J'ai acquis le roman "Divano" lors du festival médiéval qui s'est tenu au Château de Robert le Diable les 18 et 19 juin 2022. J'ai eu la chance de rencontrer l'auteur,
David Royer, qui m'a très bien présenté son ouvrage et m'a tout de suite donné envie de le lire.
Le soir même je me plongeais dans ce livre avec empressement.
Je ressors de ma lecture aujourd'hui, 10 jours plus tard, mi-figue mi-raisin.
L'histoire de Divano est très classique : une jeune fille découvre qu'elle a des pouvoirs magiques, se retrouve plongée dans un nouveau monde et voit sa vie changer du jour au lendemain. Ce n'est pas sans rappeler mes lectures préférées d'enfance (Harry Potter, La Quête d'Ewilan…). C'est du déjà vu mais cela fonctionne très bien. Comme on dit c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe !
J'ai tout de suite été entrainée dans l'histoire. le monde dépeint est original et les différents protagonistes, loin des clichés, sont tous intrigants, sympathiques et attachants.
J'ai beaucoup aimé le début. Nous découvrons l'univers, l'Olympe, les Dieux, leurs différentes fonctions, leurs pouvoirs. J'ai également adoré la fin où il se passe *enfin* quelque chose d'intéressant.
Car, oui, malheureusement, passé les 100 premières pages, le roman s'éternise.
J'ai eu énormément de mal à poursuivre ma lecture tant le style est confus. le livre est écrit à la première personne, nous sommes donc dans la tête d'Opale. Cependant, le style n'arrive pas à se fixer, la plupart du temps il s'agit de phrasé oral assez familier, puis il devient très descriptif, factuel, et sans crier gare, il bascule carrément dans le vulgaire.
Opale ignore certaines choses qui sont évidentes pour les autres personnages. La fois d'après, elle possède des connaissances qui sortent du chapeau. Autrement dit, le narrateur est tantôt omniscient, tantôt Opale (au choix de l'auteur, quand cela l'arrange).
Et que de répétitions…
Des erreurs de style qui rendent les phrases vraiment peu agréables à lire.
Beaucoup de dialogues vides, des répliques creuses.
Des digressions à n'en plus finir (Opale a peur des squelettes, nous avons le droit à tout l'historique de sa phobie… Opale est maladroite, nous avons droit à une anecdote d'une page sur le jour où elle a gâché le mariage de sa cousine en trébuchant…). Cela alourdie le récit et le rend inintéressant.
Sans parler de la fiche personnage descriptive à l'introduction de chaque nouveau Dieu avec le commentaire de l'héroïne si celui-ci est séduisant ou non.
Bref, c'est looooong !
Enfin, il n'y a pas de fil conducteur (une intrigue) qui maintiendrait l'envie de poursuivre sa lecture. Passé la découverture de l'univers, il ne se passe pas grand-chose. Opale apprend à se servir de ses nouvelles facultés et puis… voilà. Sur plus 250 pages, c'est très très long… C'est seulement à la fin (50 dernières pages) qu'apparait l'élément déclencheur, que l'histoire commence à prendre de la consistance et nous présente enfin ce vers quoi elle tend.
C'est d'autant plus frustrant qu'on sent que ce roman a du potentiel, que l'univers est foisonnant, qu'il pourrait être intéressant. Bien que classique, il y a des touches d'originalités, chaque Dieu est différent et a sa propre personnalité. Même les antagonistes sont intrigants et ne sont pas manichéens.
Sauf erreur de ma part, il s'agit du premier roman de l'auteur. Cela pourrait sans doute expliquer les quelques manquements cités ci-dessus.
Autre point noir du récit. L'héroïne. Opale a 22 ans, elle est à l'université. Mais, mon Dieu, qu'elle est bête, elle a un comportement digne d'une gamine de 12/13 ans, elle ne pose jamais les bonnes questions, ne fait jamais les bonnes actions, elle est impulsive, colérique…
Elle a des réactions vraiment étranges qui m'ont complétement sorti du roman. Par exemple, Opale se retrouve pour la première fois sur terre depuis son ascension et elle est nue (ah oui, ça aussi… cette proportion à mettre l'héroïne à poil sans la moindre raison…). Elle est seule dans une ruelle, lorsqu'un groupe de jeunes l'agresse. Quelle est la première chose à laquelle elle pense ? Que l'un de ses agresseurs est plutôt mignon… WHAT ?!
Impossible de s'identifier à cette héroïne qui fait n'importe quoi, pense n'importe comment. C'est plutôt dommage dans un roman à la première personne. Heureusement, vers la fin du récit cela s'attenu légèrement et Opale devient un peu plus dégourdie.
Je ne sait pas encore si je lirai le tome 2. Les défauts de style sont-ils toujours aussi présents ? Opale a-t-elle un peu plus de plomb dans sa cervelle ?