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Critique de gabrielleviszs


Par le biais du site Babelio, j'ai eu la chance de faire partie des sélectionnés pour découvrir ce nouveau titre. Je les remercie ainsi que la maison d'éditions qui m'a fait parvenir ce livre. J'avais déjà eu l'occasion de découvrir cet auteur aux éditions incartades, avec "on a tous une bonne raison de tuer" qui avait été un coup de coeur. Ici, si ce titre n'est pas un coup de coeur, il n'en est pas loin. Une histoire froide, implacable qui nous entraine dans une famille qui semblait bien sous tout rapport, mais qui est tout sauf parfaite. En même temps, aucune famille n'est parfaite, le paraitre est toujours présent et nul ne sait ce qui se passe réellement derrière une porte fermée. Personne ne peut imaginer les douleurs, les joies, les peines, les innombrables trafics qui peuvent exister et parfois, voire souvent les personnes qui vivent sous un même toit ne se rendent pas compte de ce qui se passent réellement. C'est ce qui se passe ici. Avant de débuter dans ce récit l'auteur nous fait une sorte de mise en garde sur un sujet délicat, un de ceux dont personne n'a envie d'entendre parler pour son enfant et pourtant cela peut arriver à n'importe qui. Est-ce que cela est difficile d'ôter les oeillères et par conséquent de comprendre que sa propre chair n'est plus cet enfant innocent, mais plutôt cet être humain qui a complètement changé ? (pour ne pas dire autre chose bien entendu)


Un prologue intriguant qui nous donne déjà le ton, un premier chapitre 11 jours plus tôt qui démarre sur une Tania qui vend son corps pour de l'argent. Nous savons déjà que ce livre ne nous laissera pas indemne. Cacher un corps pour sauver sa fille, ne pas prévenir la police, foncer tête baissée dans un monde de terreur. Jusqu'où est capable une mère pour son enfant ? Jusqu'au bout et même au-delà. Marion ne se rend compte de rien, depuis des mois elle sombre dans une dépression profonde, depuis le divorce d'avec son mari qui est parti avec une plus jeune qu'elle, bien plus jeune. Médicaments, pas d'emploi, Marion ne sait plus comment faire, si ce n'est sa meilleure amie Elodie qui vient la secouer régulièrement. Un déclic, une nouvelle coup de cheveux et la voila qui tente de se reprendre en main et de récupérer sa fille qui lui échappe peu à peu. Mais une visite au lycée lui apprend qu'elle n'y vient plus depuis 3 jours. Et puis ce coup fatal, ce fameux soir où Romane débarque avec la phrase de trop : j'ai tué un homme. Une vision d'horreur, du sang partout, une agression qu'elle aurait subit, de la légitime défense ? Alors pourquoi ne pas prévenir la police ? Pas mal de questions nous tombent dessus et du mystère autour de cette jeune fille de 16 ans qui, il faut bien le dire, nous savons déjà qu'elle a une double identité, une double vie et sa famille ne se rend compte de rien. le lecteur le comprend très vite, mais il ne sait pas jusqu'où cela peut aller. Manipulation, machination, cela n'est rien lorsque nous allons jusqu'au bout de l'histoire. Car il ne s'agit pas uniquement de Romane et sa mère Marion. Nous avons également Laurent le père qui vit une passion avec Emma qui prend sa fille de temps en temps, sa princesse ne peut pas avoir autant changé. Seule Emma semble s'en rendre compte.

