AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,32

sur 39 notes
5
14 avis
4
10 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Une histoire de famille dans les années 60 dans L'Iran du Shah.
Un père commerçant non grata par la police politique du Shah, une mère effacée et quatre enfants dont une, miraculée. La narratrice est Azam la fille aînée.
Entre Vie politique et vie privée elle nous décrit les évènements surtout tragiques qui advinrent à sa famille élargie, dans ces années-là. Étrangement c'est sa grand mère, une femme dominante mais analphabète, celle-là même qui fit épouser sa fille cadette contre son gré, qui l'encouragera à faire des études universitaires, "tu seras ma première petite fille à entrer à l'université ". Cette femme qui sait ni lire ni écrire gère pourtant des affaires et tient les comptes de leur ménage et de leurs affaires,......une femme dont la mère lui a inculqué une vision tragique de la vie , ne pas penser plus loin que ton prochain pas, un pas, tomber, se relever, un pas, retomber, se relever.....
visiblement adoptée par la petite fille vu qu'elle termine son récit avec cette même vision.
Je pense que la particularité de ce livre vient surtout,
De certains portraits de personnages comme celui de cette grand-mère et celui du grand-père grossiste en or blanc ( le riz, aliment de base de la cuisine iranienne), dont le passage où ce dernier loue le riz, est assez émouvant,
Des descriptions des us et coutumes iraniennes notamment avec les marionnettes, et la fête du Nouvel An chiite, le Newrouz ,
Et d'autres petits détails touchants , comme ces gens qui se lèvent en pleine nuit et sortent en pyjama pour éteindre l'incendie du magasin d'un inconnu, sans poser de questions. C'était dans les années 60, aujourd'hui serait-il de même, aucune idée.....

C'est un livre riche et sincère que je recommande vivement, et un grand مرسی à Marale pour ce premier roman réussi !


"Entre la foi et l'incrédulité, un souffle,
-entre la certitude et le doute, un souffle.
-Sois joyeux dans ce souffle présent où tu vis, car la vie elle-même est dans le souffle qui passe. "
Omar Khayyam



.
Commenter  J’apprécie          1008
Ce dont les montagnes se souviennent est un récit à la première personne, d'une femme qui se rappelle son enfance à Téhéran dans les années soixante. Ca ne peut pas être elle qui écrit, puisque l'auteure appartient manifestement à la génération suivante : elle a donc transcrit les souvenirs d'une autre, de la génération de sa mère. Pourtant, le récit est au plus près de sensations et d'émotions qu'on dirait réellement vécus par la narratrice : tous les sens sont éveillés, et on partage aussi bien l'odeur et le goût de la cuisine, que les chants, la sensualité de la main qui caresse une poignée de riz, et tout le paysage d'un Téhéran mythique. Il y a tant d'émotion qui affleure à chaque paragraphe qu'il s'agit forcément d'un récit familial, maintes et maintes fois raconté et ressuscité, qui a marqué l'auteure au point qu'elle a su le transmettre comme s'il était sien.⠀⠀
⠀⠀
Comme tout récit familial, il est ponctué de drames marquants : l'extraordinaire mais tragique histoire de la petite soeur, le destin complexe de la tante... et aussi, des transgressions enfantines qui pourraient être celles de n'importe quelle génération (j'ai bien ri à la lecture du stratagème pour aller voir des films d'horreur). Mais la narratrice nous donne aussi accès aux secrets familiaux, aux murmures des femmes aux oreilles des plus jeunes, à l'ombre derrière la lumière des dîners familiaux. Marale Rostaing a une très belle plume, au très fort pouvoir d'évocation parce qu'elle creuse derrière la surface, même de souvenirs qui ne sont (je pense) pas les siens.⠀⠀
⠀⠀
Si ces souvenirs ont pu être transmis avec une telle force, c'est aussi qu'il s'agit d'un âge d'or amèrement regretté... la politique est omniprésente en arrière-plan du roman : le destin d'un cousin, les incendies prévisibles de la boutique du père, vécus comme une fatalité, rappellent de manière insistante et inquiétante la manière dont ont basculé les années qui ont suivi celles qui sont racontées.⠀⠀
⠀⠀
Un très court mais très beau livre, vraiment. Un voyage dans le temps et dans l'espace que je vous recommande vraiment d'entreprendre !
Commenter  J’apprécie          452
C'est à partir des souvenirs de jeunesse de sa mère Azam que Marale a construit son roman. Des souvenirs de l'Iran des années 60, un Iran que l'on nommerait encore volontiers Perse, tant les souvenirs qui s'y rattachent son empreints de nostalgie, de douceur, de poésie et parfois aussi de douleur.

