cette critique (32)voir plus




{* *}