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Critique de Calimero29


Je continue ma plongée dans les abysses de ma PAL pour extraire de l'oubli des livres qui m'attendent depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. C'est au tour des "Fleurs de l'ombre", choisi car cela fait bien longtemps que je n'ai plus lu Tatiana de Rosnay. C'est mon 8ème de cette auteure.
Nous sommes dans Paris, quelques années après qu'un attentat dévastateur l'a ravagé. Clarissa Katsef, qui vient de quitter son mari qui la trompait, trouve un magnifique appartement tout neuf, ultra-connecté et ultra-sécurisé, géré par une entreprise, CASA, se livrant soit-disant à du mécénat artistique. Mais, très vite, Clarissa a l'impression d'être épiée en permanence, elle dort très mal, entend des bruits bizarres. Est-elle paranoïaque ou est-elle victime de CASA et dans quel but?
Il s'agit d'un roman dystopique, genre que je n'affectionne pas du tout mais ma curiosité m'a poussée à aller jusqu'au bout. Paris a été ravagé, une dizaine d'années auparavant, par des attentats qui ont détruit la Tour Eiffel, remplacée par un hologramme et des quartiers entiers. On ne peut s'empêcher de penser aux attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. La nature a disparu : plus d'oiseaux, plus d'arbres, plus d'abeilles. L'Intelligence artificielle règne partout : les voitures sont autonomes, des robots servent de gardiens, sont des objets sexuels, livrent les courses, accomplissent toutes les tâches sous forme d'assistant personnel... L'auteure est partie d'une réalité qui s'impose de plus en plus à nous pour la rendre plus néfaste et angoissante. Nous, qui sommes si jaloux de notre liberté, au point d'aller la défendre énergiquement dans la rue, pourquoi acceptons-nous d'en être dépossédés de façon subreptice, par la domotique, la localisation géographique, les cartes bancaires, les assistants vocaux, les réseaux sociaux...? Ce roman, en apparence léger, peut provoquer une réflexion salutaire.
L'auteure rend également un vibrant hommage à deux auteurs qui se sont suicidés : Virginia Woolf et Romain Gary. Chacune des 9 parties du roman commence par une citation de ces deux écrivains. le nom de Clarissa Katsef associe une référence à Virginia Woolf avec son personnage de Clarissa Dalloway et à Romain Gary dont le vrai nom était Kacew qui se prononce Katsef. Elle donne une description détaillée des derniers lieux où chacun des deux a vécu; j'ai ainsi pu découvrir des choses que je ne connaissais pas sur ces deux monuments de la littérature.
On retrouve les thèmes chers à Tatiana de Rosnay, et en particulier l'idée que les lieux gardent la mémoire du passé et peuvent influencer la vie de ceux qui les investissent.
Malheureusement, malgré une atmosphère angoissante et de nombreuses questions posées, la fin n'est pas à la hauteur; on dirait que l'auteure ne savait plus comment terminer son roman; je suis donc restée sur ma faim et n'ai pas vraiment accroché à l'aspect dystopique de ma lecture.
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