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Critique de Sarindar


Ne nous méprenons pas, ces forteresses que nous voyons ne sont pas des "châteaux cathares", du moins pas telles qu'elles nous apparaissent aujourd'hui. le plus souvent, elles sont le résultat des travaux de reconstruction ordonnés par les Capétiens et l'on put parler à leur sujet - c'est ce que fit, entre autres Henri-Paul Eydoux - de "ligne Maginot" avant l'heure - d'une ligne de défense avancée du royaume qui s'était projeté jusque-là, par-delà des territoires qu'ils ne contrôlaient pas encore, signe qu'ils avaient la ferme intention de les contrôler tous un jour.
Cela dit, tous ces lieux : Quéribus, Puylaurens, Peyrepertuse, Puivert, Arques, Lastours, Termes, Aguilar, Montségur, etc., ont bien été occupés par les habitants de ces régions lorsqu'ils défendaient leur identité culturelle, spirituelle et leurs territoires face aux "Croisés" du "Nord", et il y a sans doute des restes visibles des sites qu'ils occupaient, mais comment faire nettement le partage de ce qui relève de la première moitié du XIIIe siècle et de ce qui appartient à la seconde moitié ?
C'est une architecture qu'il faut décrire et qui épouse le tracé et la forme des reliefs qui leur servent d'assises et qui semblent en faire des nids d'aigle inexpugnables - sauf quand, comme à Puivert ou à Arques la construction sur terrain plat permet l'adoption d'un plan régulier, quadrangulaire avec tours ou tourelles cylindriques aux angles. Souvent perchées sur des pitons, ces "citadelles du vertige" semblent encore nous défier, tant elles paraissent être, au premier coup d'oeil, difficiles à atteindre. Songeons aux difficultés que durent éprouver ceux qui les édifièrent et ceux qui eurent l'obligation de s'en emparer, tout en redisant que leurs silhouettes devenues familières sont plutôt le reflet de ce qu'elles devinrent en passant sous contrôle français que de leur physionomie plus ancienne, même si les contours généraux de ces bâtiments n'ont pas dû beaucoup changer d'une période de construction à l'autre.
Beaucoup d'événements mémorables eurent lieu dans ou hors de leurs murs, et Michel Roquebert nous les rappelle en réveillant les fantômes des hommes qui les rendirent possibles, tandis que Christian Soula illustre l'ouvrage d'admirables photos en noir et blanc, impressionnantes de beauté sauvage et romantique.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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