La première surprise pour moi fut la découverte du zoroastrisme (religion monothéiste) avec ses rituels et fêtes, dont les célèbres fêtes de Nowrouz inscrites au patrimoine immatériel de l'humanité.
« D'après le calendrier persan, la nouvelle année débute à l'équinoxe du printemps, à ce moment particulier où le jour dure autant que la nuit.
Nowrouz, le premier jour de la nouvelle année est fêté depuis très longtemps dans cette partie du monde, du temps où les peuples vénéraient les quatre éléments fondamentaux, que sont l'eau, la terre, le feu et l'air. »

Ma deuxième découverte fut celle de l'importance de la famille et les occasions multiples de se regrouper avec les grands-parents, les oncles et tantes ainsi que les cousins cousines. Des partages autour de délicieux mets qui donnent immanquablement l'eau à la bouche à la gourmande que je suis.

Ensuite, je vous laisse découvrir la place de l'enseignement pour les garçons et les filles, les rituels autour des mariages et des deuils. Mais aussi le poids de la police du Shah et plus tard celle des mollahs...

Un bien joli roman qui vous titille les sens : odorat, vue, ouïe, toucher sont bien souvent sollicités. L'écriture douce et soignée joue aussi avec vos émotions. Une belle découverte d'un pays aux traditions riches et multiples où l'on perçoit l'importance de la culture, et en particulier celle de la poésie.
Un voyage sur un tapis volant...
Commenter  J’apprécie          433
Ce dont les montagnes se souviennent est un récit autobiographique sur une jeunesse en Iran. C'est, en apparence, une enfance heureuse que vit Azam auprès de ses frères, soeur, tantes et grands-parents. Mais certains évènements dramatiques vont piqueter le tapis de l'insouciante jeunesse d'épines acérées et cruelles: l'accident de sa petite soeur, miraculée mais handicapée pour toujours, la mort, en prison, de son très jeune cousin insurgé face à la politique du shah.
J'ai aimé le découpage en chapitres courts, faisant de chacun d'entre eux une petite histoire à part. L'amour familial et amical, la compassion animent l'entourage d'Azam. Sans se focaliser sur la liberté entravée des iraniens et la surveillance continuelle de la famille par les milices du Shah, l'auteure nous dresse le tableau d'un pays cultivé, aux traditions ancrées, vives et chatoyantes mais où la place de la femme reste subalterne, cantonnée dans son rôle de mère ou de future mère. La narratrice dépeint des personnages honnêtes et altruistes que l'on admire et auxquels on s'attache. Celui de la grand-mère est d'une force incroyable. Elle est analphabète mais réussit à donner le change et à se faire respecter même dans le monde des affaires.
Je remercie l'auteure Marale Rostaing qui a pensé que son récit, son histoire familiale pourrait me plaire. Je pense, Marale, que les montagnes qui dominent Téhéran ont encore beaucoup à raconter et j'espère que vous serez là pour les entendre et retranscrire leurs histoires.
Commenter  J’apprécie          420
Chère Marale,
Vous m'avez invité à lire votre premier roman que vous avez auto-publié tout récemment aux Éditions Chapitre et je vous remercie de cette confiance.
Le gourmet,- ou peut-être le gourmand que je suis -, a été sensible aux premières pages de ce récit qui évoque la pâtisserie traditionnelle persane, une manière de faire connaissance avec le pays de votre famille, l'Iran. J'ai aimé cette manière d'entrer dans l'histoire des personnages.
On ne rappellera jamais assez la puissance culturelle de la cuisine. Elle dit beaucoup de choses d'un pays, d'un peuple, de son histoire. Elle est l'héritage vivant de gestes anciens. Si les papilles gustatives furent les premières à être titillées par votre récit, plus tard ce fut le coeur à son tour d'être touché...
Au travers des souvenirs d'une petite fille, Azam, que l'on voit grandir dans l'Iran des années soixante et qui ressemble sans doute trait pour trait à votre maman, vous avez fait don de vos mots à votre famille.
J'ai aimé ces anecdotes qui perlent comme les images sépia d'un album de photos : un théâtre de marionnettes, le magasin pour dames que tient le père d'Azam, la petite soeur rescapée d'une noyade dans un bassin mais qui en restera handicapée, les jeux d'enfants dans la rue, l'oeil borgne de la gouvernante qui intrigue Azam et ses frères au point de se demander si elle ne fut pas pirate dans une autre vie, les odeurs sensuelles qui émanent de la cuisine de la grand-mère, celle-là qui fut promise et offerte à son futur époux alors qu'elle jouait encore à la poupée...
