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Critique de MademoiselleBouquine


Un grand merci à Babelio et aux éditions Nathan pour cet envoi !

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Veronica Roth est connue pour sa trilogie Divergente, dont j'avais bien apprécié le premier tome, mais dont la suite m'avait laissée... dubitative. Elle revient après cet immense succès dans un tout autre genre, la science-fiction, avec une histoire aux multiples personnages évoluant dans un univers complexe et travaillé. Pour quel bilan ? Beaucoup d'investissement de la part de l'auteure et un résultat plus abouti que ne l'était le récit de Tris, mais malgré tout des défauts qui persistent et ne permettent pas d'appeler Marquer les ombres oeuvre du siècle.

Roth construit donc ici un univers, l'Assemblée, constitué de neuf planètes extrêmement dissemblables les unes des autres, et qui coexistent de façon plus ou moins hostiles. L'une d'elle notamment, Thuvé, voit s'affronter en son sein deux nations, les Thuvésit et les Shotet - oui, il m'a fallu six jours pour retenir leur nom, c'est vrai -. Certains individus possèdent des pouvoirs uniques, les "dons-flux", et en jouent dans cette guerre cruelle... notamment Ridek et Cyra, ou encore Akos, les protagonistes d'un conflit impliquant mort, capture et trahison, sur fond de prophéties funestes...

En quelques mots, le roman manque cruellement de dynamisme. C'est bien simple, en dehors de l'ouverture et de la conclusion, il ne se passe plus ou moins rien. Les personnages, détruits psychologiquement, vont partager leur détresse et leur pessimisme - et il n'y a rien de mal à être dévasté après ce qu'ils ont dû traverser, évidemment ! Mais nourrir 350 pages de réflexions sur l'absurdité de la vie ? C'est complexe.

Je grossis le trait, évidemment, mais on ne peut nier le véritable sentiment d'oppression, de malheur, qui pèse sur soi lorsque l'on découvre ce livre, et j'avoue avoir refermé l'ouvrage avec un soupir de soulagement. Cette atmosphère est quelque peu diluée par les scènes finales d'action, mais il faut traverser la majeure partie du roman qui consiste surtout à attendre ce dénouement. Et malheureusement, on s'ennuie beaucoup.

Il me faut de plus mentionner un grave problème.
Ces prénoms.

Attention, loin de moi l'idée de vouloir remettre en question l'originalité des patronymes que l'auteure a forgés, au contraire, il est plutôt réjouissant de voir à quel point il est encore possible d'inventer de toutes pièces de noms originaux.
Ce n'est simplement pas possible de les retenir.
Tous ces Z. Pourquoi tant de Z ?
Entre Cyza, Cisi, Sifa, Eijah, Zosita, Zykheb, Ridhek et que sais-je, il est très vite compliqué de garder la tête hors de l'eau. Difficile dès lors de s'attacher pour de bon à des protagonistes dont on a oublié à qui le nom appartenait... Avoir choisi de faire intervenir un très grand nombre de personnages est une idée qui se défend, mais ici, tous ne sont pas assez introduits pour constituer des repères dans l'esprit du lecteur. Les personnages principaux reposent sur des convenances, ce qui est, vous en conviendrez, assez décevant. de plus, le nombre de figures intervenant empêche naturellement l'auteure de s'attarder autant qu'on le désirerait sur certains : vous conviendrez qu'il valait mieux les survoler qu'avoir un livre de 2000 pages, mais tout de même, certains auraient mérité un peu plus d'espace pour s'affirmer.


Enfin, un petit mot sur une... discussion houleuse qui a sévi à propos du caractère supposément raciste de l'oeuvre, qui oppose des personnages clairs de peau, pacifiques et pieux à un peuple à la peau plus foncée, décrit comme belliqueux et peu distingué. Vous vous en doutez, une telle dichotomie a fait sévèrement grincer des dents, et je comprends l'agacement qu'ont pu ressentir certains. Pour en dire un mot, je n'estime sincèrement pas que l'auteure ait voulu exprimer là son mépris pour une quelconque ethnie, à mon humble avis, elle a surtout réinvesti des clichés malheureux que je n'approuve pas, mais n'avait pas de visées racistes.
Pas très subtil ? Certes.
Message de haine ? Je ne le crois pas.

En bref, un roman assez décevant, au synopsis prometteur et à l'univers aussi fourmillant de détails que surprenant, mais qui se perd dans des méandres pseudo-psychologiques et n'arrive pas à maintenir le lecteur investi auprès des personnages. La plume fluide de Roth permet de parvenir au bout, mais il est clair que cet ouvrage n'a pas constitué une découverte fameuse pour ma part...

Note attribuée : 4/10
Lien : http://mademoisellebouquine...
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