J'ai découvert la plume de Fançois Roux il y a quelques années avec
le bonheur national brut.
La vie rêvée des hommes est également une « fresque sociale », axée sur le statut et la place des homosexuels dans notre société occidentale.
1944, fin de la guerre, Paris est en liesse, l'espoir renaît. Paul et Stanley se rencontrent ; le premier est français, le second américain. Une semaine pour s'aimer, avant que Stanley ne reparte aux États-unis.
Ils ne s'oublieront jamais.
À travers les années qui passent, deux trajectoires séparées par un océan mais reliées par la pensée et par un même combat, même si les deux hommes ne font pas les mêmes compromis. L'un est discret, l'autre plus rebelle. L'un se marie, l'autre refuse de se cacher. Les deux souffrent. de l'incompréhension face à ce qu'ils vivent et représentent, du mépris voire du dégoût ou de la haine qu'ils inspirent.
La narration à la troisième personne, qui pose le lecteur en témoin, suit tour à tour Paul en Bretagne, Stanley à New York. Deux trajectoires parallèles dont on se demande, pendant tout le récit, si elles se rejoindront un jour. Deux destins qui illustrent la (lente) évolution de la société
Comme dans
le bonheur national brut, l'auteur entremêle la petite et la grande Histoire avec sensibilité et perspicacité. Il aborde les problématiques auxquelles sont confrontés les homosexuels, et retrace avec clarté le chemin parcouru sur plus d'un demi-siècle, et le droit chèrement gagné de pouvoir enfin s'aimer librement.
J'ai été touchée par ce roman qui m'a fait penser à Libre d'aimer, de
Robert Merle, qui quant à lui se déroule exclusivement sous l' Occupation et met en lumière la condition des homosexuelles dans la société parisienne et provinciale.