C'est comme un chant de saveurs et de lumières qui traverse l'histoire d'une famille, les années d'enfance d'une petite fille qui grandit, avec les joies et les peines. Une famille aisée certes... le bonheur et l'insouciance étaient sans doute plus facile à vivre sous le régime du Shah d'Iran lorsqu'on était issu d'un milieu favorisé... Il n'empêche que la famille d'Azam était toujours attentive à ceux qui étaient dans le besoin, recueillant ainsi cette pauvre femme Naneh, fuyant sa vie, et qui deviendra gouvernante de la famille durant plusieurs années...
Et puis il y a cette jeune tante, Khaleh Suri, amoureuse de la vie, qui se confie souvent à Azam, qui n'accepte pas le sort réservé aux femmes de son pays et pourtant, on est encore loin des années de plomb... Il est vrai que les mariages arrangés finissaient souvent en violence conjugale... J'ai adoré ce personnage totalement épris de liberté...
Chère Marale, j'ai aimé côtoyer dans vos mots la solidarité des femmes, entre résilience et fatalité, pour aider l'autre à tenir dans un monde fait par les hommes et pour les hommes... Un pas l'un après l'autre comme lorsqu'on apprend à marcher...
Avec pudeur et poésie, ces mots disent l'enfance désinvolte et insouciante qui ne voit pas le monde d'après venir...
D'où vient cette indicible et lancinante douleur de la nostalgie, celle de l'enfance perdue, celle d'un temps où les femmes et les hommes étaient relativement libres ? du moins ils pouvaient s'habiller à l'occidental s'ils le voulaient, penser différemment au sein d'une même famille ou parmi les gens de la rue, ne pas forcément pratiquer la religion avec toujours cette même foi intense, ne pas pratiquer la religion si on ne le voulait pas... La tradition et la modernité se rencontraient sans heurts...
Ces mots disent une période où il faisait bon vivre, sans pour autant absoudre la dureté du régime du Shah d'Iran qui ne laissait guère d'espérance aux couches sociales les plus démunies, où les geôles étaient remplies d'opposants au régime, parfois torturés, parfois exécutés sans procès par la police d'État, la terrible Savak...
Chère Marale, ces mots parlent d'un bonheur qui fut, et pourtant tout est déjà là dans ce récit, tout est là qui se prépare comme une ombre, les années passent et l'Iran inexorablement se prépare à renverser le régime du Shah.
Vos mots effleurent cela, ce temps qui va venir...
Comme il est triste et incompréhensible lorsqu'un enfant de la famille devient moudjahidine, lorsque des jeunes basculent brusquement dans l'absolu, préparant déjà la relève d'un autre monde, le régime des mollahs... Pourquoi ? Comment ne pas l'avoir vu venir ?
Toutes les dictatures se nourrissent d'un terreau fertile...
Vos mots effleurent cela, ce temps qui viendra plus tard, de ces femmes emmurées derrière leur prison de tissus et de fanatisme, où le corps intime devient un exil, une île perdue comme l'enfance à jamais...
Chère Marale, que sont ces vies devenues ? le père, la mère d'Azam, ses frères, sa petite soeur Afsaneh à la perpétuelle innocence... J'imagine que le magasin pour dames n'entrait pas vraiment dans les codes de la féminité tels que les pensaient les mollahs. Connaîtrons-nous un jour la suite de leur histoire sous votre plume, ou vaut-il mieux refermer dès à présent l'album de souvenirs sur les années les plus belles ? Fermer les yeux, imaginer...
Le récit de votre famille s'arrête aux portes d'un autre monde, celui d'après, l'effroi, la barbarie. Plus tard on saura... Je me souviens, je devais avoir dix-sept ans, peut-être l'âge auquel vous avez écrit ce récit... Je voyais à la télévision ces scènes de liesse collective, cette marée humaine qui accueillait à l'aéroport de Téhéran l'Ayatollah Khomeini revenant d'exil de France, comme le sauveur... La suite, on la connaît...
Je pense aux enfants qui sont nés et ont grandi là-bas après ces événements, ne connaissant de l'Iran que le visage d'une dictature religieuse.
Plus tard, il faudrait bien se relever... Un pas l'un après l'autre comme lorsqu'on apprend à marcher...
Chère Marale, il me tarde déjà de lire ce qu'il advint, si toutefois poser de tels mots n'est pas trop douloureux... En attendant, que ce premier roman puisse connaître le succès mérité !

