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Critique de hanyrhauz


"Quand le rideau un jour tombera, je veux qu'il tombe derrière moi."

Vie et mort de Joachim Gottschalk c'est le parcours d'un homme qui partira au sommet de sa carrière parce qu'on ne lui laisse pas le choix. Joachim est comédien. de ceux qui ont ça dans le sang. Un talent pur. Mais Joachim aime Méta. Il l'épouse. Bientôt, Michael voit le jour. Quel est le problème ? Méta est juive, son fils aussi et l'Allemagne nazie.
Par touches insidieuses, son quotidien change. Méta ne peut plus monter sur scène, il ne peut plus paraître avec elle en société, sa place au théâtre est incertaine, il lui faut des passeports pour tel rôle ou un autre. Tout devient compromission. Il devrait partir. Tout le monde dit qu'il devrait partir. Il reste. Parce qu'il ne veut pas voir l'effondrement. Parce qu'il ne peut pas croire à tout ça. Il reste et il joue. Jusqu'au bout. Sous les applaudissements d'un peuple et de rois ayant besoin de divertissements.

Dans ce livre, c'est Alois qui nous raconte l'histoire de Joachim. Un narrateur interviewé bien des années plus tard. C'est un procédé que Denis Rossano avait déjà utilisé dans son précédent roman. C'est efficace, ça permet de poser les personnages. Pour autant, Alois manque de corps. Trop souvent le spectateur posé là pour être nos yeux et nos oreilles. Et je n'ai pas retrouvé l'émotion d'Un père sans enfant.

A l'inverse, je trouve que la partie historique est plus présente et j'ai aimé decouvrir le Berlin des années 30, la montée fulgurante du fascisme et l'inertie de ce milieu culturel qui ne voit rien venir. Ne veut rien voir venir malgré les départs précipités pour l'étranger et les suicides organisés. Et puis, évidemment, j'ai aimé ce monde du théâtre. La scène qui compte plus que tout parce qu'elle est le feu qui fait tenir.

Et puis, je dois mentionner les chapitres de 1941 en fil rouge. La beauté de ces chapitres tellement cinématographiques. Un film noir. Une nuit à Berlin et Joachim qui marche dans la rue sous une pluie battante. A eux seuls, ces moments de l'histoire disent tout de cette vie. On y lit Schiller et les mots de ceux qui se savent condamnés. On y lit toute la tragédie. le dernier acte.
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