C'est lors du débat sur l'amnistie que la plupart des insuffisances de l'épuration vont éclater au grand jour. Loin d'être un pardon délivré au nom de la nation, les lois de 1951 et de 1953 ont consacré la revanche d'une droite traditionnelle, y compris dans sa frange pétainiste, et la liquidation définitive des idéaux de la Résistance.
Au plan politique, la période de l'épuration a donc constitué une étape dans la "guerre franco-française".
La collaboration d'Etat est un choix politique, voulu par le gouvernement français et non par les Allemands, qui a engagé indirectement l'ensemble du pays, dans la mesure où le régime de Vichy reposait sur une certaine légalité, au moins de façade.
L'idée essentielle qu'il faut retenir aujourd'hui est le fait qu'elle ne fut pas un "double jeu", mais un choix lucide, qui n'était en rien inéluctable.