Commenter  J’apprécie          382
Une envie de nouveautés souffle dans la cuisine de cette famille iranienne. C'est l'envie de cookies américains, plus modernes que les pâtisseries persanes pourtant si délicieusement parfumées.
« Ce jour-là, nous apprîmes à nos dépens que cueillir la modernité des autres avait un prix »
Car, tout à la confection de ces biscuits, ils en ont oublié de surveiller la petite soeur. Une porte ouverte, une piscine et le drame.

Azam partage ses souvenirs avec nous et quelle jolie parenthèse attendrissante que de parcourir ces petits instantanés de vie, là-bas, à Téhéran, avant cette désolation amenée par la dictature des mollahs.
Telle une petite souris, pour savourer les moindres miettes des évocations d'Azam, je me suis installée discrètement dans sa famille, l'espace d'une petite centaine de pages. J'y ai ressenti la volonté des femmes, comme Aziz, la grand-mère, qui insuffle à ses descendantes la force et le devoir d'avancer pas à pas dans leurs vies. J'y ai constaté le poids de la police politique dans le devenir professionnel du père et les convictions religieuses des cousins qui découlent sur un drame. J'y ai savouré les paroles clairvoyantes du grand-père nous contant la puissance du riz.
Toutes ces personnes, et bien d'autres encore, habitent ces pages de souvenirs avec quelques traditions persanes dont la célébration de leur nouvelle année qui a lieu au printemps pour fêter la renaissance. Je serais bien restée encore un peu parmi eux, assise sur le grand tapis pour piocher dans tous les plats odorants dont la confection se transmet, de génération en génération.

