La Poésie est une cloche qui tinte sans fin
aux oreilles des sourds
et les coulisses d'un univers
qui se redécouvre
et même
si elle tremble
d'une candeur
d'une maladresse d'adolescence
elle a le charme d'un corps en métamorphose
d'une infinie promesse
de transcendance
son sein est béni de perles de lumière
le lever diaphane et l'étincelle
de toutes nos nuits
elle est la marmoréenne rose brûlante
La Statue de la Poésie est une femme
dont l'ébène est le parfum de la peau
or nocturne des pays chauds
dont l'ébène des mystères berce la peau
de ses hauts arômes d'encens sucrés
La place des mots
est dans le dôme de cristal
des mains de l'âme
La Statue de la Poésie
n'est pas momifiée dans une autre époque
elle vit toujours et je croise ses yeux,
grains de folie dans l'univers des sociétés
[...]
Statue de la Poésie
si je chemine
dans ton sillage de bonheur
alors toutes les larmes m'apparaîtront meilleures
arrosant ta mystérieuse candeur
ton front d'aurore
je goûterai passionnément à ta suave odeur
et t'emporterai en étendard sans pareil
Les étoiles contemplées
depuis la terrasse ocre surplombant la mer
de la magie d'un langage conféré aux pierres
nous voudrions de même admirer
son visage constellé
à l'abri dans nos demeures de rêves
mais son souffle est un éclair si puissant
que nous succombons sans fin
à une chute jusqu'à son voilier marin
enfant immense
comme une voyelle
remplissant l’entièreté du ciel
de sa résonance
La Statue de la Poésie est un attelage
aux rênes d'éther
cavalant dans les paysages
nouveaux et ancestraux
les sphères astrales
où la chair devient chimère,
la spirale du coeur
puis le Colisée des pages
Ses chevaux sont d'esprit
- et son carrosse d'âme
demeure relié au tout
roulant sans pesanteur
dans l'encre qui glisse -
piaffant, éternels,
dans le recueil imprimé
Et si les chevaux se couchent
le soir, avec le soleil,
certains, dans l'ombre vespérale
restent debout, tels des espoirs
qui ferment les yeux
et encore voyagent.
Une colombe s'est envolée
ainsi qu'une fée vers la céleste jarre renversée
d'un large incertain ...
ses ailes aux écailles de lunes avaient goûté
au drame à la saveur inéclose du matin