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Critique de kielosa



Un dépaysement en compagnie de Jean-Christophe Rufin est toujours un succès garanti, peu importe la destination par ailleurs. Si en plus il nous embarque pour l'exotique mer Caspienne, l'on peut dormir sur ses 2 oreilles, façon de parler bien sûr. Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, se trouve complètement en dehors des chemins battus par les touristes occidentaux.

Bakou me rappelle le tycoon Calouste Gulbenkian (1869-1955), en fait un Arménien, qui a joué un rôle important au début de l'exploration et exploitation pétrolière. Devenu immensément riche et puissant, il voulait que l'Angleterre le créé lord. Lorsque le gouvernement de sa Gracieuse majesté refusait, à cause de son origine, mécontent il est parti au Portugal, où à sa mort, il a légué sa superbe et colossale collection d'art. Si vous passez par Lisbonne, n'oubliez pas d'aller visiter le Musée Calouste-Gulbenkian.

Le nouveau consul adjoint de France en Azerbaïdjan, Aurel Timescu, que nous connaissons déjà du précédent roman "Les trois femmes du consul", paru l'année dernière (2019), vient de débarquer à Bakou et est tout étonné par l'aspect "Petit-Paris haussmannien" du centre-ville.
L'endroit lui plaît, mais le malchanceux Aurel craint qu'il s'agisse d'une erreur et qu'on va bientôt l'expédier à un endroit infect. Par acquit de conscience, il se rend à l'ambassade de France et sa seconde grande surprise : le consul, son chef, est une jeune dame qui avec ses 25 ans a la moitié de son âge. Amélie Laugier a des yeux d'un bleu de porcelaine qui la rendent encore plus jeune.

Si l'accueil par sa cheffe est prometteur, celui de l'ambassadeur se situe tout à l'opposé. Gilles de Carteyron informe Aurel sur un ton déplaisant qu'il a demandé à Paris un remplaçant et donné des instructions précises à ses collaborateurs de ne lui confier strictement aucun dossier.

Aurel est terrassé par cette humiliation, mais décide de ne pas se laisser faire. Il apprend que l'épouse de l'ambassadeur, Marie-Virginie Delmas, 45 ans, vient de décéder dans des circonstances étranges. Elle aurait fait une chute fatale en faisant un reportage photographique d'un château médiéval dans le territoire autonome Azerbaïdjanais du Nakhitchevan. En regardant une photo de Mme de Carteyron il lui promet de la venger.

Aurel Timescu a déjà prouvé dans le passé qu'il a les talents d'un fin limier à la Sherlock Holmes. Seulement, dans cette "affaire" notre héros n'a même aucune piste sérieuse, juste quelques considérations de portée générale : que l'ambassadeur n'a pas l'air particulièrement triste, que Marie-Virginie est morte peu de temps après avoir hérité la grosse fortune de sa famille et que dans ces milieux traditionnels l'idée du divorce est mal acceptée et qu'il vaut mieux, en somme, avoir recours au crime passionnel.

Bien maigre pour lancer une opération vendetta contre une excellence de France en service commandé. Aurel, dans son cagibi à l'ambassade où il n'a absolument rien à faire, épluche le Net sur le passé du couple de diplomates et interroge le personnel de la chancellerie.
L'assistance de la consule Amélie dans son enquête, fait doubler Aurel de courage et d'ingéniosité....

Moins ambitieux que "La dictature libérale" ou "Rouge Brésil", Jean-Christophe Rufin nous présente ici un divertissement agréable et - comme toujours avec cet auteur - fort instructif.
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