Marale Rostaing, sous la simplicité de sa plume, laisse ressortir les évènements durs ou joyeux, doux ou violents, avec une réelle tendresse que l'on perçoit dans les moindres petits bonheurs ou tragédies de cette famille. C'est une narration au plus près de la vie, pleine de douceur, qui montre l'impact inéluctable des évènements qui se déroulent dans une existence. Ces souvenirs d'Azam ramènent au caractère éphémère des instants avec, parfois, une pointe de mélancolie.

J'encourage Marale à continuer à évoquer ce pays meurtri, ce temps qui passe, ces traces laissées par les uns et les autres mais aussi la lumière du peuple iranien. Je la remercie pour m'avoir orientée vers cette belle lecture auto-éditée qui mérite de rencontrer ses lecteurs et lectrices.
Commenter  J’apprécie          315
Je remercie énormément Marale Rostaing pour l'envoi, en service presse, de son roman : Ce dont les montagnes se souviennent.
A travers les souvenirs d'une jeune fille, Azam, se raconte une histoire de l'Iran, dans les années 60 ; avant l'arrivée des mollahs et de leur révolution.
Nous découvrons sa tante, qui va partir à l'étranger car elle est éprise de liberté mais aussi la gouvernante borgne ou encore la grand-mère d'Azam mariée très jeune qui jouait encore à la poupée quand son mari été au travail !
Sans oublier son cousin, épris d'absolu ou sa petite soeur innocente à jamais...
Tout une galerie de personnages avec une psychologie assez fouillée.
J'avais un peu peur de sauter ainsi d'une personne à l'autre mais en fait il n'y a pas de longueurs.
C'est rythmé, les souvenirs de cette enfant sont bien organisés, fluides, et j'ai pris plaisir à découvrir cet Iran que je connais mal.
Le fait que cela se déroule à cette période m'a beaucoup plu, ainsi que la naïveté de cette enfant. Il y a pleins de choses qu'elle ignore, elle est encore innocente, et ne se rend pas forcément compte de la dureté de son enfance.
J'ai été stupéfaite par certaines choses. Notamment quand la grand-mère raconte qu'elle a été mariée à l'age où elle jouait encore à la poupée ! Dans notre société c'est totalement impensable. Même Azam en rigole, tellement cela lui paraît étrange. Et pourtant ! Cela a existé et existe peut-être encore dans certaines sociétés.
Le magasin de son papa est incendié chaque année, et cela leur paraît normal. Ils savent qu'à une certaine période cela arrivera, c'est inéluctable. La seule variante est l'étendu des dégâts !
Ce dont les montagnes se souviennent est un joli roman qui nous conte une époque révolu, avec des croyances différentes des miennes mais très intéressantes.
J'ai aimé ma lecture, l'écriture de l'autrice et la façon qu'elle a de raconter les choses de la bouche de la petite Azam.
C'est touchant, l'enfant et les siens sont attachants.
Vous l'aurez compris, je suis ravie de ma lecture et je mets tout naturellement cinq étoiles :)
Commenter  J’apprécie          261
Voilà une jeune et nouvelle auteure très prometteuse.

Ce dont les montagnes se souviennent reprend les souvenirs de jeunesse d'Azam, la mère de l'auteur. Nous sommes en Iran, près de Téhéran, vers les années 1970 je crois. Marale Rostaing retranscrit et nous fait partager avec beaucoup de sensibilité et de poésie, ce dont les yeux de sa mère ont perçu, avec maturité et sagesse, du monde dans lequel elle vivait alors qu'elle était jeune adolescente.
La transmission orale est une notion chère à l'auteure car ancestrale, spontanée et qui malheureusement a tendance à disparaître devant la multitude d'écrits pas toujours proches de la vérité.

L'auteure nous prend la main et nous invite dans la maison familiale où nous faisons la rencontre de toute la famille. Et quelle famille ! Les frères et soeur d'Azam, Ali le plus grand, un peu effacé, Hamid le petit turbulent qui ne comprend toujours pas comment ni par qui ses devoirs sont tout à coup complétés et la petite Afsaneh dont je vois encore les yeux écarquillés devant le spectacle de marionnettes. Un passage très émouvant.

