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Citations sur Le temps qui m'a manqué (9)

À la douleur d’avoir perdu ma mère se mêlait, se mêlerait à jamais celle de m’être fait dérober le bonheur que j’aurais eu de lui en apporter une part avant qu’elle ne m’eût quittée.
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Longtemps il m’avait semblé que les rails ne me chanteraient jamais autre chose que le bonheur.
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Un long coup de sifflet du train retentit comme jusqu’au plus profond de ma vie.
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Ainsi, à l’heure où je courais à la poste y déposer ma lettre, il n’était déjà plus le temps de réjouir ma mère, il n’en n’avait déjà plus été le temps au moment où je lui écrivais dans le chaud rayon de soleil entré par la fenêtre. C’était à une morte que j’écrivais. C’était à une morte que j’offrais mon secours qui avait trop longtemps tardé.
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Je me sentais moi-même aspirée en de noirs tourbillons de peine comme je ne pense pas en avoir connu de plus amère même à la mort, en moi, d’un amour qui m’avait fait vivre. À la douleur d’avoir perdu ma mère se mêlait, se mêlerait à jamais celle de m’être fait dérober le bonheur que j’aurais eu de lui en apporter une part avant qu’elle ne m’eût quittée.
Alors enfin me vinrent des larmes. Je ne pus bientôt plus retenir des sanglots. Des gens commencèrent à se tourner vers moi, sympathiques ou curieux. Je m’enfuis pour pleurer sans témoins dans les toilettes.
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Maintenant est-ce que je voyagerais encore jamais sans entendre monter en moi la plainte, toujours la même, que maman m’était à jamais enlevée ?
Aucune larme ne m’était encore pourtant venue. J’avais les yeux secs d’une fiévreuse. Je n’étais pas encore, j’imagine, entièrement livrée à la peine, trop étourdie, trop abasourdie par le choc pour en ressentir toute la force. Et la noire forêt défilait toujours de chaque côté du train. J’ouvris mon sac, en sortis le télégramme que je relus avec un avide entêtement comme s’il allait pouvoir m’en apprendre plus qu’il en disait. Mes yeux scrutèrent le mot « décédée ». Bien plus que le mot « mort » auquel on est malgré tout habitué, il me sembla détenir un sens inviolable, impénétrable, de tout temps et à jamais obscur. À travers son lourd mystère dut m’atteindre enfin le sentiment de l’irrévocable, car je pense avoir gémi encore une fois à voix haute.
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Est-ce que j’en reprenais des pages ou n’en étais-je pas plutôt à écrire ce qui me rapporterait de quoi payer ma pension, lorsque j’appris que maman était gravement malade ? Tout ce que je me rappelle, c’est que je redoublai d’efforts et travaillai en forcenée. Beaucoup de ma production de ce temps-là, brouillons hâtifs, ébauches mal engagées, volait évidemment au panier comme y vole sans doute la moitié des écrits de la plupart des écrivains, et ainsi prend donc ce chemin navrant une grande part de leurs forces vives, de leur vie elle-même.
Je ne m’interrompais que pour faire de temps à autre une brève promenade en ski l’après-midi lorsque la vue des joyeux étincellements sous le soleil de la neige fraîchement tombée parvenait à me tirer hors de mes inventions vers le réel dont je m’émerveillais encore malgré tout.
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Est-ce que j’en reprenais des pages ou n’en étais-je pas plutôt à écrire ce qui me rapporterait de quoi payer ma pension, lorsque j’appris que maman était gravement malade ? Tout ce que je me rappelle, c’est que je redoublai d’efforts et travaillai en forcenée. Beaucoup de ma production de ce temps-là, brouillons hâtifs, ébauches mal engagées, volait évidemment au panier comme y vole sans doute la moitié des écrits de la plupart des écrivains, et ainsi prend donc ce chemin navrant une grande part de leurs forces vives, de leur vie elle-même.
Je ne m’interrompais que pour faire de temps à autre une brève promenade en ski l’après-midi lorsque la vue des joyeux étincellements sous le soleil de la neige fraîchement tombée parvenait à me tirer hors de mes inventions vers le réel dont je m’émerveillais encore malgré tout.
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C’est quand même curieux, ne trouves-tu pas, à son âge, de passer son temps à se raconter des histoires. Est-ce que c’est pour elle, penses-tu, qu’elle les invente ou pour des gens ?
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