Elodie, Ah cette femme, comment en parler sans dire que je ne l'aime pas depuis le début ? Je ne sais pas, elle a beau être la meilleure amie de Marion, le passé dévoilé et quelques éléments dans le texte m'avait mis une puce à l'oreille, une grosse puce. Et ce que nous apprenons est encore pire que ce que j'imaginais, mdr. Pauline Carel, avocate, excellente dans son domaine qui nous ouvre les portes de son passé et je ne sais même pas si je suis effrayée ou fascinée par ce bout de femme.(J'ai vu qu'un livre avait ce personnage principal, j'ai envie d'en savoir encore plus et donc une petite commande s'impose bientôt). Les choix qu'elle a fait et qu'elle continue de faire la met dans une position plus qu'instable et devenue maman depuis peu ne va pas sauver sa conscience entre autre. Et puis nous avons les personnages secondaires, comme Sanchez qui est coincé (on le sent très vite), sa femme qui aura un petit rôle, Anne et son mari Henri et d'autres personnages qui vont avoir plus ou moins d'importances dans le récit. Cela monte crescendo et nous suivons les personnages principaux dans une noirceur profonde. La dépression n'est qu'un petit tas comparé à tout ce que Marion va vivre durant quelques jours, voire des mois. Des protagonistes qui cachent bien leur jeu, qui sombre trop vite, qui feront tout pour leur enfant. Comment éviter la prison, comment savoir qui a fait quoi ? Comment imaginer que le pire reste à venir ? Qui dis la vérité ? Qu'est-ce qui est véridique ? Car il faut bien être honnête, l'auteur nous balade et si nous avons des doutes, des suggestions, des idées noires, et tout ce qui peut aller avec, nous sommes bien loin du compte.


L'enfance est précieuse, mais si cet enfant ou ado ne s'en rend pas compte, vouloir grandir trop vite l'amène à faire des choix. de terribles choix qui peuvent impacter une vie entière et pas uniquement la sienne. La preuve, même s'il ne s'agit que d'écriture, la réalité dépasse souvent la fiction. Romane est aussi froide que la glace. C'est un personnage qui ne pense à rien d'autre qu'à son confort. Ce qui peut arriver aux autres par sa faute ? Ce n'est rien, uniquement des gens trop faibles, et ceux qui la suivent, la conseillent (Oh bon sang, j'en suis restée assise) ne sont pas mieux. Faire le mal par vengeance, par envie, par jalousie, par luxure ou luxe, ne pas s'en rendre compte ou le contraire, c'est... Je n'ai même pas les mots pour vous faire comprendre le tout, mais c'est à la fois glauque et fascinant. Les descriptions sont aussi intenses que la manipulation dont l'auteur s'amuse avec nous que Romane avec sa propre famille et amis. L'avocate n'est pas en reste avec ce qu'elle a vécu et ce qu'elle va vivre dans ce récit. Les thèmes nombreux font froid dans le dos. Dès qu'il s'agit d'enfance, les sujets sont graves, importants et par-dessus tout flippant. Mineurs, le sexe, l'argent "facile", les mensonges, l'aveuglement des adultes, l'éducation, l'école... Beaucoup de questionnement, de rebondissements et bien entendu il n'y a pas que ce cadavre à cacher. Les mots sont importants, le mental aussi. Cette famille qui se détruisait à petits feux ne va pas réchapper à la haine, la jalousie et l'envie de certains personnages. Impossible de ne pas comprendre les motivations de certains d'entre eux, par contre difficile de dire OK c'est bien ce que tu as fais. La vengeance n'est pas toujours bonne conseillère et les actes qui en découlent sont terribles. La fin est tout ce que je n'imaginais absolument pas, pour Romane, pour Marion, pour Elodie, pour Emma, pour Pauline et tous les autres. J'en avais imaginé des choses, mais ça... non, surement pas et c'était véritablement fou !


En conclusion, un thriller sombre et glaçant à la fois. La psychologie des personnages n'est peut-être pas très fournie, mais elle laisse planer des doutes, des actions terribles et des actes répréhensible qui impactent la vie de tous. La famille c'est beau, lorsque l'on ôte les oeillères qui auraient pu en sauver un peu plus. Je n'ose imaginer ce que vivent ces familles dans la réalité lorsque cela arrive, lorsque les parents ouvrent les yeux sur leurs enfants dans l'un de ces cas. Les révélations s'enchainent de manière implacable. La fissure entre les parents et Romane est un véritable gouffre. Lorsque vous n'avez plus rien à perdre, à n'importe quel âge, de quoi sommes-nous capable ? Pauline pourrait bien nous le dire également.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/quand-tu-ouvriras-les-yeux-petronille-rostagnat-a214192487
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