Naneh, la gouvernante au lourd passé et tellement attachante.
Les parents possédant un commerce pas comme les autres, anéanti chaque fin d'année par un incendie criminel de la police secrète. La solidarité des voisins, du village, apaise leurs tourments.
Aziz Khanoum, une grand-mère aux principes moraux rigoureux, au tempérament de feu, indispensable pour se maintenir une place au sein de la famille, de la société. Mais Aziz est aussi dotée d'un coeur grand comme ça et d'une immense générosité, mais cachés sous ses voiles.
J'ai adoré écouter le grand-père Agha Joon parler de son métier à Azam. Toutes ces jarres emplies d'un riz consciencieusement choisi, destiné à nourrir le pauvre comme le riche. Un vrai poète Agha Joon !
Et la tante Suri, née dans un pays où la femme a si peu de poids. Eternelle rebelle, elle aura peu de choix pour goûter à une liberté certes légitime, mais ici complètement anéantie.

La résilience devient un trait de caractère pour chaque membre de la famille, même face à la mort du cousin Faride.

Ce petit livre de 115 pages regorge d'amour familial dans une société où la femme n'a aucun droit.

Merci Marale de nous avoir convié au délicieux festin, dans le jardin. J'en ai encore l'eau à la bouche de ces saveurs salé-sucré, ces couleurs et ces parfums.
Commenter  J’apprécie          2411
Marale Rostaing fait don de sa jeune plume à sa maman pour parler de l'Iran à travers son enfance. l'Iran qui enseignait l'essentiel de la vie " la famille,le partage, la joie, le courage." avant le règne des Mollahs. A travers ses souvenirs de petite fille puis de jeune femme la narratrice nous dépeint , en effet, à partir de sa famille l'Iran de son enfance avec ses valeurs,sa culture,ses joies mais aussi ses peines. La nounou qui a fuit un mari violent, une cousine éprise de liberté et pourtant soumise elle aussi à la violence conjugale,un cousin donnant sa vie pour ne pas trahir ses idéaux, les frères et soeurs dans leur légèreté jusqu'au drame qui alourdira pour toujours l'ambiance familiale, le grand père aimant et garant des valeurs ancestrales alors que la grand mère insuffle déjà l'énergie de la lutte féministe. J'ai beaucoup aimé le rythme de ce roman, la pudeur des sentiments,la force de la transmission entre Femmes "Un pas après l'autre,ne pense qu'à ça,un pas après l'autre...Toute notre vie est à l'image de ces petits pas...tu tomberas et tu te releveras.
Et tu tomberas encore.
Et tu te releveras encore."
C'est un premier roman qui m'a été conseillé par son auteure, lectrice babeliote et je l'en remercie.
Marale, votre photo sur le site me permet de penser que vous êtes très jeune... comme quoi la valeur n'attend pas le nombre des années ! Car il y a une belle maturité alliée à la fraîcheur de la jeunesse dans votre roman. J'espère qu'il sera le premier d'une longue série.
Commenter  J’apprécie          230
C'est vers les années 60 que l'auteur situe ce roman où s'inscrivent nostalgie, souvenirs d'enfance et regrets d'un paradis perdu: l'Iran avant la Révolution, et l'arrivée des Mollahs.
Azam a été une petite fille choyée dans une grande famille très aisée. le bonheur aurait pu être complet si un dramatique accident n'avait bouleversé la vie de sa petite soeur et par ricochet de toute la famille.
Elle raconte ses souvenirs d'enfance, les membres de sa famille, les changements apportés à l'Iran par les nouveaux dirigeants.
Je me suis promenée avec plaisir dans ce roman doux -amer parfois. Une belle lecture.
Commenter  J’apprécie          220



Autres livres de Marale Rostaing (1) Voir plus

Lecteurs (141) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1431 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}