Ne vous génez surtout pas pour dire que je suis vieux jeux, réactionnaire, etc, etc…J'assume totalement ce que je vais dire après la lecture de ce roman de littérature jeunesse qui, pour moi, n'en est pas un. En tout cas, je ne le donnerai pas à lire à un adolescent de moins de seize ans.
L'héroïne a 17 ans, et ne se comporte pas comme une adolescente. Que la mort de sa mère, l'éloignement de son père, homosexuel non assumé vivant au Japon l'ait fait murir, soit. Son comportement, ses paroles, le fait qu'elle semble travailler à plein temps et traite d'égale à égale avec Patrick, le rédacteur en chef, ou Ole, le policier, ne la montre pas mature, pas même comme une adolescente qui tente des expériences (à ses dépends) mais comme une adulte qui n'a plus de compte à rendre à personne et sombre dans les excès. Je vous épargne la teneur de certaines conversations avec sa meilleure amie, je n'en ai jamais tenue de telle malgré mon grand âge. Certes, vers la fin du récit, elle rêvera de mener une vie totalement indépendante, comme une jeune femme qu'elle croisera – Engel ne se rend pas compte des libertés dont elle a déjà la jouissance.
Quant au mélange fantastique et policier, je l'attendais, et je ne l'ai pas vraiment trouvé. Pas vraiment de fantômes, presque personne n'y croit de toute façon, mais des pistes qui ne sont pas toutes abouties ou explorées. Je suis un peu lasse de ses romans policiers où les coupables peuvent agir en toute impunité et ne pas susciter plus de réactions que cela de la part de la police. Est-ce ainsi que la justice est rendue en Norvège ? Si oui, l'image qui est donné du pays n'est pas flatteuse. Elle l'est rarement, quel que soit les livres de littérature norvégienne « jeunesse » que j'ai pu lire.
Chasse à l'ange est un roman que je n'ai pas vraiment envie de recommander.