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Critique de Taraxacum


François Ferdinand Trotta est un enfant gâté de Vienne, tout lui semble offert et acquis, lui qui est né riche dans la puissante capitale d'un immense empire. le colosse cependant se fissure, et déjà le narrateur semble avoir la conscience que ce qu'il connaît est destiné à finir, que sa génération est destinée à être sacrifiée, ceux qui mourront à la guerre mais les autres tout autant. L'intime se mêle ici à l'histoire des empires: finalement, on parle bien peu dans ce roman du vieil Empereur qui incarnait une certaine idée de l'Autriche dans sa personne et de la chute des Habsbourg mais de la façon dont tout un monde, avec ses codes, ses règles, s'éteint avec eux. C'était une Europe différente, cosmopolite, que l'auteur oppose à l'Europe des nations, tellement plus divisée. Ce que le narrateur et les autres ont connu, et jusqu'au plus petit d'entre eux, le pauvre marchand de marron, devient méconnaissable. Leur monde est mort et ne reviendra pas: la Vienne retrouvée en revenant de Sibérie n'est qu'une mauvaise copie où les hommes semblent devenus fous.
On pense irrésistiblement au roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, le Guépard, pour le thème du déclin, mais le ton est ici bien plus intimiste.

Un excellent roman qui m'a donné envie de relire " La Marche de Radetzky" que je n'ai pas ouvert depuis des années, un crime!
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